Disputée devant 258.500 spectateurs selon les chiffres de l’Automobile Club de l’Ouest, cette 85e édition des 24 Heures du Mans a connu un scénario totalement improbable, digne de la légende de la classique mancelle. Un scénario inattendu, où les équipes sont passées par tous les sentiments, basculant de l’espoir au désespoir, de la confiance à la détresse. Mais au final, Porsche a ajouté une 19e victoire réellement historique à son extraordinaire palmarès grâce à la victoire de la Porsche 919 Hybrid #2 de Timo Bernhard, Brendon Hartley et Earl Bamber. Un succès conquis par un équipage qui n’a jamais baissé les bras, à l’image des équipes techniques de Porsche.
« To finish first, first you have to finish ». Cet adage maintes et maintes fois entendu dans l’univers du sport automobile s’est révélé plus vrai que jamais ce week-end dans la Sarthe. Pour le Porsche LMP Team, la course n’avait pas démarré idéalement puisque la #2 était contrainte de s’arrêter longuement sur le coup de 18h30, perdant une heure dans les stands et repartant seulement à la 56e place. Prenant la tête de la course aux alentours de 00h45 alors que Nick Tandy était aux commandes, la Porsche 919 Hybrid #1 caracolait longtemps en tête avec une très confortable avance de 13 tours sur leur plus proche poursuivant lorsqu’André Lotterer voyait son rêve s’écrouler dans la matinée : « Je venais de prendre le volant peu avant 11h00. Nous avions un rythme très conservateur. Mais soudainement, la pression d’huile a chuté… Abandonner ainsi, c’est très dur. Mais c’est Le Mans. »
Dès cet instant, tous les espoirs de Porsche reposaient sur la 919 Hybrid #2, lancée dans une folle course poursuite pour grappiller, tour après tour, des positions au classement général entre les LMP2. À un peu moins d’une heure de l’arrivée, avec Timo Bernhard aux manettes, la Porsche 919 Hybrid #2 s’emparait de la première place après avoir remonté tout le peloton suite à ses ennuis de la veille. Offrant à Porsche sa 19e victoire aux 24 heures du Mans, l’Allemand signait son 2e succès dans la Sarthe. C’était une deuxième victoire aussi, en deux participations, pour Earl Bamber. Et une première victoire pour Brendon Hartley, particulièrement ému à l’arrivée : « Nous sommes passés par tous les sentiments durant cette course. Cette victoire, nous nous en rappellerons longtemps ! »
Porsche au pied du podium en GTE-Pro
Longtemps en lice pour la victoire alors que la deuxième voiture du team était éliminée durant la nuit par un incident sur la piste, la Porsche 911 RSR #91 de Richard Lietz, Frédéric Makowiecki et Patrick Pilet s’est classée au final 4ed’une catégorie GTE-Pro particulièrement disputée, la victoire se jouant dans le dernier tour. « Une crevaison lente à un peu plus d’une heure de l’arrivée nous a malheureusement empêchés de nous mêler à la bagarre jusqu’au bout », regrettait Patrick pilet. « Mais félicitations au Team LMP, qui offre à Porsche une 19e victoire tout à fait incroyable. »
Stéphane Lémeret veut revenir
Cette édition folle des 24 Heures du Mans, Stéphane Lémeret l’aura finalement vécue en spectateur forcé puisque sa Porsche #88 du team Dempsey-Proton Racing rejoignait la liste des abandons après moins de 20 tours. « Mon équipier Khaled Al Qubaisi s’est fait éperonner par un pilote de LMP2 totalement en faute, qui a tenté de passer dans un virage où c’est impossible de le faire. Le châssis de notre voiture étant touché après un double contact avec les rails de sécurité, l’abandon était irrémédiable, » expliquait Stéphane. « Nous savons tous que ce sont des choses qui peuvent arriver aux 24 Heures du Mans, mais c’est difficile à vivre. Surtout quand nous ne sommes pas en faute. En voyant les images sur les écrans depuis le stand, j’avais du mal à y croire. Ne même pas pouvoir prendre le volant en course, c’était un scénario que je n’avais pas envisagé… Les conditions étaient idéales. Jamais je n’avais ressenti une telle osmose dans une équipe. Tous, avec mes équipiers et les membres du team Dempsey-Proton Racing, nous n’avons maintenant qu’une seule envie : remettre le couvert l’an prochain ! »