Castermans, Nimis et Monseur-Van Rijckevorsel beaux vainqueurs du Rallye Police 2018

National Rallye Vincent Marique

Disputée dans des conditions estivales éprouvantes pour les équipages et les voitures, la 61ème édition du Rallye International Police a donné lieu à de belles luttes dans les différentes catégories. Seule l’épreuve de vitesse pour voitures a été autoritairement dominée par un homme, Christophe Castermans, qui a ainsi inscrit pour la 2ème fois son nom au palmarès général, après aussi quelques succès dans le classement ‘Policiers’.

“J’ai eu la chance de faire un bon choix de pneus pour la première boucle,” commente-t-il honnêtement. “J’ai opté pour des gommes plus dures que mes adversaires et, par cette chaleur, ça s’est avéré payant, en plus de ma volonté de démarrer le plus vite possible. J’ai ainsi pu me ménager un avantage de 46 secondes en 3 spéciales. Ensuite, j’ai eu de la chance de me sortir sans encombre d’une petite mais impressionnante sortie dans la 2ème boucle. A partir de ce moment, j’ai évité de prendre des risques mais je voulais quand même continuer à me faire plaisir au volant de cette Mitsubishi qui procure de fantastiques sensations. Il reste maintenant à trouver le budget pour remettre ça au Rallye du Condroz, car je me sens désormais bien au volant de la Lancer. Chapeau aussi à mon copilote, dont c’était le premier rallye, et qui n’a pas commis la moindre erreur alors que le rythme ici était quand même élevé.”

Derrière, Corentin Tordeur aurait pu faire sensation avec sa “petite” Renault Clio RS. Il était 2ème après la 1ère boucle mais a ensuite été stoppé par un problème mécanique. Caren Burton (pont), Christophe Lux (crevaison puis échappement) et Raphaël Schuermans (radiateur et crevaison) ayant été retardés ou éliminés, Philippe Hellings s’est rapidement retrouvé isolé à la 2ème place. Mais alors qu’il semblait ne plus avoir qu’à la cueillir, il était victime d’un incendie dans l’avant-dernier chrono.

Tout profit pour Julien Henry qui, après un départ prudent, a haussé progressivement le rythme sur sa Mitsubishi et a finalement hérité de la 2ème place, assortie d’une victoire en Gr.N. Devant lui en début de course, Peter Vanderhauwaert, venu du lointain Pays des Collines dans le cadre de la Clio Cup, assurait la 1ère place dans ce classement quand il a cru tout perdre dans l’avant-dernière spéciale…

“Je freinais encore tard pour continuer à me faire plaisir et ne pas perdre la concentration,” explique-t-il. “Soudain, au détour d’une courbe à droite pour un Té gauche, je me suis retrouvé face à un drapeau rouge et un groupe de personnes entourant une voiture en feu. C’était celle d’Hellings. Je suis monté sur les freins, les roues ont bloqué et j’ai cru que j’allais faucher plusieurs personnes, qui ne bougeaient pas. Heureusement, j’ai réussi à tourner légèrement à gauche et à éviter tout malheur. Je me souviendrai de cette victoire dans la Clio Cup.”

Auteurs de courses régulières et irréprochables, Jean-Michel Lacaille (Peugeot 106) et David Conard (Renault Clio RS) complétaient le Top 5. Ayant pour sa part mené sa course à un rythme crescendo, Philippe Robyns (Suzuki Swift GTi) prenait dans la finale l’avantage sur Fernand Kohl (Suzuki Swift Sport) et profitait du retrait de Lux et d’une crevaison coûtant 7 minutes à Philippe Meuleman dans le dernier chrono pour s’offrir une belle 6ème place. Notons enfin que Thierry Spens aurait mérité mieux que sa 8ème place.

