Dans une semaine, Circuit Zolder s’apprête à vivre l’un des sommets de sa saison sportive: les 24 Hours of Zolder, bien sûr. Une soixantaine de voitures sont attendues au départ du double tour d’horloge limbourgeois, et si on analyse un peu plus en profondeur la liste des engagés, on y distingue deux grands favoris.
A notre droite (oui oui, sur la photo également), nous avons cité la Wolf GB08 de PK Carsport. PK, Anthony Kumpen et Bert Longin, ont écrit ensemble quelques grandes pages de l’histoire des 24 Heures de Zolder. Ensemble, ils ont remporté l’endurance limbourgeoise à quatre reprises. Mais Kumpen est le recordman absolu de victoires, avec six succès à son actif, alors que le GLPK (encore dénommé ainsi à l’époque) a pris part à trois de ces triomphes.
A gauche sur la même photo, on découvre la Porsche 991 GT3 Cup du Belgium Racing. L’an dernier, l’écurie dirigée par Patric Derdaele enlevait pour la troisième fois consécutive les 24 Heures, avec notamment Dylan Derdaele trois fois de suite au sommet du podium. Ah oui!, en 2014, c’est également cette équipe qui avait battu la Wolf de… Longin-Kumpen-Beliën-Bellarosa, alors qu’un an plus tôt, elle avait aussi pris le meilleur sur la pourtant plus rapide Audi R8 LMS Ultra, celle de Vanthoor-Kumpen-Longin-Ide!
Ces deux formations ont démontré à l’envi combien elles savaient de quoi elles parlaient, et surtout comment gagner… ou perdre la classique limbourgeoise! Elles ont surtout prouvé qu’un succès dans cette épreuve ne dépendait pas seulement du tour le plus rapide en course, mais d’abord et avant tout du travail de l’ensemble d’une équipe composée de collaborateurs motivés et compétents!
Combien de personnes sont-elles concernées par l’engagement et l’organisation d’une voiture?
Jan Gabriëls (Belgium Racing): “12 personnes par voiture. Mécaniciens, responsable des pneus, ravitaillements, analyse des « datas », suivi de la course, en plus de la cuisine pour nos pilotes, sans oublier nos femmes qui s’occupent du catering pour les mécanos, responsable du team, etc.”
Bert Longin (PK Carsport): “16 personnes ne comptent par leurs heures à partir du mercredi! Il s’agit des mécaniciens, des responsables du ravitaillement, de deux ingénieurs (un de PK Carsport en un de Wolf), un chef-mécanicien de Wolf, un stratège – qui surveille les prévisions météo, ainsi que les moindres faits et gestes de nos concurrents, la consommation, les pitstops, les interventions de la safety car, etc –, quelqu’un qui s’occupe de l’accueil de nos VIP, plus un kiné, un masseur, un cuistot.”
Vos pilotes sont-ils suivis au niveau médical? Surveillent-ils leur alimentation?
JG: “Oui. Ils font l’objet de contrôles au niveau de leur alimentation et de leur condition physique par des professionnels qui ont été aussi bien actifs à Daytona qu’au Mans! On porte une attention particulière à l’énergie dont ils ont besoin pour prester de façon constante. Nos pilotes font des exercices physiques spécifiques, et peuvent également recourir aux soins d’un masseur. La cuisine est basée sur une alimentation saine, riche en hydrates de carbone: surtout des pâtes et tout ce qu’il faut pour l’alimentation sportive.”
BL: “Nous pouvons compter sur les conseils de Luc Busselen et Jos Snyers de Act-Live, qui travaillent notamment pour KVC Westerlo ; il y a aussi un masseur, un kiné, et un ostéopathe qui travaillent tous en tenant compte d’une alimentation saine et adaptée. Nous avons notre propre chef qui prépare essentiellement des pâtes, du poisson et du poulet, soit des aliments légers, faciles à digérer, et qui sont également riches en hydrates de carbone, le carburant des sportifs.”
Y a-t-il une différence dans la préparation d’une voiture pour une course de 125′ et pour une épreuve aussi longue que les 24 Hours of Zolder?
JG: “La voiture doit être 100% en ordre pour chaque course, mais pour une épreuve aussi longue, il faut considérer que nous allons la préparer avec environ 80% de nouvelles pièces! Mis à part la caisse, vous pouvez considérer qu’on se présente au départ d’une telle course avec une voiture pratiquement neuve! Pour une course de 125’, nous allons utiliser une série de pièces qui ont déjà roulé, mais que nous contrôlons bien sûr. Afin de connaître l’état de chaque pièce de la voiture, nous avons quelqu’un au sein de l’équipe qui se charge de suivre l’historique de chacune de ces pièces de façon très précise. Il est par exemple capable de nous dire le kilométrage précis parcouru en course ou aux essais avec chacune de ces pièces, et donc nous dire quand il est temps de les remplacer!”
BL: “Tout est neuf, mis à part la carrosserie de la Wolf! Boîte de vitesses, moteur, éléments de transmission, tout est remplacé. Et puis nous adaptons une série de pièces aux exigences d’une telle épreuve. Ainsi, nous installons par exemple une plus grosse batterie car l’éclairage va être primordial pendant la nuit. Nous installons également un refroidissement plus important pour l’alternateur et pour le démarreur, etc.”
Que craignez-vous le plus pendant une endurance de ce genre?
JG: “Que l’ensemble de cette préparation – un travail de plusieurs semaines – soit réduit à néant par un accident ou un incident survenu dans les premiers tours de course. Cela vaut également pour les 750 invités que nous attendons pour assister en notre compagnie à l’épreuve. C’est d’ailleurs pour cela que nous engageons toujours deux voitures. Ainsi, si l’une d’entre elles doit disparaître, nous en avons toujours une sous la main pour poursuivre le spectacle.”
BL: “Perdre sa concentration au moment de doubler une voiture plus lente, ce qui arrive plus souvent avec la fatigue. Cela demande une attention de tous les instants pour bien évaluer la manière dont se comportent les autres. Il faut également éviter d’être trop brutal avec la voiture – éviter les bordures par exemple – pour ne pas être confronté à une situation critique.”
Quel est le secret d’une victoire aux 24 Hours of Zolder?
JB: “Ca, je vous le dirai si on remporte une 4ème victoire cette année!”
BL: “En tant que pilote, mettre votre ego à la poubelle! Rester calme, vous concentrer sur votre relais, ne pas vous surestimer, et ne pas regarder vos propres chronos. Et bien sûr pouvoir vous appuyer sur un bon entourage, comprenez le team bien sûr. Remporter les 24 Hours of Zolder est le fruit du travail de toute un team, car cela reste un sport d’équipe!”