Cédric De Cecco et Kevin Humblet s’imposent au Dumont

National Rallye Julien FRERE

De Cecco vainqueur sur le fil en D4, Démonstration de Humblet en D1-2-3

Cédric De Cecco a mieux terminé qu’il n’avait commencé l’épreuve (J. Deskeuvre)

La première épreuve routière sur le sol wallon après la trêve imposée par le COVID-19 semble avoir coché toutes les cases. En ce dimanche ensoleillé, près de 180 équipages ont pris le départ d’un Critérium Jean-Louis Dumont 2020 qui s’est avéré exceptionnel sur le plan sportif, conforme aux attentes sur le plan du spectacle et instructif sur le plan organisationnel.

L’Ecurie Hesbaye peut se féliciter d’avoir fourni les efforts nécessaires à la mise en place de cette édition du Critérium Jean-Louis Dumont. Si les participants saluaient en nombre et avec enthousiasme cet investissement, avec pour résultat une organisation précise et adaptée aux circonstances sanitaires, l’organisateur se montrait lui aussi rassuré : « Nous pouvons être entièrement satisfait car le public a bien répondu à la confiance que nous lui avons prêtée. C’était le but final de cette épreuve, prouver que l’on peut encore organiser des épreuves routières sans mettre en péril la sécurité sanitaire des participants, du public et de notre équipe. Les spectateurs étaient présents, en nombre et disciplinés, pour vibrer face aux voitures. Espérons que la saison puisse se poursuivre de la sorte. » Les aménagements imposés par la pandémie ont également permis de remettre sur le métier certains processus, principalement administratifs, dont la mise en œuvre en 2020 pourrait se pérenniser à l’avenir.

Alors que nombre d’équipages avouaient sincèrement éprouver quelques difficultés à se remettre dans le bain et commettaient quelques fautes de concentration suite au manque de kilomètres des derniers mois, on constatera que le nombre de sorties de route est resté faible tout au long de la course. On n’en dira pas autant des avaries mécaniques, comptant pour plus de 75% des abandons. Des avaries qui touchaient toutes les catégories et tuaient dans l’œuf les efforts de pilotes attendus au tournant.

En Division 4, ce sont Colignon, Boon et Poelmans qui ouvraient la salve des abandons, rejoints en cours d’épreuve par Vanneste, Jonkers et Guillemin. Les hommes forts de la journée furent tour à tour Cédric De Cecco (Skoda Fabia R5), Niels Reynvoet (Skoda Fabia R5), Jonas Langenakens (Mitsubishi Lancer Evo VII) et Patrick Snijers (Porsche 911). Les écarts étaient minimes et chacun jouait des spécificités de son bolide pour profiter des lacunes des autres. Sur le sol sec et les portions rapides, Snijers prenait l’avantage, dès la mi-course, avant de garer la Porsche à l’assistance (alternateur cassé). D’emblée dans le coup, toujours rapide, Jonas Langenakens en terminait à la troisième position, à cinq secondes seulement du vainqueur. Deuxième, Niels Reynvoet, un peu déçu d’échouer si proche du but se consolait : « J’ai appris énormément. C’était vraiment une épreuve de vitesse et je vais pouvoir utiliser cela dans les épreuves à venir. Par contre, la deuxième marche du podium en raison d’une petite erreur et pour une petite seconde seulement, est un peu frustrant ». Et cette petite seconde, elle coûte très cher car Cédric de Cecco a compté jusqu’à 17 secondes de retard en début de journée, suite à une petite « floche », lui aussi. « Je suis content d’avoir pu remonter d’aussi loin. Nous nous sommes battus et c’est un beau résultat. Ce n’est pas facile d’enchaîner les spéciales parfaites sur ce terrain. Il fallait se remettre dans le bain après une si longue absence derrière le volant, et c’était exactement le but de notre présence au départ », soufflait le pilote du team Metior. On notera encore la victoire de la Peugeot 306 de Patrick Thiry (Peugeot 306 GTi) en 4-13 et celle de Ernst Kranenburg (Opel Adam) en 4-12.

Victoire emprunte d’émotion pour Kevin Humblet et Loïc Dumont en D1-2-3 (J. Deskeuvre)

