“Win on Sunday, sell on Monday”: la fable des Alfa Romeo Giulietta TCR

Circuit Circuit International Martin

Il y a encore quelques mois, on ne pouvait pas dire qu’on portait beaucoup d’estime aux Alfa Romeo Giulietta TCR. Soutien inexistant de la marque au biscione, service client mal famé, performances médiocres, la belle italienne a été pas mal décriée depuis son apparition à l’automne 2015.

Ce n’est pas pour rien si le nombre d’exemplaires engagés à travers le monde se compte sur les doigts d’une main. En plus des deux voitures “officielles” engagées par Romeo Ferraris (Team Mulsanne), une paire est engagée en TCR Italie tandis qu’un exemplaire a couru en TCR UK en 2018. Et… c’est tout, si on ne tient évidemment pas compte de l’exemplaire aligné en 2016 par Renga Racing – Charleroi on Tracks pour Fabio Marchiafava en TCR Benelux.

Mais depuis, il y a eu la fin de saison en boulet de canon en WTCR avec une victoire à Suzuka décrochée par l’espoir transalpin Kevin Ceccon qui allait ensuite enchaîner avec un podium à Macao. Certes, la Giulietta avait déjà gagné en TCR International grâce à Davit Kajaia et Dusan Borkovic en 2017 mais la renommée du championnat du monde des voitures de tourisme est telle que ces performances ont créé un vrai boom dans les ventes de la berline milanaise. Résultat, pas moins de 15 Giulietta sont attendues sur les circuits à travers le monde en 2019 !

“Nous avons reçu beaucoup de demandes à partir de ce moment-là, à la fois de personnes à moitié convaincues par la voiture, mais également de personnes qui n’avaient jamais entendu parler de la Giulietta, mais qui ont découvert qu’elle existait après Suzuka et qu’elle pouvait être compétitive”, indique Michela Cerruti, team manager de Romeo Ferraris.

“Cette année, nous avons vendu cinq voitures en 10 jours, y compris à des clients situés en Australie, au Japon et au Danemark. Nous avons des voitures en Chine et deux dans le championnat IMSA aux États-Unis. L’an dernier, elles n’avaient participé qu’à deux courses aux États-Unis, mais deux voitures seront dans le championnat IMSA à temps plein en 2019. Cela signifie que les Giulietta sont maintenant dans des pays stratégiques. J’ai insisté pour que notre voiture soit vendue dans toutes les régions du monde. D’autres pays s’y intéressent vu que la plate-forme TCR est tellement grande.”

Et pour 2019, on retrouvera à coup sûr deux Giulietta en WTCR. Kevin Ceccon, Tom Coronel, Jono Lester et Luigi Ferrara font partie de la short-list des pilotes pressentis. “Nous voulions passer à quatre voitures en WTCR et je l’aurais fait si j’avais les voitures à l’atelier.”, poursuit Cerruti. “Les voitures disponibles étaient à l’atelier mais elles ont finalement été vendues à des clients. D’un côté, je suis heureuse, mais d’un autre côté, je suis un peu déçue, car nous voulions nous développer en tant qu’équipe et avoir plus de chances de marquer des points et de remporter des victoires en WTCR. Mais nous devions trouver le juste équilibre entre vendre des voitures et les faire courir.”

Il se dit qu’une course de voitures de tourisme n’en est pas une sans Alfa Romeo au départ. L’essor des Giulietta de Romeo Ferraris fait plaisir. En croisant les doigts pour que FCA s’implique dans l’aventure dans le futur…