Auteur d’un fantastique départ et d’une très bonne course sous la pluie samedi, le pilote Arden Motorsport est enfin remonté sur le podium en Eurocup Formula Renault. Dommage que le dimanche n’ait pas été aussi heureux…
Dans le rythme des meilleurs depuis le début du week-end espagnol, troisième au terme des quatre heures d’essais libres jeudi, sixième puis troisième à nouveau lors des essais collectifs de vendredi, Ugo de Wilde a enfin renoué avec le podium. Mais pas au moment ni dans les conditions attendus.
« Les essais qualificatifs de samedi matin se sont disputés sur piste sèche, » explique-t-il. « Le rythme et le comportement de l’auto étaient bons. Je pointais au 4e rang à cinq minutes de la fin avec encore de la marge. Tout allait se jouer dans les derniers instants, comme souvent. Hélas, à l’entame de mon avant-dernier tour, je me suis retrouvé derrière le débutant Kaas Haverkort qui a levé devant moi. Mon tour était foutu. J’ai donc relâché mon effort moi aussi pour refroidir mes pneus et tout donner dans l’ultime ronde, mais mes gommes ne sont jamais revenues à bonne température et je n’ai plus pu améliorer chutant au 7e rang. Une grosse déception car il y avait une fois encore moyen de faire tellement mieux. Mais j’ai été coupé dans mon élan au plus mauvais moment. »
Une grosse averse inondait la piste à une demie heure du départ de la première manche.
« Je n’ai pas effectué d’essais de départ car mon ingénieur m’a dit que l’on s’élancerait derrière la voiture de sécurité, » poursuit Ugo. « Mais finalement, cela n’a pas été cas. J’ai pris mon premier envol arrêté en pneus pluie. J’ai démarré calmement, sans faire patiner les roues, et tout s’est bien passé. Dès les premiers mètres, j’ai gagné trois places et au premier freinage j’ai encore réussi à faire l’extérieur à Grégoire Saucy. »
Troisième à l’issue du premier tour et durant la première moitié de la course, Ugo ne pouvait résister au retour de Caio Collet.
« Nous étions restés avec les réglages pour piste sèche et je n’osais pas trop attaquer de peur de tout perdre dans ces conditions hyper délicates. Je pouvais suivre facilement le rythme de Franco Colapinto, mais avec le spray soulevé par sa voiture et la buée sur ma visière, je ne voyais pas grand chose. En plus, je devais surveiller mes rétroviseurs car il y avait pas mal de pression derrière. J’ai préféré ne pas résister à Caio pour éviter que Saucy et tout le peloton reviennent directement dans mon sillage. Une tactique qui a plutôt bien fonctionné. A deux tours de l’arrivée, j’ai soudainement vu Colapinto sortir dans le bac devant moi au virage N°6. J’ai ainsi pu récupérer ma place sur le podium. Pour une fois dans ma carrière, j’ai eu un peu de chance, c’est vrai. Un juste retour des choses. Il fallait avant tout rester sur la piste et je pense que l’expérience a joué un grand rôle. »
Trois ans quasi jour pour jour après être monté ici même, à 14 ans, sur son premier podium en monoplace en F4 française, Ugo repartait avec son 19e trophée en monoplace après avoir rejoint les deux leaders du championnat Victor Martins et Caio Collet lors de la cérémonie.
« Cela fait du bien au moral, » avouait Ugo. « On a eu une première moitié de saison compliquée. J’espère qu’on pourra trouver les moyens de finir et que la deuxième partie sera nettement plus positive avec les résultats espérés. »
Ce n’était hélas pas le cas le dimanche lors de la seconde manche disputée sur le sec lors de laquelle Ugo devait s’élancer du 9e rang.
« Il faisait beaucoup plus froid que la veille lors de la qualification. On a tenté d’améliorer encore notre set-up, mais ce n’est pas allé dans le bon sens. Peut-être que nos pressions n’étaient pas optimales car je n’ai plus été capable d’améliorer dans les deux derniers tours. »
Neuvième sur la grille d’une seconde manche cette fois disputée sur le sec, Ugo ne réussissait cette fois pas un super envol.
« Je me suis retrouvé tout à fait à l’extérieur à l’amorce du premier virage, » racontait-il. « Dans un sens, une chance car j’ai ainsi pu éviter le crash impliquant mon équipier Alex. »
Retombé au douzième rang, Ugo remontait rapidement dixième, mais butait derrière Alatalo.
« Je l’ai doublé un instant au freinage du virage numéro 10, mais il a réussi à me recroiser. Le problème est que j’avais trop d’appui et donc aucune ligne droite. Même à l’aspiration, je ne parvenais pas à revenir. Au final, à cinq minutes de l’arrivée, je me suis accroché avec Amaury Cordeel au bout de la ligne droite. Je ne m’attendais pas à le voir là. Au moment de tourner sur ma trajectoire, j’ai senti un choc, je suis parti sur deux roues et ma roue arrière s’est arrachée. Dommage de finir le week-end ainsi, mais c’est la course. »
Prochaine étape, Francorchamps dans deux semaines, en lever de rideau des 24H de Spa. A domicile, Ugo rêve de pouvoir signer un nouveau podium…
Source: Com