Succès et suspense pour l’Escort Rally Special

Historic Julien FRERE

Duval, toujours phénoménal, Gonon d’un souffle devant Fernémont

La fête réservée à l’un des modèles les plus emblématiques de la marque Ford n’aura pas déçu. Face à une bonne centaine d’Escort, l’enfant du pays François Duval a survolé l’épreuve face aux références européennes. Du côté des modèles Classic et identiques à la configuration d’époque, le Suisse Florian Gonon et le Namurois Adrian Fernémont auront repoussé les limites jusqu’en fin d’épreuve. Tout se jouait dans la dernière spéciale show du circuit devant de très nombreux spectateurs et, finalement, à l’avantage du pilote de la MK1 pour une petite seconde !

Après une édition 2018 déjà très réussie en hommage aux 50 ans du modèle, le Hainaut Motor Club relevait le défi de remettre le couvert. Cette fois, c’est du côté de Chimay et son circuit qu’il recevait un accueil à la hauteur du plateau attendu. Au départ, on comptait finalement 107 Escort variant principalement entre les MK1 et MK2 aux multiples motorisations. Des plus accessibles et meilleures Pinto d’environ 200 chevaux au récent moteur Honda des prototypes de 350 chevaux, la gamme était bien plus variée que certains ne pourraient le penser. Finalement, 22 voitures se retrouvaient en S/R où les montures ne sont plus conformes à la fiche d’homologation tandis que 58 concurrents démarraient en Classic où les anciennes respectent l’esprit d’époque. Enfin, on rajoutait encore 27 Démo pour assurer le spectacle, sans pression de chrono, où l’on retrouvait, entre autres, une véritable Ford Escort RS Cosworth à quatre roues motrices.

François Duval était au dessus du lot (J. Berger)

A quelques kilomètres de chez lui, François Duval découvrait une MK2 équipée d’un moteur Millington de 340 chevaux. Une vraie machine de guerre équipée d’une boîte séquentielle avec palettes au volant et équipée de suspensions de toute dernière génération. Déjà le plus rapide samedi soir dès la spéciale show, le pilote de Cul-des-Sarts faisait la différence dans les deux premières spéciales de la première boucle du dimanche. Avec son copilote local Ludovic Blaton, il revenait avec 41 secondes sur Tomas Davies, Jack Newman, Frank Kelly et Alister McRae. Autant de références groupées en huit secondes et toutes impressionnées de la classe d’un Duval qui n’avait déjà plus qu’à assurer le spectacle face à ses très nombreux supporters. Auteur de deux meilleur temps avec sa mécanique Honda face aux Millington, l’Irlandais Newman revenait à 27 secondes de François avant un dernier passage animé au circuit. Malheureusement, une petite erreur lui coutait une deuxième place quasi acquise devant le Nord Irlandais Kelly. Lui aussi auteur de deux des dix meilleurs temps de l’épreuve, Frank y partait en tête à queue et finissait à plus d’une minute de François. Finalement, c’est Davies qui le rejoignait sur le podium pour terminer devant Alister McRae, frère de Colin, et le Luxembourgeois Bob Kellen dans le top 5 avec sa mécanique Cosworth. Quant à Fred Caprasse (MK2 Millington), il devait trop vite jeter le gant après une boîte cassée alors qu’un éventuel podium était envisageable.

Florian Gonon et Michel Horgnies se sont imposés d’un souffle (J. Fiasse)

