24H du Mans : le bilan constructeur par constructeur (LMP1-LMP2)

Circuit Circuit International Martin

Toyota : le constructeur japonais attendait ce moment depuis 1985. En décrochant enfin la timbale pour sa 20ème apparition dans la Sarthe, Toyota a le mérite d’être parvenu à ses fins. Gageons que cette victoire offrira d’excellentes retombées médiatiques pour la marque d’Aichi, qui plus est avec Fernando Alonso dans l’équipage. Les médisants diront que Toy’ a gagné sans concurrence et c’est vrai. Mais ce ne sont pas les Nippons qui ont débranché la prise en LMP1, a contrario d’Audi et Porsche. Ils ont donc joué le jeu comme si de rien n’était et on ne peut pas leur enlever…

Rebellion : dans le match des LMP1 privées, les Rebellion faisaient office de grandes favorites face aux autres BR1, Ginetta et autres. Exagérément bridées par l’ACO, les protos suisses nés Oreca ont donné le maximum sans jamais inquiéter les TS050 Hybrid. Comme le dit le manager Bart Hayden, “finir 3ème et 4ème résonne pour nous comme une victoire”. C’est dire si dans le camp helvète on a vite compris que les Toyota seraient invincibles. Seule ombre au tableau, la bévue d’André Lotterer au départ qui prive peut-être l’Allemand du podium.

BR Engineering : Les BR1-AER du SMP Racing sont les LMP1 privées les plus véloces grâce à leur meilleure vitesse de pointe. Restait à savoir si elles allaient tenir le coup sur 24 heures. La réponse a rapidement eu lieu. La n°11 de Jenson Button et sa bande a très rapidement décroché après un long passage au stand suite à un problème de puissance. Bien accrochée à la 3ème place, la n°17 de Matevos Isaakyan s’est auto-éliminée sur sortie de route… non sans tenter un retour au box rocambolesque qui a bien fait rire les journalistes en salle de presse. Quant à la n°10 Dragonspeed, elle n’a jamais été dans le coup pour finalement sortir dimanche matin.

Ginetta : après une absence forcée à Spa, les Ginetta-Mecachrome du CEFC TRSM Racing ont eu le mérite de faire acte de présence en terre mancelle. On ne donnait cependant pas cher de la peau des LMP1 anglaises dont le manque de kilomètres risquait de se payer cash. Elles ont logiquement navigué en queue de peloton du LMP1 avant de sombrer à la nuit tombée. La n°5 de Robertson-Simpson-Roussel est néanmoins parvenue à rallier l’arrivée après une pléthore d’avaries. En croisant les doigts pour la sympathique équipe britannique poursuivre l’aventure…

Enso : une fois de plus, l’équipe ByKolles a loupé le coche. On attendait de belles choses du proto gris et jaune fluo, dont le V6 3,0L turbo d’origine Nismo est plutôt fiable. Tout est hélas allé de travers avec d’abord un calage sur la grille suivi d’un passage dans le bac à graviers dans le tour de formation pour Tom Dillmann, avant que Dominik Kraihamer soit victime d’un accrochage et finisse sa course dans le mur des Esses du karting en début de soirée. L’Enso aurait pu terminer dans le Top 5 final. La pilule n’en est que plus amère…

Oreca : Hughes De Chaunac était un homme heureux dimanche soir. Si on ajoute les deux Toyota et les deux Rebellion, le patron d’Oreca place huit de “ses” voitures aux huit premières places. Les 07 à moteur Gibson ont en effet réalisé une OPA en LMP2 en prenant les quatre premières places. Mais il n’y en a toutefois eu que pour la monture du G-Drive Racing, Roman Rusinov prenant une incroyable revanche aux côtés de ses équipiers Andrea Pizzitola et Jean-Eric Vergne. L’Alpine n°36 de Lapierre-Negrao-Thiriet n’a jamais pu lutter tandis que la Graff-SO24 n°39 de Capillaire-Gommendy-Hirschi a sauvé in extremis sa 3ème place face à la TDS Racing n°28 de Perrodo-Vaxivière-Duval. Oui, 2018 est un très grand cru pour l’illustre constructeur français !

Ligier : le fer de lance d’Onroak Automotive peut nourrir des regrets à l’issue de ces 24 heures 2018. Les JSP217 ne sont certes pas aussi rapides que les Oreca mais un rythme de course plus soutenu pouvait leur permettre de viser une place sur le podium. La n°23 Panis-Barthez Compétition de Stevens-Canal-Buret a trusté la 2ème place pendant 18 heures avant d’être frappée par des problèmes techniques. Juan Pablo Montoya, le Suisso-Belge Hugo De Sadeleer et Will Owen peuvent quant à eux regretter une sortie à Indianapolis samedi soir et une crevaison dimanche après-midi qui les a empêchés de finir sur la 3ème marche du podium. Quel dommage !

Dallara : les LMP2 italiennes sont certes les plus rapides en ligne droite. Mais c’est tout. Les trois exemplaires engagés ont tous été frappés par des ennuis d’ordre mécaniques. C’est donc finalement la n°29 Racing Team Nederland de Lammers-Van Eerd-Van der Garde est la mieux classée avec une 8ème place de catégorie. La n°47 Cetilar Villorba de Lacorte-Sernagiotto-Nasr et n°35 SMP Racing de Nato-Newey-Shaitar ont été trop retardées pour espérer quoique ce soit. Il est temps que les protos transalpins soient aidés par l’ACO pour briller…