Motos: Benoît Nimis se refait un moral

Sur deux roues, le Bordelais Benoît Nimis a remporté une victoire en quelque sorte logique sachant qu’il disposait de la machine la plus puissante du peloton (une Yamaha MT10 bien préparée). Mais encore fallait-il la dompter de bout en bout…

“Ce succès me fait du bien moralement car je viens de disputer deux courses qui ne se sont pas bien passées,” nous confiait-il à l’arrivée à Alleur. “Je suis tombé. Ici, la première boucle n’était pas facile car les routes étaient poussiéreuses et glissantes. Stéphane (Toussaint) était devant moi. J’ai dû me battre. Et tout s’est bien passé. J’espère que cela va me relancer pour la suite de la saison. Je vais enchaîner rapidement avec deux autres courses car je participe au Championnat de France des Rallyes Moto, une compétition sur 5 épreuves, et au Championnat du Sud-Ouest d’Enduro. La difficulté ici venait aussi de la longueur des spéciales. Nous ne sommes pas habitués à rouler ainsi pendant 14 km. En France, en général, les spéciales s’étendent sur 5 km seulement. Je suis donc vraiment content de l’expérience. D’autant plus que mon épouse Emilie, qui roulait pour la toute première fois en compétition, est aussi allée au bout sans encombre.”

Premier leader de l’épreuve sur une bien plus modeste KTM Duker 690, Stéphane Toussaint pouvait aussi se montrer satisfait de sa 2ème place.

“J’ai donné le maximum de bout en bout,” déclarait-il. “Dans le dernier chrono, j’ai encore réussi à signer le même temps que Benoît. Je ne pouvais pas faire mieux. Je me console avec la place de premier civil. Et demain, je chercherai d’autres sensations au volant d’une Skoda Fabia R2 en rallysprint régional.”

Derrière, la lutte entre le Britannique Nigel Stevens (Aprilia 5XV 550) et le Français Frédéric Sorriaux (KTM Aventure 1050) a aussi été passionnante à suivre. Dans leur sillage, Jeroen Verstraeten (Honda CB 1000) a livré une course régulière mais isolée. Venu goûter à la compétition, Patrick Pauluis, 2ème civil sur sa Kawasaki 900, était très satisfait de son expérience, même s’il a dû baisser pavillon en fin de course au profit du Britannique Richard Watson (KTM Aventure R 1301).

“J’ai compris que la prochaine fois, je devrai mieux soigner la reconnaissance du parcours car au début, je coupais trop les gaz quand je manquais de visibilité,” explique-t-il. “Ensuite, j’ai appris à mieux freiner. Malheureusement, j’ai fait une sortie dans l’avant-dernier chrono. Ça m’a coûté une place mais je suis à l’arrivée et je remettrai ça.”

A quelques longueurs, Michaël Delmot (Suzuki 600), Patrick Dumont (KTM EXC 450) et Vincent Melon (Yamaha MT7) complétaient le Top 10.

VHRS: le suspense reste entier

L’épreuve ayant donné lieu au plus grand suspense a toutefois été la Régularité VHRS. S’ils ont mené l’épreuve de bout en bout, Gaëtan Monseur et Frédéric Van Rijckevorsel (BMW 325i) sont restés constamment sous la menace de plusieurs concurrents. Très bien partis, Christian Terf et Jean-Marc Piret étaient malheureusement lâchés par la mécanique de leur VW Golf GTI dans la 2ème boucle. Souvent les meilleurs du peloton, André Neutelers et Guy Hardenne (Saab 99 Turbo) auraient pu prendre la tête dans la 3ème boucle s’ils n’avaient été ralentis par divers problèmes (embrayage, surchauffe, fusibles…) leur coûtant notamment 30 points dans l’ES 8. Seuls, finalement, Claude Ninane et Christophe Simon (Ford Escort Mk1) menaient la vie dure aux futurs vainqueurs jusqu’au bout. Mais ils échouaient pour un peu plus de 5 points (ou 5″).

4èmes, Anthony Lieffrig et Freddy Cara (Opel Manta) terminent également tout près (7,54 pts) de Neutelers-Hardenne. Derrière, la lutte a aussi été intéressante entre H. Van Rijckevorsel-Colson (Volvo Amazon), contraints à l’abandon en vue de l’arrivée, Boland-Beyers (Volvo 66), Furlotti-Istas (Opel Manta) et Hagelstein-Close (Skoda 110R) qui terminent dans cet ordre de la 5ème à la 7ème place. Patrick Hagelstein remporte au passage le classement ‘Policiers’.

Photos Juha Bos