Il nous a été donné de prendre successivement le volant des versions T8 Twin Engine des Volvo XC90 et XC60. Des véhicules bien dans l’air du temps qui ne nous ont toutefois pas réellement convaincus. Sauf dans des cas précis plus rares que ce qu’on veut bien tenter de nous faire croire. Moralité, le lourd investissement en vaut-il la chandelle ? A vous de juger… (Marc LACROIX)
Design : Posé sur la même plateforme SPA, les deux affichent des dessins similaires, équilibrés, modernes et très personnels.
Le Volvo XC90 T8 Twin Engine, c’est le joyau de la famille Volvo (droite) ; impressionnantes mensurations (5 mètres de long et 2 de large) ; à gauche, le XC60 se veut plus compact (4.69m de long et 1.90m de large), moins massif et plus dynamique aussi.
Montée en gamme pour le XC60 due à l’arrivée du petit frère XC40. La partie arrière du XC90 est plus droite que celle du petit frère 60.
Habitacle : Finition impeccable, chaleur des teintes, matériaux de qualité : rien n’est laissé au hasard. Un environnement cocoon très appréciable et… très apprécié.
Le XC90 peut recevoir une 3e rangée de sièges ou, comme dans notre cas, 2 sièges individuels au rang 2, avec cloison et frigo-bar intégré, mais dans ce cas l’espace se veut plutôt étriqué, ce que ne corrige pas les sièges individuels totalement ajustables.
Planche de bord et ambiance raffinée très similaires pour les 2 modèles ; sélecteur de vitesses superbe ; belle finition ; sièges ventilés et massants ; silence de marche exceptionnel ; remarquable ensemble hi-fi Bowers & Wilkins ; confort et bien être de rigueur. Le top quoi !
La tablette multimédia n’est pas totalement intuitive ; pas évident de s’y retrouver dans toutes les fonctions. Question d’habitude ?
Moteurs/ Performances : 2.0T-320 ch (train avant) et bloc électrique de 65 kW/ 87 ch (train arrière), soit 407 ch et 640 Nm de couple ; 230 km/ h en pointe ; 0-100 km/h en 5″6 et 5″3 (XC90 et XC60).
Modes de conduite : Pure, Hybrid, Power, AWD, Off Road et Save ; Molette de commande peu pratique sur la console centrale mais finalement pas très grave dans la mesure où on n’est pas supposé l’utiliser tous les jours…
Plug-in (hybride rechargeable) : Le XC90 a été le 1er à recevoir ce dispositif T8 Twin Engine hybride rechargeable (2015), qui génère un surcroît de poids d’environ 250 kg.
Comme pour beaucoup de modèles du genre, le concept T8 promet de parcourir de 40 à 45 km en tout électrique et d’offrir un plaisir de conduire de premier plan ; en fait parlons plus raisonnablement d’une trentaine de kilomètres.
Recharge : 2h30 (prise 16 ampères) ; peut-être un peu juste en pratique…
Pour le deux, silence de fonctionnement impressionnant en toutes circonstances ; confortables et relativement agiles eu égard à leur gabarit.
Sécurité : Dispositifs habituels (alerte de changement de bande, régulateur de vitesse adaptatif, alerte de trafic arrière…), auxquels Volvo ajoute système de freinage automatique en cas de détection de piéton/ cycliste/ voiture, de jour comme de nuit, et même, de voiture roulant en sens inverse en virage et assistant de conduite dans les embouteillages.
On sait Volvo toujours très préoccupé par la sécurité et il le prouve une nouvelle fois ici. Sauf que cette fois, on a un peu l’impression qu’à force de vouloir en faire toujours plus, on est aujourd’hui en présence d’un système qui est devenu beaucoup trop intrusif. Pas toujours très agréable…
Finitions : Momentum, R-Design, Inscription (+ excellence pour le XC90).
Sur route : L’ambiance intérieur, le confort, le silence, incitent à une conduite cool. Au besoin, les accélérations surprennent eu égard au poids du véhicule.
Consommation : Indépendamment de la consommation en électricité, celle du carburant fossile paraît d’autant plus élevée que la capacité du réservoir perd 21 litres à 50 litres.
Prix : En démarrant respectivement à 85.150€ et 74.850€ (hors options), les XC90 et XC60 T8 Twin Engine affichent des prix élitistes. Mais ils le valent bien…
Une fois de plus, il est bon de rappeler – et insister ! – sur le fait que la légitimité de la technologie Plug-in rechargeable ne réside que dans son usage majoritairement urbain et une charge quotidienne ou presque. Ces conditions mises à part, la “publicité” faite autour des véhicules électriques est donc bel et bien plus un leurre. Une sacrée hypocrisie écologique aussi… En ce qui nous concerne, nous continuerons de recommander ce véhicule convaincant, plein de personnalité et bourré de qualités, en diesel pour les gros rouleurs, en essence pour les autres. A méditer…
Le cabinet du ministre des Finances Johan Van Overtveldt a fixé le plancher, en termes de puissance des batteries, à au moins 0,6 kWh/ 100 kg (poids du véhicule) pour que le taux de CO2 officiel continue à servir de base pour établir l’avantage en nature taxable. Au final, peu de véhicules restent concernés… |