Du côté des Classic, la lutte pour la victoire était bien plus intense d’un bout à l’autre de l’épreuve. Et la première surprise venait d’Adrian Fernémont et son MK2 BDG qui collaient d’emblée quatre secondes en 2,5 kilomètres au vainqueur 2018, Osian Pryce et son MK2 BDX. A ce moment, le futur vainqueur Florian Gonon (MK1 BDG) n’était qu’à sept secondes et cinquième derrière Christophe Jacob (MK2 BDG) et l’excellent Geoffrey Leyon (MK1 Warrior). Tout le monde savait néanmoins que les choses sérieuses débuteraient le lendemain sur les deux spéciales de Macon (14,47km) et Robechies (13,31 km en show). Vainqueur du dernier RAC historique, le Nord Irlandais Marty McCormack (MK2 BDG) était réveillé d’emblée et collait deux secondes au Gallois Pryce qui reprenait néanmoins la tête de l’épreuve. A la régulière, ces deux-ci gardaient toujours un petit avantage sur la concurrence mais malheureusement, des soucis électriques pour Pryce et un tour oublié dans la show pour McCormack les contraignaient à l’abandon. Après la septième des dix spéciales, Fernémont reprenait donc la tête pour quatre secondes à Gonon. Dans le juge de paix de Macon, Florian revenait à stricte égalité d’Adrian et les deux hommes réalisaient le même chrono dans Robechies avant le dernier passage au circuit. Et si beaucoup attendait Adrian comme la veille, il effectuait une toute petite erreur qui permettait au pilote suisse et son copilote du club organisateur, Michel Horgnies, de triompher au terme d’un suspense haletant en Classic !

Christophe Jacob n’a pas connu une semaine de tout repos mais il termine sur le podium en “Classic” (J. Fiasse)

Troisième dès le samedi, Jacob brillait sur « son » épreuve en grimpant finalement sur le podium final après avoir couru durant les précédentes semaines avec la petite mais efficace équipe organisatrice du HMC.  Toujours exigeant, celui qui était ici au four et au moulin en étant à la fois impliqué dans l’organisation, en participant à l’épreuve et en louant sa seconde voiture estimait qu’il aurait pu faire mieux sans cet excès de fatigue. “Et nous avons encore connu une matinée agitée puisque le dimanche matin, le pont sur lequel j’avais mis ma voiture afin d’accueillir chez moi 2 autres Ford Escort (celle qu’il avait louée à Sébastien Cuvelier et celle d’Osian Pryce) refusait tout service. Impossible de descendre l’auto, je m’imaginais déjà devoir déclarer forfait avant qu’une solution à la MacGyver ne permette de récupérer l’auto pour me rendre par la route au parc de départ. C’était sans compter sur une défaillance de mon sélecteur de boite de vitesses qui a bien failli ne jamais me faire rejoindre Chimay. Et Avec toutes ces péripéties je parvenais encore à me tromper de mouture pneumatiques en faisant monter des pneus durs sur mon Escort sans m’en rendre compte. En dehors de cette agitation, je pense que le bilan est plus que positif pour notre écurie et pour le Circuit de Chimay. Il ne me reste plus qu’à trouver un nouveau prétexte pour organiser une 3° édition l’an prochain!”

Laurent Detal a brillé chez les utilisateurs de mécanique “Pinto” (J. Fiasse)

Très bien parti pour le top 5 final, Leyon devait se ranger dès les premiers kilomètres du dimanche suite à un tuyau d’huile cassé. Egalement dans le bon rythme, Xavier Baugnet (MK1 BDG) et Sébastien Cuvelier (MK2 BDG) figuraient parmi les meilleurs belges. Malheureusement, des soucis respectifs d’allumage et de pont offraient la quatrième place finale au Français Arnaud Choquet (MK2 BDG) devant Raphaël De Borman (MK2 BDG) et Greg McCormack (MK2 BDG), frère de Marty. Dans le top 10 final, on relevait également la jolie victoire de Laurent Detal face à Rik Vannieuwenhuyse au volant d’Escort équipées de moteur Pinto moins puissant. Sur la dernière spéciale du circuit, le Hannutois se permettait même le troisième temps général en Classic pour s’imposer avec sept secondes sur le Néerlandophone vainqueur en 2018.

