Essai Toyota GR Supra (18.10.2019)
Son « costard » et sa fiche technique sont alléchants. Seule chose qui pourrait déranger, la nouvelle Toyota Supra a été conjointement développée avec BMW, sur base de pas mal de pièces et équipements bavarois. Nous avions hâte d’en prendre le volant. Verdict. (Marc Lacroix)
Elle est là qui nous attend, dans sa spectaculaire livrée jaune (Lightning Yellow) qui lui va si bien et ajoute encore à sa plastique déjà impressionnante. Sûr, elle « en jette » la nouvelle Supra.
Pénétrer, ou plutôt se glisser, dans l’habitacle vous plonge déjà dans un univers typé « racing » : assise basse, sièges enveloppants à appui-tête avancé et perforations type « baquet », séparés par un large tunnel central, volant bien vertical. La position de conduite est parfaitement ajustable. On apprécie la garde au toit dégagée grâce au double bossage de toit.
La qualité perçue n’est pas mal mais à l’usage on se rendra compte que l’insonorisation n’est pas celle d’une Série 7 ! Pas illogique cela dit…
Précisons que notre exemplaire était équipé du Premium Pack à 2.300€ (cuir noir, système audio JBL Premium avec 12 HP, charger Smartphone à induction et affichage tête haute), ce qui fixe le prix de notre voiture à 67.800€.
Sur la route
Contact (via bouton-poussoir). Le son caractéristique du 6 cylindres se fait entendre dans une discrétion qui, en haussant le ton, restera malheureusement de mise ; nous aurions aimé plus de caractère sonore…
Démarrage en mode mineur, la belle japonaise se laisse guider en toute quiétude et se plie au trafic urbain sans sourciller. La légendaire disponibilité du moteur allemand est un régal et la boîte auto fait le job. Le 0 à 100 km/h est absorbé en 4″3.
Passons à la vitesse supérieure. Les poussées sont franches, directes et musclées. Passé au mode « manuel » et aux palettes, nous gérons les changements de rapports qui passent à la volée. Haussons encore le ton. Mieux vaut s’accrocher à ses pinceaux, le route défile vite. Très vite… Les courbes vous sautent au visage. Dieu merci, l’assistance électronique veille au grain, car une fois celle-ci déconnectée, la belle se fait rebelle et nécessite une bonne dose de maîtrise. Mais qui sait y faire sera enchanté par son côté joueur ; si vous aimez la glisse, la Supra est pour vous, se faisant ainsi digne héritière de la fameuse « A80 » de 1993. Ses déhanchements restent aisément contrôlables, bien aidés par un équilibre parfait de l’auto, et de bons calibrages de la direction et des suspensions. Les mois consacrés au développement, et notamment sur le Nürburgring, n’ont pas été vains. Attention toutefois sur le mouillé, sans les aides à la conduite, cela peut devenir franchement délicat…
Seul bémol, si l’on doit en trouver un, le manque de caractère de la bande son dans les hautes rotations… Nous pourrions aussi réclamer un amortissement encore mieux calibré et une meilleure endurance du freinage, mais tout ceci ne s’applique vraiment qu’en très forte sollicitation. Comme nous sommes sur la route et non en compétition, tout cela suffira largement à votre bonheur.
S’ils ne sont pas du plus haut niveau, confort et insonorisation restent totalement compatibles avec un usage au quotidien. Ultime détail, le klaxon, à la sonorité ridicule. Pas grave, certes, mais pour un modèle de ce genre, voilà qui paraît un peu mesquin…
Nettement plus abordable que sa devancière, la nouvelle Supra n’aurait a priori qu’un « défaut » : sa technique BMW. Mais sachant qu’il y a pire, que sans cela la Supra n’aurait sans doute pas revu le jour et qu’au final la japonaise tient toutes ses promesses, pourquoi pas ? Après tout, la première Supra n’était-elle pas simplement une Celica à moteur 6 cylindres ? Retenons surtout qu’il est heureux qu’il existe encore des constructeurs pour nous proposer de tels engins, que les « bonnes âmes » jugent de nos jours indécents. Il est vrai qu’avec une gamme de plus en plus axée sur l’hybride, Toyota est bien vu… Ce qui n’empêche de chasser Alpine et Porsche sur leurs propres terres… Et ce n’est que bonheur.
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