Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt a-t-on coutume de dire. C’est donc à minuit en heure belge, six heures en Thaïlande, qu’Ugo de Wilde s’est réveillé ce jeudi matin pour participer aux essais en vue de la quatrième manche de la Formule 4 South East Asia se disputant en lever de rideau de l’Asian Le Mans Series sur le très beau circuit de Buriram.
« On a trouvé un accord avec l’organisateur pour disputer ce meeting comportant non moins de six manches, » explique Ugo tout heureux de rouler ses premières courses de voiture en dehors d’Europe. « Le voyage a été long, 24 heures, mais cela vaut la peine. Le dépaysement est total. Le plus dur a été de s’habituer au décalage horaire, de se lever quand les copains jouant au simulateur vont à peine se coucher. »
Pour le reste, Ugo a retrouvé la Mygale à moteur Renault deux litres au volant de laquelle il a eu l’occasion de tester en fin de saison dernière. « La seule différence est pneumatique puisqu’ici on utilise des gommes Hankook au lieu des Kumho ou Pirelli. J’apprécie beaucoup le dessin de ce tracé très rapide, le Chang International Speedway, un circuit aux standards F1. Le principe est le même qu’en France avec un seul team, l’écurie malaisienne Meritus GP, alignant toutes les monoplaces. Tout le monde dispose donc du même matériel. »
Et Ugo, toujours le plus jeune puisqu’il faut 15 ans accomplis pour pouvoir rouler en F4 FIA (il les a fêtés le 20 novembre dernier), en a plutôt fait bon usage. Après avoir signé le meilleur temps à l’issue des trois séances privées puis des essais libres, notre compatriote a signé la pole position, la première de sa jeune carrière, 324 millièmes devant le leader du championnat Kane Sheperd, mais surtout trois dixièmes plus vite que le record F4 de la piste détenu jusque-là par l’Indonésien Presley Martono.
« C’est une belle manière de débuter la saison et de s’entraîner, ici sous le soleil alors qu’il fait si froid en Europe » sourit-il. « Je suis encore allé deux dixièmes plus vite dans l’après-midi mais la qualif s’est disputée à la tombée du jour et la température avait chuté d’une dizaine de degrés. Nous sommes toujours à la recherche de budgets et un bon résultat peut aider. On a reçu pas mal de propositions et on ignore toujours ce que l’on fera après la Thaïlande. Il y a plusieurs pistes mais d’abord il faut trouver l’argent nécessaire. On décidera de notre programme en fonction de ce que l’on a pu réunir. »
Ce vendredi, Ugo devra encore se lever plus tôt, la première des quatre courses du jour étant programmée à 8h du matin ! « Je préfère car il fait moins chaud, » raconte le seul Belge engagé au bout du monde où l’on attend près de 100.000 personnes pour les 6H de Buriram, l’événement du week-end. «On verra bien ce que je peux faire. C’est la première fois que je vais prendre un départ avec cette auto et l’embrayage est fort différent de celui de la F4 Signatech de 2017. J’espère ne pas caler (rire). Je vais devoir acheter les journaux ce vendredi car j’ai été interviewé par plusieurs journalistes locaux. Bon, je ne vais sûrement rien comprendre, mais la photo me fera un bon souvenir. »
Il espère bien sûr en ramener d’autres : « Pas de pression et pas de pronostic. Je ferai du mieux que je peux, comme toujours… »
On n’en doute pas une seule seconde…
Source : Com