Il fut un temps – que les moins de 20 ans ne connaissent pratiquement pas – où la VW Fun Cup était dominée par des filles, les « trois D ». En 2003, Fanny Duchateau, Sabine Dubois et Sylvie Delcour avaient même réalisé le grand chelem en remportant le Championnat de Belgique, le Championnat d’Europe (aujourd’hui disparu) et les 25 Heures VW Fun Cup. Depuis cette domination sans partage, les filles se sont malheureusement faites plus rares dans le championnat faisant la part belle aux Coccinelles de course.
Ces dernières années, pourtant, un nouveau vent féminin souffle sur le championnat cher à Kronos Events, notamment grâce à l’impulsion de deux jeunes filles aussi dynamiques qu’ambitieuses. En 2021, Camille Mazuin (21 ans) et Lyssia Baudet (18 ans) devraient disputer la VW Fun Cup powered by Hankook dans son intégralité. Et pour l’une comme pour l’autre, c’est avant tout une histoire de famille.
« Dans mon cas, c’est même exclusivement une histoire de famille », s’amuse Camille Mazuin. « Avec mon papa, Michaël, et mon jeune frère Louis, nous formons un trio 100% familial sur la #422 Mazuin Sport. Après avoir reçu des soutiens extérieurs lors des deux premières années, avec Damien Dupont puis Antoine Potty, nous avons décidé de nous partager le volant à trois depuis la saison 2020 et c’est une magnifique aventure. Rouler en famille, c’est le plaisir de partager une passion et des émotions très fortes. »
Avec trois ans de moins que Camille et sept courses de VW Fun Cup seulement à son actif, Lyssia Baudet a moins d’expérience. C’est aussi via son paternel que la pilote de Frasnes-lez-Gosselies est tombée dans la marmite. « En 2021, je roulerai de nouveau avec mon papa, Olivier, et ses copains, Jean-Michel Mahy et Christian Gengoux », se réjouit-elle.« Avec la #355 Publincentive préparée par l’équipe Leader Racing, nous serons engagés en Biplaces et je viens d’ailleurs d’avoir mon attestation pour emmener des passagers ».
Objectifs à la hausse
L’an dernier, la famille Mazuin avait épaté la galerie en remportant la catégorie Pure (pilotes qui n’ont que la VW Fun Cup comme expérience) à Zolder et à Zandvoort. De quoi pousser Camille, Michael et Louis à revoir leurs ambitions à la hausse pour 2021. « C’est vrai que nous avons des objectifs plus poussés et que nous espérons jouer les avant-postes dans le championnat Pure », sourit la demoiselle de Sambreville, brillante étudiante en Business Engineering. « Sur un plan personnel, je veux continuer ma progression. Il y a trois ans, j’étais arrivée très hésitante avec seulement du Karting 4-temps comme expérience. C’est papa qui avait un peu insisté pour que j’essaie la Fun Cup, mais ça me faisait un peu peur. Aujourd’hui, je suis plus motivée que jamais ! Ce qui est bien avec la VW Fun Cup, c’est justement le fait que le niveau de pilotage est très varié et qu’il y en a tant pour les débutants que pour les « pros », si on peut dire. Devant, ça va vraiment très vite et il y a toujours quelqu’un pour te challenger. La Fun est donc une super école. Il y a trois ans, je voyais le sport auto comme un hobby. Aujourd’hui, j’espère que la VW Fun Cup me servira de tremplin pour éventuellement poursuivre une carrière dans d’autres championnats dans les prochaines années. »
Vu son expérience actuelle, Lyssia a des ambitions plus limitées. « De mon côté, ce sera ma première saison complète », confirme-t-elle. « Donc le but premier sera d’accumuler de l’expérience et d’apprendre un maximum. Je veux avant tout m’améliorer par rapport aux années précédentes et l’idée de refaire les 25 Heures, que j’avais déjà disputées en 2019, me ravit. Je me réjouis aussi de découvrir le circuit de Lédenon. Comme Camille, je pense que la VW Fun Cup est une super école. Mais, comme elle, je sais que mes études sont très importantes. Je suis en première année pour devenir kiné et, si tout va bien, ostéopathe ensuite. Dès lors, l’ambiance décontractée de la VW Fun Cup et le fait que les budgets y restent limités fait que cette formule est idéale pour moi. »
Une fille ? Et alors ?
Le sport automobile est l’une des rares disciplines à ne faire aucun distinction entre les hommes et les femmes. Mais force est de constater que la gent féminine n’est pas assez représentée dans ce sport qui nous passionne. « En ce qui me concerne, je ne fais aucune différence », affirme Camille. « Mais je constate que c’est le regard des autres qui est différent. Qu’on le veuille ou non, je vois bien que certains garçons sont un peu plus agressifs en piste quand ils sont face à moi. Peu importe : j’apprends à me faire respecter et je suis prête à montrer que, même en étant une fille, je peux me battre avec les mecs. Nous avons la chance d’avoir Jean-François Hemroulle (ex-pilote officiel pour Audi et Volkswagen, NDLR) comme coach. Ses conseils sont précieux pour le pilotage, mais plus encore pour le mental. Il sait comment nous donner des objectifs et nous faire progresser. Et comme je me sens de plus en plus motivée, j’ai ajouté des entrainements physiques spécifiques au sport automobile pour être sûre d’être bien affûtée quand j’arriverai sur les circuits. J’ai tellement hâte que ça reprenne ! »
Alors, reverra-t-on très vite une fille jouer les premiers rôles en VW Fun Cup powered by Hankook ? « J’ai envie de prouver que les filles ont tout à fait leur place en sport automobile », raconte Lyssia, qui avait été l’une des trois finalistes belges – sur 130 participantes – de l’opération FIA Girls on Track en 2018. « Avant le début de la crise du coronavirus, nous avions un projet pour disputer certaines courses avec un équipage 100% féminin. Les circonstances l’ont remis au placard pour l’instant, mais ça reste l’un de mes rêves. » Histoire de voir l’histoire de 2003 se répéter ? Seul l’avenir le dira !
Source: Com