En Divisions 1-2-3 (“pneus de tourisme” et pas de 4 roues motrices), elle aussi amputée par quelques abandons, c’est Kevin Humblet qui aura été l’homme de la course. Navigué par Loïc Dumont, le petit-fils de Jean-Louis Dumont, Humblet faisait virevolter sa DS 3 R3, dès le début de la journée, et oubliait rapidement une crevaison connue en début d’épreuve. Manifestement ému en fin d’épreuve, le duo hesbignon peinait à exprimer son immense satisfaction. Une satisfaction partagée par Julien Delleuse, brillant second au volant de sa fidèle Opel Astra. « Nous sommes ravis d’avoir enfin pu reprendre le volant et remercions les organisateurs pour les efforts fournis. Il fallait rouler vite et très intelligemment aujourd’hui. J’aurais aimé gagner, à la place d’être à nouveau deuxième [rires]. Mais aller chercher Kevin, c’était impossible dans ces conditions », souriait Julien. Sur la dernière marche du podium de la Division 3, on trouvait également le vainqueur de la classe 3-11, Stéphane Hubin et l’impressionnante Opel Omega : « Le niveau est terrible, comme l’an dernier. Il ne faut rien lâcher, à aucun moment, il faut tout le temps être sur le fil pour pouvoir suivre le rythme et notre voiture devient difficile à conduire lorsque cela va très vite comme c’est le cas sur ce parcours. Il faut être sur le qui-vive à tout instant… » Hubin devance de huit secondes Jean-Michel Dumont, fils de Jean-Louis et papa de Loïc qui paie cher une faute commise en début de rallye. Suivent la Peugeot 306 de Laurent Mottet et la Citroën de Jonathan Peeters, vainqueur de la Classe 3-9, alors qu’il découvrait sa nouvelle monture, une Citroën C2 R2. On soulignera encore la superbe dixième place de Michaël Pirnay qui hisse sa Citroën AX sur la première marche de la classe 3-8. Les Classes 2-6, 2-5 et 2-4 sont respectivement enlevées par Aaron Duville, Gilles Detiège et Philippe Robyns.

Raphaël Verboven a imposé son Opel Corsa au nez et à la barbe des propulsions en Prov’Historic SR (J. Deskeuvre).

Parmi les historiques, en Division SR, c’est Raphael Verboven qui s’est imposé, très rapidement d’ailleurs, aux autres concurrents. Il est vrai que l’Opel Corsa n’a pas eu à affronter la très rapide Ford Escort d’Hubert Deferm, ni la superbe Porsche 911 de William Wilkin, tous deux ayant rapidement grossi la liste des abandons. Verboven a su retenir les assauts de ses suiveurs, tout au long de la journée, et en terminait devant les « Opelistes » Philippe Meulemans et Gaston Vaes. On notera la sixième place de Thierry Reginster qui fait un retour progressif depuis son retrait de la compétition… au siècle dernier.

Sébastien Incardona a créé la surprise en Prov’Historic “Classic” (J. Deskeuvre)

La catégorie PH voyait également disparaître de sérieux prétendants à la victoire dès le début de l’épreuve. C’était le cas pour les Escort de Hellings et Detal (respectivement, suspension et embrayage). Rapidement, les débats se concentraient autour des Escort de Tollet et Incardona, arbitrés par la BMW de Hugues Thomas. Ce dernier, au volant d’une monture à la préparation modeste ne pouvait tenir la dragée haute face aux deux premiers cités, ne concédant toutefois que 51 secondes au vainqueur. Longtemps en tête de la course Emile Tollet ne pouvait résister aux assauts d’un Sébastien Incardona, ravi de sa prestation compte tenu de sa très faible expérience de la discipline: « Ce n’est que mon deuxième rallye. Je viens du circuit. Naturellement, je suis enchanté ! », souriait-il.

Comme cela avait été annoncé, le Critérium Jean-Louis Dumont se terminait étrangement, dans le calme, sans remise des prix ni buvette, sans ce facteur humain qui risque de grandement manquer, pour quelques temps encore…

CLASSEMENTS GÉNÉRAUX

Division 4 : 1. De Cecco-Humblet (Fabia R5- 1er classe 14) 1h20’40, 2. Reynvoet-Verbeke (Fabia R5) + 1’’, 3. Langenakens-Delvaux (Mitsubishi Lancer Evo VII) +5’’, 4. Diels-Vandenbussche (BMW Série 1) +3’08, 5. Vanzeebroeck-Vandercruys (Mitsubishi Lancer Evo X) +3’11, … 13. Thiry-Garson (Peugeot 306 – 1er classe 13) +5’51, … 27. Kranenburg-De Klerk (Opel Adam – 1er classe 12) +11’36… (44 classés).

Divisions 1-2-3 : 1. Humblet-Dumont (DS 3 – 1er classe 10) 1h08’35, 2. Delleuse-Vandenbussche (Opel Astra) + 18’’, 3. Hubin-Defourny (Opel Omega – 1er classe 11) + 43, 4. Dumont-Docquier (DS 3) + 51’’, 5. Motet-Jaminet (Peugeot 306) +2’42, 6. Peeters-Jacquemain (Citroën C2 R2 –1er classe 9) + 3’13, … 10. Pirnay-Gregoire (Citroën AX – 1er classe 8), … 14. Duville-De Vleesschauwer (Renault Clio – 1er classe 6), … 16. Dethiege-Falque (Peugeot 106 – 1er classe 2-5), … (33 classés)

PH : 1. Incardona-Poes (Ford Escort – 1er PH18) 1h16’18, 2. Tollet-Mattart (Ford Escort) + 16’’, 3. Thomas-Grevesse (BMW 325i – 1er PH19) + 51’’, … 6. Brichau-Schollaert (VW Golf – 1er PH17), … Vanrompaey-Celen (Lada 2105 – 1er PH16), …  (14 classés).

SR : 1. Verboven-Detilleux (Opel Corsa – 1er SR20) 1h15’56, 2. Meuleman-Van De Casteele (Opel Manta) +36’’, 3. Vaes-Machiels (Opel Kadett) +2’08 (8 classés)