Pour se donner un repère facile du bon moment pour passer des pneus été aux pneus hiver, on associe généralement l’opération au retour à l’heure d’hiver. Les premières gelées matinales ont d’ailleurs fait leur apparition. Et on ne vous conseillera jamais trop de franchir le pas de l’équipement en pneus hiver car la différence d’adhérence, et donc de sécurité, est vraiment incomparable. Si vous devez (r)acheter des pneus hiver, voici les dernières constatations utiles.
Par Bernard Verstraete
Soyons clairs: aucun media belge n’a les moyens d’effectuer un test comparatif de pneus, qu’ils soient pour l’été ou pour l’hiver. Seuls les grands groupes de presse des grandes nations automobiles peuvent se permettre d’acheter (au moins) 40 pneus et 40 jantes pour comparer ne fût-ce que 10 pneus d’une même catégorie, sans parler de l’organisation pour aller les tester dans le Grand Nord.
Les indications que nous vous fournissons ici, en nous basant par ailleurs sur notre expérience, sont donc un simple écho d’un essai réalisé par le groupe allemand AutoBild, que vous pouvez découvrir en détails dans les publications du groupe actuellement en librairie.
Nos confrères allemands ont cette fois testé dix pneus hiver dans la dimension 225/40 R18 que l’on trouve aujourd’hui assez couramment sur les voitures à caractère sportif comme la VW Golf GTI, la Peugeot 308 GT, la DS3 Performance, la Renault Mégane GT et bien d’autres.
Comme dans la plupart des essais de pneus hiver, le Continental Winter Contact TS850 P (ci-contre) obtient les meilleurs résultats d’ensemble parce qu’il fait mieux que ses concurrents sur le sec et sur le mouillé. Sur le sec, il les surclasse surtout en résistance au roulement (intéressant pour la consommation) et en comportement. Et sur le mouillé, il se distingue clairement, surtout au freinage, son seul point faible étant la résistance à l’aquaplanage, où il décroche 2 km/h plus bas que le Michelin et 5 km/h plus tôt que le GoodYear et le Dunlop. Le Continental n’est pas non plus le plus efficace en motricité et au freinage sur la neige, mais il se montre quand même de très bon niveau et fait quasiment jeu égal avec les meilleurs en comportement.
Si le plus important pour vous dans un pneu hiver réside dans ses performances sur la neige, vous préférerez alors le Michelin Pilot Alpin PA4 qui offre la meilleure motricité, ne s’incline que devant le Sunny Wintermax (qui ne tient la route que sur la neige) au freinage et dans l’exercice de slalom, et ne fait qu’un chouia moins bien que le Pirelli Winter Sottozero 3 en comportement sur la neige. Le Michelin Alpin est également d’excellent niveau sur le sec et le meilleur après le Continental sur la pluie. Mais il est le plus cher du test et sans doute du marché.
Derrière ces deux références, le GoodYear Ultragrip Performance Gen-1 présente également un très bon bulletin. Comme le Dunlop Winter Sport 5, le Pirelli Winter Sottozero 3 et le Fulda Kristall Control HP2, il fait un peu mieux que le Continental sur la neige. Il égale aussi le Michelin, le Dunlop et… le Cooper WM SA 2+ (très insuffisant sur la neige) sur la pluie et est le seul à faire jeu égal avec le Michelin, un peu derrière le Continental, sur le sec.
Cousin du GoodYear, le Dunlop Winter Sport 5 rate le podium de peu en se montrant un rien moins performant que le luxembourgeois sur le sec.
Des conditions où le Pirelli Winter Sottozero 3 l’égale, tout comme sur la neige. Mais l’italien ne parvient pas à rivaliser avec les ténors sur le mouillé.
La bonne surprise du test, c’est le Hankook Winter I’cept evo2 qui fait pratiquement jeu égal avec le Continental sur la neige et ne rend pas grand-chose aux meilleurs sur le sec et sous la pluie. Son seul (gros) point faible se situe au niveau du freinage sur sol humide, où il rend plus de 6 mètres au Continental à partir de 100 km/h.
Etrangement, le Nokian WR A4, lauréat de nombreux essais hivernaux dans d’autres dimensions, ne vient ici qu’en 9ème position derrière le Cooper et le Fulda, obtenant ses meilleurs résultats… sur le sec.
Notez toutefois que si l’aspect financier vous freine, d’autres marques non reprises dans cet essai, comme Vredestein et Yokohama, proposent aussi des produits qui tiennent la route. Nous pensons particulièrement au Vredestein Snowtrac 5 qui nous a donné entière satisfaction en monte privée et qui n’est pas par hasard utilisé par de nombreux concurrents dans les rallyes historiques. Il offre notamment une très bonne longévité, même en l’utilisant (raisonnablement) en été.