Après trois années d’absence, ils sont enfin de retour, cette fois avec un deuxième titre de vice-champions du monde sur les épaules. Thierry Neuville et Nicolas Gilsoul (déjà lauréat en 2010 en compagnie de Bruno Thiry), de retour de Suède, seront les incontestables grandes vedettes de cette édition 2017 des Legend Boucles @ Bastogne. Les pilotes d’usine Hyundai ont troqué pour l’occasion leur i20 Coupé WRC contre une solide Porsche Gr.4 de chez BMA qu’ils ont eu l’occasion d’étrenner le week-end dernier lors d’un galop d’essai sur le domaine de Bilstain.
Thierry, quel est votre plus lointain souvenir des Boucles ?
« Oh, cela remonte à 1998 je pense. L’édition où Bernard Munster a eu son accident à Moulin du Ruy avec la Subaru. J’avais dix ans et depuis je suis venu chaque année avec mon père. Je me souviens aussi d’une édition où il y avait pas mal de neige. Je me rappelle de Jean-Pierre Van de Wauwer avec son Escort, Bruno Thiry aussi, Xavier Bouche avec ses Kit Car. J’allais voir trois rallyes en famille et Spa ouvrait la saison. J’étais impatient, excité car c’était un rallye hivernal toujours synonyme de glisse. Avec mon père, on allait toujours voir Spa, le Condroz, les Crêtes – un provincial près de chez nous – et deux rallycross à Valkenswaard et Maasmechelen. »
A quand remonte votre première participation ?
« Lorsque j’ai débuté ma carrière en rallye, les Boucles modernes n’existaient plus. Cela avait été remplacé par l’Ardenne Bleue d’un côté, mais surtout par les Legend Boucles de Spa avec des voitures anciennes. On s’est engagé pour la première fois sur une Ford Escort louée à Alfred Vahsen en 2010, l’année où Bruno a gagné avec la Quattro et Nicolas. Cela devait être l’époque de mes débuts internationaux en C2-R2. Cela a bien marché pour nous. Même si je me suis planté une fois à Marche, où nous avions perdu une minute, on a terminé sixième. »
Les trois années suivantes, cela s’est moins bien passé…
« Exact avec trois abandons sur panne mécanique. En 2011, je roulais sur une Peugeot 104 ZS en compagnie de mon manager Geoffroy Theunis. Malgré le fait qu’elle ne dépassait pas le 150 km/h, on s’est bien amusé jusqu’à ce que le différentiel nous lâche. L’année suivante, on a pointé en tête du rallye sur la Citroën Visa 1000 Pistes de Jean-Jacques Jullien. C’était une édition très humide et l’on se battait pour la victoire dans la dernière spéciale face à la Lancia de Jean-Pierre Van de Wauwer. Malheureusement, 200m après le départ de l’ultime spéciale, l’auto s’est arrêtée. Je ne me souviens plus si c’était une panne de pompe d’injection ou une panne d’essence… Puis en 2013, après un très bon chrono dans le premier passage à Stoumont, on a abandonné sur l’Escort MKII Glory and Legendary, embrayage ou différentiel cassé. »
Depuis vous n’étiez plus présent que le vendredi pour la séance de dédicaces…
« Oui. C’était difficile avec mon contrat Hyundai. On a bien cherché une année une Pony ou Nicolas avait essayé de louer une Accent pour rouler en Demo mais c’était toujours très compliqué. Cette année, on a redemandé et à force d’insister, c’est passé. »
Vous êtes au départ au volant d’une Porsche, une voiture qui vous a fait rêver gamin ?
« Pas vraiment car je n’ai pas connu l’époque des Snijers, Droogmans ou Duez vu que je ne suis né en 1988. Mais c’est une propulsion de près de 300 chevaux et c’est amusant à piloter. La Porsche 911 est une auto mythique. Je me réjouis de pouvoir la piloter.»
Quel est votre objectif sur ce rallye ?
« J’ai toujours bien aimé venir aux Boucles, retrouver mes supporters, les amis. Je prends cette participation comme une récréation, un pur plaisir. On va se régaler, faire des grands travers, rouler à vue sur la terre le dimanche constituera une belle surprise. Le résultat n’est pas la priorité. On veut avant tout s’amuser. Maintenant, si on peut gagner en plus, ce sera la cerise sur le gâteau. Je suis certain que nous disposerons du bon matériel puisqu’il s’agit apparemment de l’auto qui l’a emporté l’an dernier avec Bernard Munster. On va essayer de ne pas décevoir nos fans. »