2020 : Une année d’essais (12.01.2021)
Pour clôturer cette fameuse année 2020, nous avions envie de revenir un instant sur notre année d’essais, ses bons et ses moins bons moments. Petite analyse… (Marc Lacroix / illustrations constructeur & Depositphotos)
En tant que passionné d’automobile depuis 50 ans, la première chose qui marque, et ce n’est pas un scoop, c’est la montée en puissance de l’électricité. Nous ne rouvrirons pas ici un débat sur ce thème mais plus nous avançons et plus nous sommes confortés dans notre idée que ce mode de propulsion ne nous paraît pas être la solution que l’on veut nous “vendre”. Et ce n’est même pas lui qui devrait arranger l’aspect écologique qui motive – aveuglément – nos autorités à le promouvoir, que du contraire ! Après Carlos Tavares (PSA), à son tour le grand patron de Toyota, Akio Toyoda, a mis les autorités en garde par rapport à toutes ces règles qui vont désormais à l’encontre des véhicules à moteur thermique. Mais sans doute ces deux-là ne connaissant-ils pas suffisamment leur sujet !
En fait, il semble que l’on ait juste déplacé le problème, car il paraît clair, et il ne faut pas avoir accompli de hautes études universitaires pour comprendre cela, que toute production d’énergie génère des rejets ; le tout est de trouver celle qui offre le meilleur compromis. Et précisément concernant l’électricité, pour l’heure, le doute subsiste.
En revanche, cette vague pro-électricité engendre et/ou s’accompagne d’effets loin d’être toujours favorables pour les utilisateurs quotidiens que nous sommes, notamment une croissance des prix parfois conséquentes (plus c’est électrifié, plus c’est cher , et nous ne parlons que de l’achat !), une proscription de plus en plus féroce à l’encontre des véhicules “thermiques” (interdiction d’accès dans certaines villes pour des modèles anciens, parfois de seulement à peine une dizaine d’années), des règlementations de plus en plus souvent dénuées de bon sens (le fameux 30 km/h généralisé à Bruxelles…). Autant de choses qui nous font craindre que, d’objet de plaisir et de liberté depuis les années 50-60, l’automobile ne redevienne, comme au début de son histoire, juste accessible aux plus nantis.
De plus en plus d’électriques
Quoi qu’il en soit, le nombre de voitures électrifiées qui nous passe désormais entre les mains est de plus en plus important ! A ce titre, les hybrides constituent-elles sans doute, à l’heure actuelle, le meilleur compromis, avec cet avantage de bénéficier de 0% de rejet sur quelques dizaines de kilomètres en mode électrique (en circulant en ville par exemple), tout en n’étant pas dépendantes/tributaires des bornes de recharges (on y revient). Quant aux 100% électriques, il est vrai qu’elles ont bougrement évolué en quelques années, notamment en termes d’autonomie ; encore bien ! A peine différentes à utiliser (si ce n’est peut-être une nécessité de plus grande anticipation), elles n’en conservent pas moins ce gros inconvénient du temps de recharge. Et à ce titre, voilà une des grandes choses que nous retiendrons de nos essais 2020, à savoir le nombre de fois où nous fûmes confrontés aux aléas des bornes électriques, tantôt occupées, tantôt liées à un compte dédié en limitant l’usage, tantôt en panne… De quoi cumuler quelques heures d’énervement et de stress, sans oublier… l’attente. Et pas que sur des trajets nécessairement longs (à ce sujet, précisons que pour l’heure, il est incontestable que le diesel demeure le type de motorisation idéale pour qui fait des kilomètres ; sans compter les progrès qui ont été accomplis dans ce domaine ces derniers temps). Serait-ce cela l’automobile électrique, l’automobile de demain ?
