Contrairement aux dernières années, on pourra supporter un pilote national, le week-end prochain, lors de la manche belge de l’European Le Mans Series disputée à Francorchamps pour laquelle sont annoncées 38 voitures dont dix-sept protos LMP2. Une catégorie de pointe au sein de laquelle on suivra avec attention la #34 de Mathias Beche, Kuba Smiechowski et un certain Sam Dejonghe promu après trois courses en LMP3 déjà au sein du team Inter Europol Compétition.
Sam, avez vous déjà eu l’occasion de rouler au volant d’un proto en LMP2 ?
« Jamais en course, mais j’ai déjà eu droit à deux petits galops d’essais. Le premier remonte à une demi journée de tests en 2014 avec Alpine. Le second à dix tours à Monza avec la Ligier Inter Europol en début d’année. Mais ce n’était pas vraiment un test. J’ai sauté dedans comme cela pour voir ce que cela faisait. »
Et, premières impressions ?
« Bluffant. Cela va très vite, aussi vite que les LMP1 d’il y a huit ans. La vitesse en ligne droite est très élevée, mais le plus impressionnant ce sont les vitesses de passages en courbes avec autant d’appui aérodynamique. C’est plus compliqué et bien plus rapide que la LMP3 du team que j’ai déjà eu l’occasion de piloter lors de trois courses cette année à Monza, Barcelone et Silverstone. Mais d’un autre côté, le pilotage ressemble plus à ce que j’ai connu en F3 à l’époque. C’est plus clair et cela devrait me convenir. »
Vous allez réellement découvrir votre nouveau bolide lors des essais privés de mercredi.
« Oui, c’est une aubaine pour moi qu’il y ait cette journée car il y a très peu de temps de roulage en essais libres avec deux séances de nonante minutes à diviser en trois. J’ai tout à apprendre. Heureusement je connais le circuit comme ma poche, j’ai déjà roulé pour cette équipe polonaise en P3 et je connais aussi l’ELMS. »
Vous auriez dû commencer la saison directement en LMP2 mais cela ne s’est pas fait, pourquoi ?
« Car je suis arrivé un peu tard, via Eric Boullier qui s’occupe un peu de moi. Les places étaient déjà prises. Il y a eu Dani Clos puis Adrian Tambay. On m’a proposé en attendant le volant de la LMP3. Puis maintenant que l’occasion se présente, ils m’ont propulsé dans la catégorie reine de l’ELMS pour les deux dernières manches, ici et à Portimao. »
Avec un tout bon équipier en la personne de Mathias Beche.
« Exact, c’est chouette et important pour moi d’avoir une telle référence. Mathias a beaucoup d’expérience de l’endurance et du LMP2. Il va pouvoir me servir de guide, je vais apprendre beaucoup plus vite à ses côtés. »
Parlez nous un peu de ce team Inter Europol Compétition.
« Il s’agit de l’équipe polonaise du papa de mon équipier Kuba contre lequel j’ai roulé à l’époque de la Formula Renault NEC. Ils ont créé cette équipe en collaboration avec le team allemand Keese Motorsport. Ils découvrent l’ELMS mais essaient de faire les choses bien. »
Quel est votre objectif pour ce week-end ?
« Cela ne va pas être facile. La Ligier manque de compétitivité face aux Oreca. D’ailleurs il n’en reste que très peu. Mon but est d’apprendre vite et de me rapprocher voire égaler en course les chronos de mes équipiers. On aimerait aussi ne pas terminer trop loin du Top 5 mais l’on sait que le niveau est très relevé avec toutes des équipes et protos que l’on retrouve également en WEC et au Mans. »
Et pour le futur ?
« Après cette saison, il y a éventuellement la possibilité de disputer l’Asian Le Mans Series. C’est en discussion. J’espère pouvoir faire l’ELMS l’an prochain, l’objectif du team étant de pouvoir attirer dans le futur un constructeur pour s’engager en Hypercar. Disputer un jour les 24H du Mans dans la catégorie de pointe Hypercar est mon rêve. »
A 28 ans, le pilote de test de Mahindra en Formula E peut encore rêver. Sam est encore jeune pour un pilote d’endurance. Les supporters belges suivront avec beaucoup d’intérêt la progression de la LMP2 vert et jaune #34 de notre compatriote, dimanche à partir de 12h30 pour une épreuve de 4 heures à laquelle le grand public pourra assister totalement gratuitement. L’occasion de voir en piste quelques cadors de l’endurance comme Nicolas Lapierre, Ben Hanley, Olivier Pla ou Paul-Loup Chatin mais aussi des ex-pilotes de F1 tels que Jean-Eric Vergne, Will Stevens ou Bruno Senna.