Depuis ses débuts en compétition à l’âge de six ans, Ugo de Wilde n’avait jamais connu une aussi longue période sans course. « En fait, cela fait plus de huit mois, depuis Abu Dhabi, que je n’ai plus pris le départ d’une épreuve réelle, » confie le jeune Bruxellois. « Le virtuel c’est bien pour passer le temps et garder certains réflexes, mais rien ne remplace l’adrénaline et les sensations que vous ressentez en réalité. J’espère en tout cas que certains n’auront pas pris de mauvaises habitudes et qu’il n’y aura pas autant de crashes en vrai que sur simulateur, » sourit-il.
Quatre mois se sont en fait écoulés depuis son premier et dernier test à Valencia avec Arden.
« C’est long… » avoue-t-il. « Mais cela m’a permis de soigner ma condition physique, de faire pas mal de vélo et de découvrir récemment le surf qui est un sport très complet demandant énormément d’équilibre. J’en ai aussi profité pour passer mon permis de conduire théorique et, grâce au système de contrôle continu, j’ai réussi mon baccalauréat avec mention. J’ai donc récemment pu quitter définitivement mon appartement du Mans pour revenir habiter dans la maison familiale à Sint-Stevens Woluwé. »
Cette crise sanitaire mais aussi financière n’a évidemment en rien aidé notre compatriote toujours en quête de soutien pour boucler son budget 2020.
« Avant la crise Covid-19, il nous manquait 10% du budget que nous espérions trouver en cours de saison. Aujourd’hui, nous avons, hélas, perdu le soutien, en tout ou en partie, de certains partenaires. Ce n’est facile pour personne et nous comprenons bien sûr les difficultés traversées par pas mal de sociétés. On va donc essayer de trouver des solutions tous ensemble, également avec le team. Plus que jamais, il faut se serrer les coudes. Nous remercions en tout cas doublement, ceux qui continuent à nous soutenir et parviennent à respecter leurs engagements ou font un effort pour ne pas nous laisser tomber. Sans eux, c’était terminé pour nous. Certains pilotes manqueront d’ailleurs déjà à l’appel de Monza et à partir de la mi-saison nous verrons les véritables effets économiques du coronavirus et l’on risque d’en perdre d’autres. On travaille fort pour que ce ne soit pas notre cas, le principal étant de rester en bonne santé. J’espère d’ailleurs aussi que c’est votre cas. »
Après deux jours d’essais collectifs à Monza en ce début de semaine, le premier meeting de la saison débutera ce jeudi 9 juillet en Italie avec la première qualification à 17h40 puis, après la seconde qualif ce vendredi matin à 9h00, le départ de la première course de l’année aura lieu à 13h00, la seconde étant programmée samedi à 9h45, en prologue des 12H de Monza.
« Même si cela ne nous arrange pas vraiment au niveau budgétaire car on aurait préféré pouvoir faire des économies, je constate que Renault a gardé ses dix meetings et propose actuellement le plus beau calendrier de monoplaces en dehors de la F1 puisque nous visiterons dix circuits et sept pays avec toujours la finale à Abu Dhabi. On a certes perdu Monaco, Silverstone et Budapest par rapport au calendrier initial, mais Imola que je découvrirai, Magny-Cours que je connais bien et Hockenheim où j’ai mené la course l’an dernier sont aussi de belles pistes F1. On a également conservé le lever de rideau des 24H de Spa ce qui est hyper important pour moi. »
Ugo est bien sûr très impatient que les feux rouges s’éteignent à nouveau.
« Il était franchement temps que cela reprenne. Je suis très heureux de pouvoir finalement tout de même démarrer la saison à Monza, là où j’ai remporté la toute première course d’Eurocup l’an dernier. Il est clair que cela me donne un petit boost supplémentaire. Maintenant cela ne veut rien dire. Le contexte est différent. Je ne veux pas me mettre trop de pression. Aujourd’hui, je ne peux plus faire le même type de pari qu’en 2019 quand j’étais rookie. Je dois songer au championnat, à prendre régulièrement des gros points même si les expérimentés et véloces triplants dans la catégorie partent clairement favoris. L’entente est excellente avec mon nouvel ingénieur britannique. Et même si on n’a pas pu se préparer comme on le souhaiterait dans le simulateur à l’usine de Banburry (il faut observer une quatorzaine pour rentrer en Angleterre), j’ai le sentiment qu’on peut faire du bon boulot ensemble. Mon premier feeling après Valencia était positif. J’espère confirmer cela durant cette semaine italienne où mon objectif sera d’éviter les incidents et de prendre des gros points dans les deux manches. Je me sens en tout cas prêt, plus fort que l’an dernier. J’ai vraiment hâte d’en découdre. »
Le nouveau calendrier de l’Eurocup Formula Renault
9-11 juillet : Autodromo di Monza (Italie)
24-26 juillet : Autodromo Enzo e Dino Ferrari (Italie)
4-6 septembre : Nürburgring (Allemagne)
11-13 septembre : Circuit Nevers Magny-Cours (France)
25-27 septembre : Circuit Zandvoort (Pays-Bas)
9-11 octobre : Circuit de Barcelona-Catalunya (Espagne)
22-24 octobre : Circuit de Spa-Francorchamps (Belgique)
6-8 novembre : Hockenheimring (Allemagne)
13-15 novembre : Circuit Paul Ricard (France)
26-28 novembre : Yas Marina Circuit (Abu Dhabi)