Ne tournons pas autour du pot: Ugo de Wilde a fait forte impression jeudi dernier à Zolder. Invité à prendre le volant d’un proto Norma M20FC du McDonald’s Racing et de deux Mercedes-AMG GT4 du Selleslagh Racing Team, le jeune Bruxellois a aligné les kilomètres comme jamais sur l’anneau limbourgeois.
Le pilote SPEED Magazine a d’abord entamé la journée en pilotant la Norma. Au bout d’une vingtaine de tours en vieux pneus, Ugo bouclait son meilleur tour en 1.32.4 ce qui l’aurait déjà placé sur la 3e ligne des 24H et 2e du warm-up où les pilotes usent aussi des gommes usées. « Je me suis effectivement directement senti à l’aise, » racontait Ugo. « Même s’il fallait rester prudent car les deux gros freinages dans le bois étaient encore humides. J’ai été agréablement surpris tout d’abord par la direction, moins dure qu’avec ma F3-R. Alors qu’elles ont le même poids, le proto me donnait l’impression d’être moins lourd. La sonorité du moteur Honda vous donne également une sensation de plus grande vitesse. L’auto est parfaitement réglée pour Zolder et il me parait impossible d’avoir du survirage. J’ai poussé de plus en plus dans le premier gauche et les deux droites qui suivent et cela ne bougeait pas, l’arrière restait bien stable. Les freins sont efficaces. On se sent vivre et l’on prend vraiment beaucoup de plaisir. »
Place ensuite aux Mercedes-AMG GT4, deux voitures diamétralement opposées à la Norma. Les bolides à l’étoile sont plus puissants mais aussi plus lourds. L’une était en configuration GT4 Cup, l’autre en SPX avec la BOP SRO 2019, 70kg de lest et 60 chevaux de plus.
Sous l’oeil d’un Patrick Selleslagh et des ingénieurs officiels Mercedes médusés, Ugo a d’emblée pris ses marques au volant des monstres de Stuttgart en signant au final un 1:36.1. Jamais une Mercedes SRT n’était allée aussi vite à Zolder ! «Le plus difficile est de s’habituer au manque d’appui. Même lors de mon tour de sortie en pneus froids, j’avais tendance à entrer trop vite dans les virages pour ce type de voiture ce qui m’a valu quelques frayeurs, » se marrait rétrospectivement Ugo. « Car je vous promets que quand une auto de près d’une tonne et demi part de l’arrière c’est plus dur à contrôler qu’une F3. Je trouve assez vite mes marques mais, en comparant mes datas avec mon équipier néerlandais Kay Van Berlo (il vient du LMP3 avec Autosport United et a déjà roulé avec cette auto lors du meeting de Zandvoort), mon ingénieur me fait constater que je freine encore trop tard à pas mal d’endroits. Il faut vraiment privilégier la sortie et pouvoir accélérer le plus tôt possible. »
Gageons qu’Ugo a comme objectif premier de rempiler en monoplace. Mais c’est bien connu qu’un bon pilote doit être bon en tout. Ce qu’il a prouvé dans le Limbourg…