Assurément placée sous le signe de la difficulté, cette quarantième édition du Dakar devrait faire la part belle aux pilotes d’expérience. Avec Nasser Al Attiyah et Giniel De Villiers, tous deux anciens vainqueurs de l’épreuve, en 2011 et 2015 pour le premier, en 2009 pour le second, comme pilotes leaders, le Toyota Gazoo Racing SA est bien armé pour jouer les avants postes. D’autant qu’ils en seront respectivement à leur quatorzième et quinzième participation sur l’épreuve reine du rallye-raid. Mais Bernhard Ten Brinke, le troisième homme de la formation, dont ce sera le cinquième Dakar, ne sera pas en reste, surtout qu’il pourra compter sur le précieux soutien de Michel Périn dans le baquet de droite. Vainqueur de la course en 1994, 1995, 1996 et 2014, le navigateur français sera à coup sûr un atout de choix pour le Néerlandais.
Les trois équipages disposeront de la dernière évolution du Toyota Hilux, dont ils disent déjà le plus grand bien. En raison de son centrage des masses peaufiné, de ses nouveaux pneus BFGoodrich, comme autant des évolutions réglementaires lui ayant permis de perdre du poids (-80 kg), tout en gagnant en débattement de suspensions (+3 cm). Avec plus de cinq mille kilomètres de tests à son actif, sur une variété de surfaces parmi les plus exigeantes, la dernière création de Glyn Hall semble bien née pour assurer une digne succession à son prédécesseur. Cela ne sera pas de trop, avec les festivités annoncées, qui verront les concurrents sillonner le Pérou, la Bolivie puis l’Argentine, avec une arrivée jugée le 20 janvier prochain à Cordoba. En point d’orgue, une première semaine au Pérou particulièrement redoutée du fait de ses immenses cordons de dunes, et de la nécessité pour les voitures d’ouvrir la piste lors des deuxième et cinquième étapes. Il faudra non seulement être malin en navigation, mais surtout éviter l’enlisement. Or le sable local est extrêmement blanc, la visibilité très mauvaise avec un brouillard persistant, et les dunes toujours très mal « rangées », de l’aveu même des concurrents.
« J’adore littéralement cette course, et c’est un réel plaisir de se retrouver au départ d’année en année, s’enthousiasme Nasser Al Attiyah. Il faudra néanmoins être intelligent et ne pas se focaliser sur telle ou telle victoire d’étape, pour finir en vainqueur. La première semaine s’annonce déterminante, et celui qui en sortira avec une bonne avance, prendra déjà une belle option pour la victoire. Mais nous sommes confiants : nous avons gagné beaucoup d’épreuves avec le précédent Hilux, et celui-ci est un petit peu mieux sur tout ! »
« Je suis assez impatient de prendre le départ, reconnaît Giniel De Villiers, car ce nouvel Hilux représente un sacré pas en avant. Il faut évidemment rester humble, face à une adversité qui s’annonce encore une fois redoutable, face aux difficultés du terrain aussi, mais je suis plutôt optimiste. Beaucoup de choses ont changé sous la carrosserie, mais la principale évolution concerne le recentrage du moteur sous l’habitacle et le gain qui en découle sur la répartition des masses. J’ai en tout cas un très bon feeling au volant, je suis également content que le parcours soit revenu à davantage de hors piste, car je pense que cela nous convient mieux. »
« Quand on participe au Dakar, c’est que l’on recherche la difficulté, or cette année on va être servis, se réjouit enfin Berhnard Ten Brinke. J’ai effectué des essais en Afrique du Sud, puis ici également au Pérou, si bien que je totalise aujourd’hui quelque six cent kilomètres au volant de la voiture. On en voudrait toujours plus, mais je pense être assez bien préparé pour pouvoir me battre pour un bon résultat. Il faudra pour cela passer au travers des embuches, bien collaborer avec mon nouveau coéquipier et trouver le bon rythme. »