Même s’il n’a pas ramené les résultats espérés avec une 6e place et un abandon moteur cassé lors des deux manches de Road To Le Mans disputée en lever de rideau des 24H, le plus jeune pilote Belge à rouler sur le mythique circuit du Mans s’est distingué avec deux magnifiques remontées et une étonnante maturité pour un gamin de 17 ans. Parions que ce n’est pas la dernière fois qu’il s’illustrera sur le légendaire tracé sarthois…
A 17 ans, Ugo de Wilde a vécu une fin de semaine incroyable au Mans où il participait aux deux épreuves de Road To Le Mans, en prologue du double tour d’horloge.
Très vite dans le rythme des meilleurs, il a signé le 6e chrono des qualifs (sur 34 participants) à 1.2 de la pole au bout des 13,6 km. Une performance qui lui aurait valu une 28e place sur la grille des 24H, bien devant (2 secondes!) toutes les GTE-Pro. Pourtant, son unique séance chrono a été contrariée…
«Comme je ne participe pas au championnat Michelin Le Mans Cup, j’ai dû m’élancer en queue de peloton pour les vingt minutes qualificatives, » explique Ugo. « Du coup, je me suis retrouvé dans le trafic. Il y a ensuite eu un drapeau rouge. Lors de mon premier tour poussé ensuite, j’ai fait le meilleur temps des deux premiers secteurs puis j’ai bloqué l’arrière et je suis partie en tête-à-queue à Arnage. Dès lors, je me suis retrouvé à nouveau dans le trafic et le tour suivant était perdu aussi. Il me restait une boucle pour signer un bon chrono. Tout s’est bien passé jusqu’aux derniers hectomètres où j’ai perdu un peu de temps en doublant une voiture d’abord puis avec un drapeau jaune suite à une sortie de route cinq secondes avant que j’arrive à la dernière chicane. Quand je vois que je n’échoue qu’à une demie seconde de la 2e place de mon expérimenté équipier Laurents Horr, c’est pas mal ! »
Une excellente pointe de vitesse qu’il confirmait en course 1 en remontant rapidement de la 6e à la 3e place alors qu’il n’usait pas de nouvelles gommes contrairement aux concurrents partis devant lui. « C’était très amusant. Je n’en revenais pas dans les premiers tours. Je me croyais aux 24H, c’était terrible. J’ai doublé mon équipier Jean Glorieux à la sortie du Tertre Rouge et j’ai fait un super freinage pour doubler Maulini à Mulsanne. J’avais remarqué le tour avant qu’il frenait assez tôt et je me suis glissé dans un trou de souris. »
Malheureusement, un souci pour boucler la ceinture de son équipier Wolfgang Triller lors du changement de pilotes leur coûtait une quinzaine de secondes et le Top 5. « Cela arrive. On échoue finalement à trois dixièmes de la cinquième place. On peut-être satisfait pour une première dans la catégorie. Wolfgang s’est bien amélioré pour finir à 7 secondes de mes chronos. Dommage qu’il ne puisse pas rouler plus. Ici chaque tour est compté. »
Ce samedi, Ugo s’élançait du 12e rang selon l’ordre de la qualification des « Bronze » (les « gentlemen drivers ».
« Il a fallu faire un choix de pneus pas facile car la piste était encore fort humide. J’ai été un des premiers à monter les slicks en prégrille. Et finalement tout le monde plus ou moins a fait le même choix que nous. Mais certains trop tard, du coup ils ont du partir depuis la pitlane. »
Ce qui permettait déjà à Ugo de gagner deux places pour le départ derrière la voiture de sécurité. « Après deux tours de chauffe, la course a vraiment démarré et en deux boucles j’ai gagné sept places. »
Troisième au cinquième passage, Ugo, le plus rapide en piste à ce stade de la course, ramenait son auto en tête après avoir été ralenti par une « Slow Zone » qui lui aurait coûté de toute manière le podium.
« J’ai dû faire au moins une minute à du 80 km/h et dès que je suis sorti de la zone, elle est redevenue verte pour tous ceux derrière qui avaient déjà ravitaillé. C’est la loterie et je n’ai pas tiré le bon numéro… »
Pire, après s’être payé une grosse chaleur aux « Esses » Porsche où il s’était remis légèrement à pleuvoir, Ugo voyait son équipier Wolfgang Triller s’immobiliser deux tours plus tard, moteur cassé.
« Vraiment dommage, cela n’arrive apparemment jamais et ce week-end il y en a eu quatre au Mans. C’est triste pour Wolfgang qui n’a quasi pas pu rouler, mais cela ne gâchera pas mon plaisir ni cette formidable première expérience. Un souvenir pour la vie. Merci à toutes les personnes qui ont rendu ceci possible. J’espère vraiment revenir l’an prochain ici pour gagner cette course. Ou peut-être déjà aller plus loin dans mon rêve en participant aux 24 Heures. On verra les opportunités qui se présentent. »
Une chose est certaine. Même s’il n’est pas monté sur le podium contrairement à ses équipiers Jean Glorieux (1ers puis 2emes) et Laurents Horr sur la DKR N°1 toujours en tête du championnat , Ugo de Wilde, plus jeune Belge de l’histoire à rouler sur le grand Le Mans, a marqué les esprits. Et peut-être posé les premières pierres d’une future grande carrière en endurance…
Source: Com