Entre deux épreuves de rallye, on va vous parler de Formule 1 et plus particulièrement de Stoffel Vandoorne. Sept ans après Jérôme d’Ambrosio, c’est au tour du Belge de se voir montrer la porte de sortie d’une écurie. Libéré de McLaren, il s’apprête à amorcer un nouveau départ dans sa carrière après six années sous le joug de l’écurie britannique. Le Courtraisien dispose de trois options pour s’occuper en 2019. Chacune présente ses avantages comme ses inconvénients et aucune n’est idéale. Mais au moins, elles permettront à notre ancien champion de GP2 Series de donner un nouveau ton à son futur.
Option n°1 : être titularisé dans une autre équipe
Il s’agit évidemment de la piste privilégiée par Stoffy et son management. Ne pas voir le Belge sur la grille de départ, qui avait tout écrasé en GP2 il y a trois ans, serait un immense gâchis.
Le Courtraisien pourrait rebondir chez Toro Rosso où les deux baquets sont disponibles en 2019. L’écurie-sœur de Red Bull n’a pas de pilotes sous la main et il n’est pas certain que le décevant Brendon Hartley soit reconduit. L’ex-équipe Minardi n’a pas d’autre choix que d’aller se servir ailleurs. Stoffel pourrait donc constituer une alternative plausible et enfin réparer ce rendez-vous manqué avec STR, lui qui avait été contacté par Helmut Marko en fin d’année 2013 pour voir s’il était disponible sur le marché. Mais il n’est pas le seul à être pressenti à Faenza : Sébastien Buemi et Danill Kvyat, deux anciens parias du taureau rouge en F1, sont également dans les starting blocks.
Malgré les déclarations pessimistes de Fred Vasseur, la porte n’est pas entièrement fermée chez Sauber-Alfa Romeo. Le chance de voir Vandoorne défendre les intérêts du Biscione dépend seulement d’un nom : Charles Leclerc. Le Monégasque doit être titularisé chez Ferrari pour céder sa place. Et il faut que Kimi Räikkönen aille plutôt chez Haas, ce qui n’est pas (encore?) écrit dans le marbre. Williams s’apprêtant à aligner deux pilotes russes pour ramener de l’argent frais, voir Stoffy piloter pour l’ex-écurie de Thierry Boutsen semble exclu, tout comme aller chez Force India où Lance Stroll doit logiquement remplacer Esteban Ocon.
Option n°2 : devenir pilote de réserve
Si une place sur le grille de départ de la saison 2019 devait se refuser pour de bon, Stoffel pourrait garder un pied en Formule 1 en travaillant dans l’ombre pour une écurie afin d’effectuer un retour gagnant en 2020.
En d’autres termes, il deviendrait réserviste comme le fut Jérôme d’Ambrosio après son éviction de Marussia. Mais ce plan peut être un enterrement de première classe. Combien de pilotes ont été remisés aux oubliettes après avoir choisi le strapontin ? JDA n’a plus jamais été titularisé et n’aurait jamais pu courir sur la Lotus en course à Monza en 2012 si Romain Grosjean n’avait pas joué au bowling à Spa. Bref, il s’agit d’une arme à double tranchant.
Plusieurs exceptions laissent de l’espoir à Stoffel. En 2000, après le houleux épisode Prost-Peugeot, Olivier Panis avait choisi de devenir pilote d’essais pour McLaren, ce qui lui avait permis de rebondir chez BAR-Honda dès 2001 et de donner un nouvel élan à sa carrière. Fernando Alonso avait lui-même effectué une année de transition chez Renault en 2002 avant de vivre la success story que l’on connaît tous aujourd’hui. Mais ces deux exemples proviennent d’une époque révolue, où les écuries pouvaient multiplier les séances d’essais privés en cours d’année.
Option n°3 : quitter la F1
La troisième et dernière option est évidemment la moins souhaitée. Si Stoffel Vandoorne devait faire ses adieux définitifs à la Formule 1, ce scénario peut être l’opportunité pour le Belge de redorer son étoile dans d’autres championnats comme l’ont fait d’autres laissés-pour-compte avant lui.
Le plan de carrière idéal serait un double-programme en Formula E et en WEC, comme le font Sébastien Buemi, Jean-Eric Vergne ou José Maria Lopez pour ne citer qu’eux. La FE a le vent en poupe et attire gros constructeurs et annonceurs comme des mouches. De nombreux volants sont à pourvoir de surcroît. La saison 5 commence cependant le 15 décembre prochain. Vandoorne a donc peu de temps pour verrouiller un baquet. Même cas de figure en WEC où la saison en cours ne s’arrêtera qu’en juin prochain avec Le Mans. Le Belge ne peut qu’espérer un désistement en LMP2 pour prendre le train en marche et déjà prendre des contacts pour décrocher un volant en LMP1 privé, au mieux. La prochaine super-saison débutera le 1er septembre 2019 à l’occasion des 4 Heures de Silverstone.
Vandoorne peut également lorgner du côté du DTM et entrer dans les petits papiers de ces deux grands constructeurs que sont BMW et Audi. Encore faut-il que le championnat allemand, clairement en perte de vitesse, trouve un nouveau souffle. A moins qu’il joue la carte nationale en choisissant de courir avec son pote Fred Vervisch sur une Audi WRT en Blancpain GT Series. Mais ce scénario, on préfère en rire…