De ses victoires en rallye au rôle de leader du sport automobile mondial, peu de personnes ont vu notre discipline sous des angles aussi nombreux et différents que l’actuel président de la FIA.
S’il préside depuis près de onze ans la Fédération Internationale de l’Automobile, Jean Todt a auparavant remporté quatre titres mondiaux en WRC en tant que directeur de l’équipe Peugeot, aidé Talbot à être sacré chez les constructeurs en 1981 et été le copilote de Guy Fréquelin dans l’habitacle d’une Sunbeam Lotus.
Comme beaucoup de copilotes, le Français a pris le volant pour se lancer en rallye. Dès l’âge de vingt ans, il comprend toutefois que ses talents organisationnels et stratégiques seront plus utiles avec une carte et un carnet de notes dans les mains.
Sa carrière prend rapidement de l’ampleur et Jean Todt se retrouve naturellement à travailler avec de grands pilotes, comme Jean-Claude Andruet, et remporte d’importantes épreuves françaises comme le Rallye Lyon-Charbonnières deux ans plus tard seulement.
Ses prédispositions pour le sport font vite le tour des parcs d’assistance et ses services sont requis par de nombreux grands pilotes de l’époque, dont Rauno Aaltonen, Timo Mäkinen, Ove Andersson et Hannu Mikkola.
Le lancement du Championnat du Monde des Rallyes en 1973 lui permet d’ajouter de nouvelles lignes à son palmarès.
Dès le Rallye Monte-Carlo, il mène Ove Andersson à la deuxième place d’un podium monopolisé par les Alpine-Renault A110. Au Safari, le duo franco-suédois passe dans une Peugeot 504. Une fois de plus, le podium est à la clé avec une troisième place acquise au terme de 5400 kilomètres parcourus au Kenya.
Trois rendez-vous plus tard, Jean Todt monte sur la plus haute marche avec Achim Warmbold après à la victoire de leur Fiat 124 au Rally Poland. Un nouveau succès suit avec une BMW 2002tii à l’Alpine Rally disputé en Autriche.
En 1975, sa saison à la droite d’Hannu Mikkola est synonyme de succès en Afrique avec une écrasante victoire de leur Peugeot 504 face à leurs équipiers Bernard Consten / Gérard Flocon au Rallye du Maroc.
Jean Todt rejoint ensuite Guy Fréquelin en 1980. Engagés par Talbot, les deux hommes jouent le titre toute la saison avec l’équipe de Des O’Dell, que le copilote connaît bien après avoir été aligné dans des Sunbeam l’année précédente.
L’association Fréquelin-Todt est à son apogée en 1981. L’équipage occupe la tête du classement général avant le dernier rendez-vous en Grande-Bretagne, mais une crevaison et une sortie de route dans la spéciale de Gartheiniog, au cœur du Pays de Galles, leur ôtent tout espoir.
Tout n’est pas perdu pour Talbot puisque leurs équipiers Stig Blomqvist et Björn Cederberg obtiennent une troisième place suffisante pour maintenir leur marque devant Datsun chez les constructeurs.
L’épreuve tracée autour de Chester signe la fin de la carrière de copilote en WRC de Jean Todt. Dans la foulée ou presque, il est nommé directeur sportif de Peugeot, où il créé l’entité Peugeot Talbot Sport à l’origine de la Peugeot 205 Turbo 16, l’une des icônes du Groupe B et l’une des voitures affichant les plus belles statistiques de l’histoire.
Peugeot dominera les saisons 1985 et 1986, remportant les titres pilotes et constructeurs. Après l’ère du Groupe B, Jean Todt se tourne vers le Rallye Paris-Dakar et, sous sa houlette, Peugeot remportera le marathon africain à quatre reprises.
Source: Com