Sébastien Bedoret : “Pas question de calculer au Condroz !”

National Rallye Martin

Qui aurait crû que Sébastien Bedoret soit en lice pour le titre chez les Juniors en Championnat de Belgique des rallyes ? Quatrièmes du classement grâce à ses victoires au TAC, à l’Omloop et à l’EBR, le Thudinien et son copilote Thomas Walbrecq peuvent encore damer le pion à Guillaume de Mévius, le pilote RACB ayant été promu en R5 à Huy. Avant le départ du Rallye du Condroz, nous nous sommes entrenus avec le pilote de 22 ans, leader provisoire du classement Junior en bord de Meuse après l’ES2 de Marchin.

Es-tu surpris de jouer le titre en Junior ce week-end ?

“Sachant qu’il n’était pas prévu que je roule autant en Championnat de Belgique, c’est assurément une surprise. A l’origine, je devais rouler en Championnat d’Europe, avec la manche du TAC en préparation. Mais comme mon aventure européenne ne s’est pas très bien passée, je suis revenu en Europe. J’ai disputé l’Omloop Van Vlaanderen et l’East Belgian Rally, et j’ai gagné à chaque fois ! Cela m’a permis de me retrouver en quatrième position du classement Junior. Donc, oui, la surprise est totale…”

Comment abordes-tu ce Condroz 2017 ?

“Le titre reste mathématiquement jouable puisque je dois gagner et réaliser 14 scratchs pour marquer suffisamment de points et ainsi doubler Guillaume (de Mévius, ndlr) au classement. Je suis conscient que la mission est presque impossible car je ferai face à une concurrence féroce au Condroz avec des gros clients comme Pierre Vauterin ou Jean Dilley. Mais pas question de mettre inutilement la pression à Huy. Je ne calculerai rien ce week-end. Si je parviens à décrocher le titre, je serai très heureux. Et si j’échoue, je ne serai pas déçu.”

C’est de surcroît un rallye que tu apprécies…

“C’est peu dire. J’adore particulièrement l’ambiance de fête qui y règne pendant le week-end. Et quand il pleut sur les spéciales, je me régale ! Le Condroz est un rallye qui m’a plutôt réussi lors de mes deux premières participations. En 2015, j’effectuais mes débuts en R2 avec la Twingo, et j’ai rallié l’arrivée. Il y un an, je découvrais la 208 R2, et j’ai effectué des chronos parmi les meilleurs.”

Revenons à la 208 que tu pilotes depuis fin 2016. Une grosse différence par rapport à la Twingo de tes débuts !

“La Twingo a été une excellente voiture pour apprendre les spécificités de la catégorie R2. Les R2 sont de vraies machines de compétition, a contrario des R1 qui demeurent très proches de la série. Après, il est clair que la 208 est une voiture pour gagner quand on l’a bien en mains. La différence entre les deux autos est donc palpable.”

Sais-tu déjà ce que tu feras en 2018 ?

“Actuellement, je n’en ai aucune idée. On se penchera là-dessus surement juste après l’arrivée du Condroz…”

Tu es issu du karting. N’as-tu jamais eu envie de faire de la course sur circuit ?

“Je m’y étais essayé. J’avais effectué des essais en Formule Renault 1.6, et j’avais disputé une course de 3H en VW Fun Cup à Zolder avec mon ami Romain de Leval et Freddy Loix. Pendant un hiver, j’ai testé une R2, et j’ai directement trouvé toutes les sensations que je recherchais au volant d’une voiture de course.”

Es-tu fan d’un pilote en particulier ?

“J’aime bien Sébastien Loeb. Pour moi, il demeurera à jamais intouchable et est clairement sur une autre planète par rapport à d’autres pointures du rallye mondial. Après, si je dois avoir un modèle pour suivre un plan de carrière en Belgique, c’est Freddy Loix. Parce qu’il était d’abord pilote privé avant de passer officiel et de finir sa carrière en étant soutenu par un importateur.”

Quelle voiture de rallye rêves-tu de piloter ?

“J’adorerais piloter une R5 comme la Peugeot 208 T16. Rien que pour essayer, parce que ce sont de véritables bêtes de course. Ou sinon, j’aimerais tester une WRC de dernière génération, mais cela risque de rester un rêve…”

L’avis de Raphaël Venant (Syan Compétition) :

“Je ne suis pas surpris qu’il joue le titre en Junior. Je suis en revanche surpris de sa progression dans la catégorie R2 en l’espace d’une seule année. Le Condroz est de surcroît un rallye qui lui a bien réussi jusqu’à présent. En 2015, il avait réalisé des chronos intéressants pour ses débuts en R2 avec la Twingo. Et en 2016, il était parmi les meilleurs au volant de la 208. Je sens même que Sébastien est plus serein depuis le début de la semaine par rapport aux années précédentes. Il est évident qu’on va tout faire pour gagner en R2, mais on ne fera pas une fixation sur nos chances de titre.”

Interview réalisée par Martin Businaro