Lancée en 2015, la catégorie LMP3 a parfaitement rempli sa mission. Créée pour faciliter l’accession à l’Endurance en prototype, elle a, par exemple, propulsé Thomas Laurent de 2016 à 2018, du LMP3 au LMP1. Pour son nouvel exercice, de 2020 à 2024, quelques évolutions ont été apportées, avec toujours cette ligne directrice : être un tremplin vers le haut de la pyramide Endurance ACO.
Depuis 2015, date de la création de la catégorie LMP3 par l’Automobile Club de l’Ouest, plus de 150 voitures ont été produites, et courent aujourd’hui à travers le monde dans une petite dizaine de séries différentes. Parmi elles, on citera l’European Le Mans Series, l’Asian Le Mans Series, la Michelin Le Mans Cup, et Road to Le Mans ou encore la LMP3 British Cup, le V DE V, l’IMSA Prototype Challenge, les Gulf 12 Hours ou la FRD LMP3 Series…
L’objectif de cette nouvelle catégorie, en plus du LMP2 et du LMP1 : faciliter l’accession à l’endurance, en garantissant la production de voitures de course, avec un budget raisonnable, qui permettent à des pilotes comme à des équipes de se lancer en endurance.
Pierre Fillon, Président de l’Automobile Club de l’Ouest : «Pour assurer le futur de notre discipline, il fallait construire ses bases, fédérer de nouvelles recrues, faire émerger des talents, par le biais d’une formule de promotion qui permette aux candidats de découvrir l’Endurance, de s’adonner à la compétition, dans des conditions raisonnables. Créer le LMP3 devenait donc une évidence. Ces dernières années nous ont prouvé son bien-fondé. »
Alors qu’il s’apprête à disputer les 16 et 17 juin prochains les 24 Heures du Mans, dans la catégorie reine, le LMP1, Thomas Laurent, pur produit du LMP3, reconnaît : «C’est la voiture qui a lancé ma carrière. Je sortais du karting quand j’ai mené ce premier test à Magny-Cours avec une LMP3 (du David Cheng Racing). J’ai tout de suite adhéré. C’était grandiose, un rêve de gosse se réalisait pour moi. J’avais l’impression de me retrouver dans un gros karting, avec de l’aérodynamique. Ca prenait aux tripes. C’était ma première vraie voiture de course. Il s’agit d’un super outil de formation car cette machine, très sensible et sans assistance, permet d’apprendre nombre de choses, comme le freinage dégressif. Pour s’adapter à la gestion du trafic, elle est idéale aussi puisque dans certaines compétitions, les LMP3 évoluent avec les LMP2, plus rapides, et les LMGTE, moins rapides. On apprend vraiment notre job. »
Au volant de sa LMP3, Thomas Laurent a, entre autres, gagné Road To Le Mans en 2016, en ouverture des 24 Heures, avant d’intégrer en 2017 le LMP2, de gagner sa catégorie en juin dernier dans la Sarthe, assortie d’un podium au général, et de figurer parmi les pilotes professionnels engagés en LMP1 en 2018 à la 86e édition des 24 Heures du Mans. Un bel exemple de la formule d’apprentissage ‘’endurance’’ mise en place par l’ACO.
Pour le lancement du LMP3 en 2015, un cahier des charges précis avait été proposé aux différents constructeurs candidats. Pour le prochain exercice, de 2020 à 2024, la sélection a été réalisée suivant ces critères : la maîtrise des coûts, la simplicité d’exploitation de la machine, la modernisation, un service garanti auprès des teams et une compétitivité rapprochée entre les différents modèles de voitures.
Quatre constructeurs ont été ainsi retenus pour cette deuxième génération de LMP3 (2020-2024) : Onroak Automotive – Ligier, Duqueine Automotive – Norma, Ginetta et Adess.
Les futures LMP3 s’appuieront sur la base des voitures existantes qui seront dotées d’un kit visant principalement à améliorer la puissance moteur, la sécurité du pilote dans le cockpit, et autorisant quelques évolutions sur la carrosserie.
Les coûts d’une voiture neuve et du kit seront prochainement communiqués. Le futur du LMP3 est lancé, celui de l’Endurance aussi.
Photos Gérard t’Serstevens