En 2013, François Duval remportait les Legend Boucles… de Spa au volant d’une Escort préparée par Christophe Jacob. Sa plaque: PYB-106.
Cette Escort, souvent revue sur de nombreux rallyes en Belgique et à l’étranger, sera cette année la monture de Bryan Bouffier, venu en droite ligne du Monte-Carlo où il disposait de la troisième Ford Fiesta WRC officielle de l’équipe M-Sport.
L’interview de Bryan Bouffier
Bryan, en Belgique vous n’êtes pas en terre inconnue ?
« Exact. J’ai déjà eu l’occasion de goûter à plusieurs reprises à la bonne ambiance de vos rallyes. Je me souviens notamment avoir terminé une année 3ème du Condroz au volant d’une Subaru Impreza Gr.N de chez BMA. Et j’ai participé six fois à Ypres avec encore une deuxième place cette année à quelques secondes de Kevin Abbring après m’être battu avec Thierry Neuville le premier jour. Mais c’est la première fois ici aux Boucles et à Bastogne et je m’en réjouis car j’ai suivi cela de France les années précédentes et quand on voyait les vidéos, l’affluence, l’ambiance, cela donnait envie de venir. Je suis heureux de pouvoir participer à cette grande fête. »
En une semaine, vous êtes passé de la plus moderne des Ford WRC à une des plus anciennes Escort ?
« Oui c’est deux mondes différents. Quarante ans d’écart. Cela n’a rien à voir mais les deux sont amusants. »
Avoir fini le Monte-Carlo dimanche dernier vous donne-t-il un avantage sur vos concurrents ?
« Disons que ce n’est jamais un désavantage d’avoir roulé le week-end avant. Peut-être que je serai directement plus en confiance sur la glisse. Maintenant l’adhérence n’a rien à voir. Je passe d’une quatre roues motrices moderne avec des pneus cloutés à une propulsion de 1977 avec des pneus neige de route. Ce n’est pas vraiment le même pilotage ni le même grip. Mon expérience en propulsion est très limitée. Et en historic aussi. J’ai juste participé au Cap Corse Historic l’an dernier que j’ai remporté au volant d’une Porsche et avec Jean-Luc Alnet, mon équipier ici. »
Quel est votre objectif sur ce rallye ?
« Je vais démarrer calmement histoire de prendre l’auto en mains car mes tests se sont limités à 7 km jeudi sur une base peu intéressante. Après, je sais qu’au fond de moi, une fois que je mets le casque sur la tête, je vais donner le meilleur. Je n’ai regardé aucune vidéo des spéciales car ma participation s’est décidée très tard, juste la semaine avant le Monte-Carlo. J’étais donc un peu occupé… On va essayer de faire des bonnes notes et on verra. Ma seule appréhension ce sont ces pneus neige si on doit rouler sur le goudron car il me semble qu’on dépasse vite la limite. Je connais vos routes et je sais qu’il y a des asphaltes très glissants, des portions boueuses. Il ne faudra donc pas trop s’enflammer. On va y aller crescendo. Je vais partir avec un rythme pas cool mais disons de découverte, essayer de prendre mes marques. Et puis on montera en puissance. Mais le but est de signer un excellent résultat, c’est évident. »
Vous souhaitez des routes blanches ?
« Je ne sais pas. Pour l’ambiance peut-être ce serait sympa. De toute manière, on ne devra pas se prendre la tête pour le choix des pneus. Quelle que soit la météo ou la surface, ce sont des neige ! Il n’y aura pas de stratégie ou de risque à prendre comme au Monte-Carlo par exemple.»
Dimanche ce sera la terre. Quelle est votre expérience sur cette surface ?
« Oui je me réjouis d’autant qu’on m’a dit que ce n’était pas cassant. J’ai déjà participé à plusieurs rallyes sur terre et même si je suis catalogué comme pilote asphalte, j’adore la glisse. »
Photos Jacques Letihon