Le Rallye du Maroc Historique 2019 a été remporté par le Français Alain Oreille (Porsche 911 Carrera RS Proto). A l’arrivée, Oreille bénéficiait d’un avantage de 7’10’’7 sur Geoff Bell (Ford Escort RS 1800 MK2). Patrick Born (Mazda RX-7) a complété le podium. Alain Deveza et Maxime Vilmot (Porsche 911 Carrera RS Proto) ont terminé 24èmes. Johan Gitsels et Andrée Hansen (Porsche 911 Carrera RS Proto) ont quant à eux été classés 31èmes. Pour les deux équipages BMA, la route en direction de Marrakech a été semée d’embuches.
Le team BMA était confiant au moment d’embarquer pour le Maroc. A raison, puisque l’an dernier, Alain Deveza avait remporté l’épreuve. Au moment où Bernard Munster s’apprêtait à embarquer à destination de Marrakech le dimanche soir, une mauvaise nouvelle tombait. “Lors des derniers tests préparatoires, un problème de moteur s’est déclaré sur la voiture de Johan Gitels. Le diagnostic était clair : dommages irréparables, commente Bernard Munster. J’ai fait demi-tour, me rendant à l’atelier afin d’embarquer les pièces nécessaires à la réparation du moteur. Le lendemain matin, à 5 heures, j’embarquais de nouveau, avec pas moins de 70 kilos de bagage. Et quelques heures plus tard, le team a pu entamer les réparations. Mais nous avons dû renoncer aux deux premières épreuves de classement. A partir de la deuxième journée, Johan a pu enfin prendre le volant de la Porsche. Pour lui, qui a une grande expérience en qualité de copilote, il s’agissait d’une première expérience de ce genre en tant que pilote. Mon épouse Andrée Hansen en était de son côté à son sixième Rallye du Maroc Historique. Elle était donc le guide idéal pour Johan.’’
En signant un sixième et un troisième temps, Alain Deveza a parfaitement entamé l’épreuve. Le vainqueur 2018 concluait la première journée en quatrième position, à 26’’8 du leader. “Lors de la deuxième journée, Deveza était bien dans le rythme. Après cinq spéciales, il était remonté en troisième position, se battant allègrement pour la victoire, explique Bernard Munster. Tout semblait être sous contrôle, avant que dans la sixième spéciale, Alain ne sorte de la route. Nos ambitions de victoire s’envolaient d’un coup. En soirée, la voiture était remise en état en vue de la troisième étape. Un nouveau départ, avec une pénalité adaptée. En dehors du crash, il y avait un mystérieux problème de moteur ayant pour conséquence qu’Alain n’avait jamais la possibilité de profiter de tout le potentiel de la Porsche. On a longuement cherché la raison de ce souci, sans grand résultat. Ce qui n’a pas empêché Alain de signer le scratch dans la quatrième étape, en plus de deux deuxièmes temps, ce qui lui permettait de remporter l’étape numéro quatre. Lors de la cinquième journée, il se montrait même à deux reprises le plus rapide, ce qui lui offrait de nouveau la victoire au terme de l’étape. Une solide prestation dans des circonstances difficiles. En dépit de ce mystérieux problème, Alain est resté très calme, totalement concentré et bien décidé à tirer le meilleur de la voiture. Et cette 24ème place n’est guère représentative des efforts qu’il a fournis.’’
Johan Gitsels a de son côté conclu son premier rallye en tant que pilote en 31ème position. “Avec l’aide de Caruso, membre d’un autre team qui a construit son propre moteur, nous avons été en mesure de remettre la mécanique de la Porsche de Johan en état. BMA a beaucoup d’expérience et est souvent en mesure de remettre une voiture en état. Mais nous ne sommes pas des motoristes. Je suis donc reconnaissant envers Caruso pour ce coup de main. C’était un effort aussi conséquent que collectif qui a permis à Johan et Andrée de poursuivre la course. Cette entraide est typique d’une course d’endurance comme le Maroc. On se bat les uns contre les autres, mais lorsqu’un souci survient, la solidarité prendre le dessus. Un exemple de cet état d’esprit mêlant compétition et camaraderie’’, conclut Bernard Munster. |