Depuis la création d’Overdrive, Jean-Marc Fortin a toujours mis un point d’honneur d’accompagner ses clients dans leur progression, en leur faisant profiter de son expérience d’ex-navigateur de haut niveau. C’est donc une véritable satisfaction pour le responsable de la formation belge d’avoir vu aujourd’hui cinq des sept équipages engagés au départ à Lima sur ses Toyota Hilux, rallier la journée de repos de La Paz, en Bolivie, à l’issue d’une première semaine de course que même les pilotes professionnels n’ont pas hésité à qualifier d’extrêmement difficile. Seuls manquaient à l’appel Ronan Chabot, contraint à l’abandon à la veille de la troisième étape suite à une montée soudaine de tension, et André Villas Boas, éliminé lors de quatrième journée de course sur une violente réception de saut.
La satisfaction est d’autant plus grande que l’approche réfléchie de Peter Van Merksteijn est payante : le Néerlandais pointe aux portes du top dix, tandis que Lucio Alvarez s’est bien repris après son tonneau du deuxième jour, pour revenir au quatorzième rang du classement général provisoire. Avec une nouvelle huitième place en spéciale à la clef aujourd’hui pour l’arrivée de l’épreuve dans les montagnes boliviennes. L’Argentin Alejandro Yacopini (18e), ainsi que les Chinois Yong Zhou (23e) et He Zhitao (44e), ont également fait preuve jusqu’alors de passion, d’abnégation, de courage aussi, dans l’espoir de venir à bout de cette quarantième édition qui restera à coup sûr dans les annales. Elle redémarrera de plus belle samedi, avec la première partie de l’étape marathon jusqu’à Uyuni, et son célèbre salar, où les équipages ne pourront bénéficier d’aucune aide extérieure pour réparer leur monture. Il faudra donc la ménager, sous peine d’avoir à se livrer à une partie de mécanique, à près de 4000 mètres d’altitude, en ayant au préalable parcouru 425 kilomètres de spéciale…
« Ce chrono ressemblait à une spéciale de rallye classique, avouait Lucio Alvarez, et je m’y suis bien amusé, notamment dans la boue de la deuxième section. J’y ai rattrapé deux concurrents. Cette première semaine au Pérou s’est avérée particulièrement difficile, et sans notre tonneau de l’étape 2, on serait bien mieux classés. Je ne connais pas la Bolivie, mais j’ai l’impression que l’on va avoir beaucoup de pluie. J’attends en revanche l’Argentine avec impatience : non seulement les spéciales y sont très jolies, mais en plus je les connais très bien. »
« Aujourd’hui, reconnaissait Yong Zhou, c’était une belle spéciale typée WRC, hélas moi j’ai vraiment souffert de la haute altitude. Dès le départ du premier secteur chronométré, je me suis senti très fatigué, avec l’envie de dormir, mais bien aidé par Stéphane Prévot, mon copilote, je suis parvenu à en venir à bout, et c’est là l’essentiel. Maintenant, je vais avoir le jour de repos à La Paz pour me refaire une santé et m’accoutumer à ce paramètre, avant de reprendre la course. »
« Après cinq jours de terrain plutôt lent, témoignait Alejandro Yacopini, on est passés aujourd’hui à un profil de spéciale bien plus rapide. C’est ce que j’aime dans le rallye-raid : la variété des surfaces empruntées. J’adore goûter un peu à tout, que ce soit à des dunes, à des pistes plus ou moins cassantes, des rios… Je suis en tout cas ravi d’avoir aussi bien négocié cette première semaine de course, qui s’est révélée être aussi exigeante qu’annoncé. »
« J’ai eu un coup de fatigue sur la liaison entre les deux sections de spéciale, confessait Peter Van Merksteijn, mais le résultat à la fin est plutôt bon ! Ce n’est pourtant pas le genre de profil que je préfère, car aujourd’hui c’était très rectiligne et donc très rapide. Or je prends plus de plaisir sur des secteurs chronométrés plus techniques. Je suis en tout cas ravi de rejoindre La Paz en onzième position, après cette semaine incroyable au Pérou, et je me prends maintenant à rêver d’un top dix. On va essayer de continuer de faire du bon boulot, puis on fera les comptes à l’arrivée. »