Koen Wijckmans : “Le niveau élevé du TCR dissuade de nombreux pilotes”

Circuit Circuit en Belgique Martin

Lors de ses trois premières épreuves, le TCR Benelux a une fois de plus proposé du spectacle et de belles bagarres lors des quatre sprints proposés chaque week-end de course. A quelques jours du quatrième rendez-vous, qui sera disputé ces 15 et 16 juillet dans le cadre du Zolder Superprix, on fait le point à mi-saison avec Koen Wijckmans, le coordinateur du TCR Benelux.

Le TCR Benelux a de nouveau réjoui les amateurs de courses pour voitures de Tourisme depuis le début de cette année. C’est intense, il y a de beaux dépassements, de nombreux rebondissements et beaucoup de jeunes espoirs qui viennent jouer aux avant-postes…

« L’an dernier déjà nous avions vu des jeunes loups venir se frotter à des valeurs établies. Ils ont ainsi déjà fait l’objet de beaucoup d’attention. Cette année, ils se partagent davantage les honneurs entre eux et on a vu sur le podium de nombreux Juniors (moins de 21 ans) comme Benjamin Lessennes, Sheldon van der Linde, Giacomo Altoè, Maxime Potty, Mathieu Detry ou Mika Morien. Ajoutez à cela les Guillaume Mondron, Sam Dejonghe, Denis Dupont, Paul Sieljes, Willem Meyer ou Stan van Oord et vous comprenez que le TCR Benelux est un championnat où la moyenne d’âge avoisine plutôt les 20 ans. C’est la preuve que le TCR Benelux est une magnifique plateforme pour tous les jeunes pilotes, dont ceux issus du karting, qui veulent faire carrière en sport automobile. »

Le TCR Benelux propose des luttes de grande qualité en piste, mais la quantité n’est pas vraiment au rendez-vous. Pourquoi ?

« L’an dernier, le TCR était confronté à un manque de voitures sur le marché, mais ce problème n’est plus d’actualité. Quand on dresse la liste des montures TCR qui ne roulent pas en Belgique et aux Pays-Bas, on arrive vite à une dizaine d’exemplaires. Pour cette fois, il nous manque en outre quelques voitures accidentées dimanche dernier en TCR International à Oschersleben, et qui n’ont pas pu être réparées à temps, ainsi que des bolides qui sont actuellement dans un bateau pour l’Asie, où se poursuivra le TCR International. Mais en règle générale, il semble en fait que des pilotes belges et hollandais hésitent à s’engager pour diverses raisons. »

Lesquelles ?

« L’aspect budgétaire est une cause, bien sûr, mais plus encore le niveau très élevé de cette compétition. Pourtant, nous proposons un bon concept avec une vraie course d’endurance et des sprints, où il faut rouler “flat out” du début à la fin. Voilà pourquoi nous nous réjouissons de voir que le TCR Benelux intéresse des pilotes comme Jonas De Kimpe, mais aussi Benoît Semoulin – qui n’a malheureusement pas trouvé le contexte favorable à l’engagement d’une autre 308 –, Meindert Van Buuren ou Michael Verhagen. Cela montre ainsi que les pilotes ne doivent pas nécessairement répondre au profil ”ex-karting/17 ans”. Pour en revenir à la qualité, même s’il n’y a pas beaucoup de voitures sur la grille de départ, le TCR Benelux propose des courses passionnantes cette saison. A Zolder, lors des quatre sprints, il y a eu des luttes pour les places d’honneur jusque dans les derniers tours. Les différences entre les voitures et les pilotes sont si infimes qu’il faut vraiment se battre pour remonter dans le peloton après avoir perdu un peu de temps. »

Il y a eu début juin à Zolder une réunion avec toutes les équipes à propos de 2018. Qu’en est-il ressorti ?

« En collaboration avec le RACB Sport, nous nous penchons déjà sur le règlement et sur les choses que nous voulons adapter ou améliorer. Lors du dernier meeting, nous avons eu une première réunion informelle avec les responsables des teams à ce sujet. Certains pensent que nous devons faire comme les autres championnats TCR et avoir un seul pilote par voiture. Mais il faut aussi penser au budget à réunir… Actuellement, deux pilotes se partagent l’ensemble des coûts. Et pour leur permettre de bien prendre leurs marques, nous prévoyons suffisamment de temps de piste. »

Est-ce encore un championnat Benelux ?

« Certainement ! Le marché belge est trop petit pour une compétition de ce niveau et il y a de plus en plus d’intérêt des Pays-Bas, et notamment de la fédération néerlandaise KNAF. Tout le monde a donc tout intérêt à ce que cela reste un match Belgique-Pays-Bas. Dans ce contexte, nous réfléchissons aussi à l’instauration, au sein du TCR Benelux, d’un championnat spécifique pour les Néerlandais. »

La Renault Clio Benelux Cup fait ses débuts en tant que « course dans la course ».

« Vu le contexte sportif et économique, nous devons rester réalistes et savoir que nous ne pourrons avoir une grille de départ complète qu’en ajoutant d’autres catégories au TCR proprement dit. Le passé – et notamment le Belgian Procar des années ’90 avec le Supertourisme, ancêtre du TCR – nous a démontré tout l’intérêt de formules d’accès comme le Peugeot 106 Trophy ou la BMW Compact Cup à l’époque. Cela permet de laisser une place aux pilotes débutants ou aux gentlemen drivers qui ne se sentent pas à même de jouer la victoire en TCR, mais qui veulent faire partie de ce nouvel élan des courses de type Sprint, bénéficier de l’aura du TCR Benelux et participer à l’une des courses dans la course. »

Source : Com