Après avoir été privé du succès jeudi soir suite à l’intervention de la voiture de sécurité et un point ridicule du règlement handicapant les sept leaders de la course, Ugo de Wilde a pris une cinglante revanche en imposant haut la main son proto Duqueine LMP3 Mühlner Motorsport à moins de 3h du départ des 24H.
Jeudi soir la déception était grande à l’issue de la première manche de Road To Le Mans terminée à un anecdotique 27e rang après avoir mené la course durant 26 minutes.
« C’était en effet très frustrant, » avouait Ugo parti deuxième et passé en tête dès la première chicane Dunlop. « Je menais avec une déjà confortable avance quand la voiture de sécurité est entrée en piste. Ensuite, cela nous a joué un bien mauvais tour et cela a faussé complètement l’épreuve car le règlement stipule que la pitlane n’est ouverte pour le changement obligatoire de pilote qu’à partir de la 22e minute. Or, à cause d’une safety car n’adoptant pas une vitesse constante ni appropriée, je me suis retrouvé en tête de la meute derrière la SC à 21’45. Moi et les six concurrents me suivant ne pouvions pas rentrer dans la pitlane. Au contraire des pilotes classés à partir du 8e rang. C’est complètement absurde. Cela nous a coûté deux minutes et la chance de jouer la victoire. On ne pouvait rien y faire. Le règlement est ainsi fait. »
Ce malheureux épisode digéré, l’équipage N°21 allait signer la course parfaite ce samedi et prendre la plus belle des revanches en s’imposant haut la main, avec plus de 11 secondes d’avance à l’issue des treize tours de 13,6 km.
« Moritz est parti depuis la pole et s’est envolé. Il prenait environ deux secondes par tour à son plus proche poursuivant Jean Glorieux, » expliquait le Bruxellois de 18 ans. « Il a juste perdu quelques secondes lors d’une Slow Zone car la radio ne fonctionnait pas bien et il ne savait pas si c’était safety car ou Slow Zone. Il a donc ralenti trop tôt. »
Mais l’Allemand cédait le relais à Ugo avec 9 secondes d’avance qui se transformait en une avance de près du double quelques tours plus tard. « Quand j’ai su que j’avais 18 secondes d’avance et qu’il ne restait que cinq tours, j’ai commencé à lever le pied. Il ne servait à rien de prendre des risques, surtout dans les virages rapides où l’auto avait tendance à être un peu trop survireuse. »
Ugo et Moritz montaient donc sur la plus haute marche du podium. « J’avais les larmes aux yeux quand j’ai franchi le drapeau à damier. J’entendais des vibrations dans le dernier tour et j’avais peur de crever. J’avais déjà signé des poles et des podiums ici en karting et en Fun Cup. Mais se retrouver sur la plus haute marche du podium ici 2h30 avant le départ des 24H, faire retentir la Brabançonne, c’est très émouvant. Je remercie ma famille, mes parents pour leurs sacrifices pour en arriver-là ainsi que les 108 personnes qui m’ont soutenu dans cette aventure et avaient leur nom sur mon proto. »
Source: Com