Il fait partie de ces innombrables passionnés qui garnissent les listes d’engagés des rallyes provinciaux et nationaux au fil de la saison. Alternant entre ses Renault Clio engagées dans les épreuves régionales, l’Audi Quattro Gr.4 vue lors des Legend Boucles @ Bastogne 2018, ou encore l’Opel Kadett GT/E notamment en action au Rallye de Wallonie ou lors du Rallyes des Crêtes à Bellevaux. Et les anciennes, Michaël Lottefier apprécie de plus en plus, au point de se muer en chantre de la catégorie…
« Qu’on ne s’y trompe pas, je prends toujours énormément de plaisir à me battre à la seconde au volant d’une Clio, annonce le pilote liégeois. Mais en découvrant le côté ‘historique’ de la chose, que ce soit lors d’épreuves régionales ou nationales, j’ai été plus que séduit ! Quand bien même la réussite n’a pas nécessairement été de mon côté cette saison. Ce qui signifie que le plus important en ‘Histo’, c’est le plaisir qu’on prend… et qu’on donne au public ! Avec des véhicules comme ma Kadett GT/E, la certitude de signer un résultat de choix n’existe pas, mais là n’est pas le plus important. Au terme de cette campagne, je peux dire que l’ambiance entre les pilotes d’anciennes est davantage bon enfant. On ne se prend pas la tête, et on n’est pas en permanence rivés sur le classement des spéciales. Disons que par rapport aux compétitions en ‘modernes’, c’est un peu une grande cour de récréation ! Au volant de la Clio, je soigne les freinages et les relances pour être le plus efficace possible. Avec la Kadett, on veille surtout à embarquer la caisse dans de grands travers… surtout s’il y a du monde dans le virage ! Pas le meilleur moyen de gagner du temps, certes, mais qu’importe… »
Une catégorie historique qui permet à des pilotes ‘qui gagnent sans doute à être connus’ d’affronter des références, qui les ont parfois fait rêver quelques années plus tôt… « C’est ainsi que lors du Micky, j’ai livré un somptueux duel contre Renaud Verreydt en personne, présent avec sa Ford Escort MK1, poursuit ‘Mika’. Et au bout du compte, j’ai gagné ! Rouler en ancienne m’a donc offert la possibilité de croiser le fer avec un pilote qui constituait pour moi une des références quand j’étais ado ! Et ça, c’est unique… Regardez à Bellevaux, Ghislain de Mévius est venu tester sa Nissan 240 RS Gr.B en vue des Legend Boucles, et pouvoir le côtoyer, disputer les mêmes spéciales dans les mêmes conditions, cela rend la journée encore plus belle… J’avoue que sur ce coup-là, j’ai parfois vérifié si mes chronos étaient meilleurs que les siens ! Quel pied ! On a attaqué sans grande retenue, j’ai commis des fautes, lui aussi, mais l’essentiel, c’est le plaisir qu’on a pris… C’est clairement pour ça que je pratique le sport auto, pour vivre des moments aussi intenses, uniques… »
Lottefier met en exergue le caractère judicieux du règlement concernant les voitures anciennes dans les épreuves régionales… « Avec les catégories PH et S/R, on satisfait tous les amateurs du genre, en fait. Celui qui veut rouler avec une voiture dans une configuration identique celle de l’époque peut le faire… et celui qui a installé un autre moteur, une autre boîte, ou qui a modifié son auto pour des raisons budgétaires peut aussi le faire. Et ça, c’est vraiment très bien… Quand on analyse les listes d’engagés des différentes épreuves, on constate que les anciennes sont toujours plus nombreuses, ce qui n’a en fait rien d’étonnant. Je suis d’ailleurs persuadé que l’arrivée en compétition de nouvelles technologies va provoquer un boom des épreuves accessibles aux anciennes. Car le sport auto reste avant tout affaire de spectacle et de plaisir. Quand on sera tous vieux, la situation évoluera sans doute, mais nous avons encore de belles années de plaisirs intenses devant nous ! Il importe d’ailleurs que les organisateurs d’épreuves régionales continuent de lancer les PH et S/R avant les ‘modernes’, et que ces ‘historiques’ disputent toutes les spéciales de toutes les boucles. Elles attirent en effet du monde, assurent un maximum de spectacle, et font le bonheur des fans et des photographes… Si tel n’était pas le cas, on se retrouverait sans doute sur des tronçons vierges de tout spectateur. Partir avant les modernes permet à l’annexe historique de bénéficier d’un maximum de visibilité, et pour les concurrents concernés, c’est l’assurance de faire le bonheur du public. Ce qui se traduit parfaitement quand on voit les innombrables photos et vidéos mettant les passages des anciennes en exergue… »
Assez paradoxalement, ce défenseur des compétitions historiques brillera par son absence en février prochain à Bastogne. « Les Legend Boucles, c’est clairement la locomotive des compétitions réservées aux historiques, c’est l’épreuve qui donne le tempo et qui leur permet d’occuper le devant de la scène, reprend Lottefier. Pour des raisons personnelles, je n’en serai en effet pas dans un bon mois. Du moins pas au volant ! Mais ce n’est bien sûr que partie remise. En attendant, bon amusement à tous, et à très vite sur d’autres épreuves pour se tirer des bourres d’enfer à coups de grands travers ! »
Source: Com