Pour le Hainaut Motor Club, il s’agit d’une nouvelle belle réussite pour un évènement hors du commun et pour lequel l’intérêt n’a fait que croître en dehors de nos frontières. Egalement très satisfait, le Circuit de Chimay, qui renouait par ce biais avec la compétition automobile, a retrouvé une affluence digne de ses meilleurs années. Les milliers de spectateurs présents au circuit et en spéciales attendent déjà avec impatience l’annonce d’une édition 2020.

 

Classements Généraux

Classic :

1. Gonon-Horgnies (Ford Escort MK1 BDG) 1h09’40

2. Fernémont-Maillen (Ford Escort MK2 BDG) +1″

3. Jacob-Regnier (Ford Escort MK2 BDG) +1’32

4. Choquet-Mopar (Ford Escort MK2 BDG) +2’48

5. De Borman-Etienne ((Ford Escort MK2 BDG) +2’55

6. G. et C. McCormack (Ford Escort MK2 BDG) +3’04

7. Pearcey-Glennerster ((Ford Escort MK2 BDG) +3’53

8. V. et D. Fairise (Ford Escort MK2 BDG) +4’25

9. S. et A. Crook (Ford Escort MK2 BDG) +5’24

10. Detal-Stevaux (Ford Escort MK2 Pinto) +5’42

11. Vannieuwenhuyse-De Roo (Ford Escort MK2 Pinto) +5’49

12. Lane-Kennedy (Ford Escort MK2 Pinto) +7’36

13. Shooter-Legood (Ford Escort MK2 Pinto) +7’40

14. Stevenson -Pickavance (Ford Escort MK2 BDG) +7’42

15. Devillers-Lamy (Ford Escort MK2 Pinto) +7’51

16. J. Delhez-Huberlant (Ford Escort MK2 Warrior) +12’39

17. Schrynen-Houpresse (Ford Escort MK2 Pinto) +10’01

18. A. Delhez-Dessy (Ford Escort MK1 Pinto) +10’01

19. Delchambre-Collard (Ford Escort MK2 Pinto) +12’05

20. Petit-Prost-Boine (Ford Escort MK2 Pinto) +12’28

21. E. et O. Breittmayer (Ford Escort MK2 Warrior) +12’39

22. Togaert-Kaye (Ford Escort MK2 Pinto) +12’54

23. Plater-Zyberk-Jadot (Ford Escort MK1 Pinto) +13’00

24. Fournier-Vaessen ((Ford Escort MK2 Pinto) +14’25

25. M. Daussy-Detry (Ford Escort MK2 Pinto) +16’17

26. Lengelé-Rousseau (Ford Escort MK2 Pinto) +19’05

27. F. et S. Van Laar  (Ford Escort MK2 Pinto) +19’12

28. L. et M. Ollivier  (Ford Escort MK2 Pinto) +22’29

29. Henry de Frahan-Wouters  (Ford Escort MK2 Pinto) +31’29

30. D. Daussy-Bouvart  (Ford Escort MK1 Pinto) +33’45

(30 classés)

Silhouette / Réplica :

1. Duval-Blaton (Ford Escort MK2 Millington) 1h06’52

2. Fr. et L. Kelly (Ford Escort MK2 Millington) +1’06

3. T. et E. Davies (Ford Escort MK2 Millington) +1’40

4. McRae-Prévot  (Ford Escort MK2 Millington) +1’57

5. Kellen-Hoffmann (Ford Escort MK2 Cosworth) +3’03

6. Deferm-Derez (Ford Escort MK2 Millington) +4’01

7. Lloyd-Ryland (Ford Escort MK2 Cosworth) +5’29

8. Maeyaert-Dewulf  (Ford Escort MK2 Millington) +5’54

9. Brown-Angharad (Ford Escort MK2 Millington) +8’32

10. Stevens-Stephen (Ford Escort MK2 Duratec) +9’44

11. Gillot-Mattart  (Ford Escort MK2 Pinto) +10’57

12. Harkness-Sanders  (Ford Escort MK2 Vauxhall) +11’49

13. Molloy-Murphy (Ford Escort MK2 X-Flow) +15’36

(13 classés)