Entretien avec Malcolm Wilson: 2ème partie

Rallye WRC Vincent Marique

La suite de notre entretien avec Malcolm Wilson, le patron de Ford M-Sport, en Finlande.

Généralement, la “silly season” bat son plein en Finlande. Les négociations sur le marché des transferts sont-elles terminées?

La “silly season” n’a pas encore vraiment commencé en fait. Et je pense qu’elle sera longue cette année! C’est évidemment Sébastien Ogier qui détient un peu les clés de ce marché. En fait, seuls deux pilotes sont sous contrat. Tout est donc très ouvert.

Pensez-vous pouvoir conserver Sébastien Ogier dans votre équipe?

C’est l’objectif! Comme l’an dernier. Notre avantage, c’est qu’il est très content du team et de la voiture. Mais évidemment, il reste à solutionner l’aspect financier…

Cela signifie-t-il encore un gros effort de votre part?

En effet. Pour nous, c’est un gros effort.

Avez-vous besoin de plus de support de la part de Ford?

Tout effort supplémentaire est le bienvenu (rires)!

Parlons du futur. Le WRC doit-il passer d’une manière ou d’une autre à l’hybridation?

C’est une évidence. Nous sommes en discussion avec la FIA pour essayer de trouver une solution pour 2022 ou 2023. Quelle solution, on ne le sait pas encore. Tout le monde a son avis sur la question et ce n’est pas tranché. L’objectif est de parvenir à définir une réglementation technique pour la fin de la saison prochaine et de la mettre en oeuvre pour la saison 2022.

N’y a-t-il pas un risque de voir les coûts exploser?

Nous devons y être attentifs, c’est évident. Tous les constructeurs sont du même avis. Le principe serait de toute manière d’utiliser un système hybride commun à tous les constructeurs pour contrôler au maximum les coûts. Aujourd’hui, il y a beaucoup de propositions et d’idées, mais pas de réponses précises. Je pense que le principe devrait être connu en décembre.

Êtes-vous en faveur d’un budget plafonné?

Si le règlement technique actuel est vraiment excellent, comme le prouve l’écart très réduit entre les nouvelles WRC, il coûte quand même cher. Il faut penser à réduire les coûts. Par exemple en limitant les essais. C’est une proposition que nous avons faite. Réduire par exemple de 20 à 25% le nombre de jours d’essais autorisés. Et c’est important pour attirer de nouveaux constructeurs. Ce serait une excellente chose d’avoir de nouveau 6 ou 7 constructeurs comme au début des années 2000. Mais il faudra alors trouver un bon pilote pour chaque équipe, car tout le monde doit gagner pour que les marques restent impliquées. Et ça, c’est difficile (rires).

Et quid du calendrier? La FIA et la promoteur souhaitent le développer.

Nous sommes favorables au développement du championnat pour aller sur de nouveaux marchés intéressants pour les constructeurs. Aujourd’hui, on parle beaucoup d’aller au Chili, au Japon et de retourner en Afrique, ce qui serait une très bonne chose même si ce rallye au Kenya n’aura plus rien à voir avec le Safari d’antan . Au niveau du nombre de rallyes, les constructeurs ne souhaitent pas dépasser les 14 épreuves. Sauf si on trouve des solutions pour le transport, ce qui est toujours compliqué. Un deuxième rallye hivernal serait aussi le bienvenu. Si nous pouvions par exemple aller quelque part en Russie en hiver, ce serait bien.