Parmi les 100% électrique, nous avons toutefois apprécié la Nissan LEAF e+ 62 kWh, qui bénéficie d’une pédale accélérateur-frein (e-Pedal), qui voit la voiture freiner plus ou moins fort selon la pression exercée, au bénéfice de la régénération et d’une meilleure gestion de l’autonomie. Sur d’autres modèles, la fonction “B” (pour Brake, qui favorise la régénération) joue ce rôle, mais pas toujours avec grande efficacité. Ici, nous avons particulièrement apprécié celle de l’Opel Grandland X Hybrid4, qui une fois les bons systèmes bien enclenchés, permet de recharger la batterie tout en roulant sur le moteur thermique, ce qui confère à cette hybride rechargeable tout son sens. Pour en revenir au full électrique, un modèle nous a marqué par ses avancées technologiques : la Polestar 2. Malheureusement, après une semaine passée au volant de cette auto, nous déplorions ce lot d’aides et assistances qui au final ont un effet pervers : déresponsabiliser le conducteur. Bien en phase avec notre monde “assistanat”, mais dramatique selon nous… Sans compter que, comme précisé dans notre essai, on a l’impression qu’à force de vouloir tout simplifier, tout devient… compliqué. C’est ce que la nouvelle VW Golf, qui demeure toutefois une référence (nul n’est parfait !) nous a aussi laissé comme impression au travers de l’utilisation de son écran central tactile à l’extrême, mais parfois au détriment de l’efficacité. Mais ce n’est pas la seule. Un peu dans l’air du temps… Les sites internet développés par les importateurs constituent eux aussi une belle autre illustration de tout ceci : très jolis mais pas toujours ergonomiques et intuitifs, bref trop souvent peu pratiques.
Communication
L’occasion pour nous de faire une petite parenthèse vis-à-vis de notre boulot de journaliste automobile. Fut un temps où votre serviteur connaissait tous les PR (Press Relations) et les rencontrait (au moins) pour échanger quelques mots à chaque prise de véhicule. Aujourd’hui, nous n’avons jamais vu au moins… la moitié d’entre eux. Même plus lorsque l’on prend la voiture ! Les contacts se font via mails. Et encore, pas toujours, puisqu’avec certains, il est pour ainsi dire devenu extrêmement compliqué de communiquer… Certes, comme partout, sans doute leur est-il demandé de faire toujours plus, et encore plus, mais que l’aspect humain ait presque totalement disparu, n’est-ce pas plutôt paradoxal pour des services de communication ?
Plaisir et passion
Fort heureusement, grâce à certains constructeurs, l’automobile moderne conserve une part de plaisir et de passion. Ouf ! Avant d’évoquer celles qui nous ont fait vibrer en 2020, nous tenons juste à mettre en avant deux modèles qui témoignent du dynamisme de leurs géniteurs : le beau Kia Xceed et la remarquable Škoda Superb. Deux modèles des plus traditionnels, à moteurs thermiques, issus de gammes généralistes, mais que nous avons beaucoup appréciés et qui témoignent que la passion et la volonté de bien faire permettent encore de créer des autos sympa, abordables et efficaces, à des tarifs des plus raisonnables. Voilà qui fait du bien…
Enfin, côté passion, nous conservons un bon souvenir des Jeep Wrangler et le Land Rover Defender, dont les dernières générations tentent, chacune à leur manière, de respecter ces traditions qui en ont fait les icônes qu’ils sont.
On soulignera aussi l’initiative de Toyota de faire renaître la Supra, dont le version 4 cylindres 2 litres, sans égaler la 3 litres (quoi que !), nous a beaucoup plu. Dans le même ordre d’idée, il y a la Jaguar F-Type P300 et son petit 2 litres (300 ch tout de même), qui n’arrive certes pas à la cheville des 8 cylindres (il n’y a rien à faire, la bande son manque…), mais qui a le mérite de rendre cette magnifique création accessible à un plus grand nombre.
Nous en terminerons avec la cerise sur le gâteau : la Nissan GT-R. Avant de passer le gant, la GT de Nissan s’est proposée en une version dont le petit nom est révélateur : Track. Un joujou extraordinaire capable de prestations hors-normes et qui nous a fourni énormément de plaisir et son lot de sensations. Dieu que cela fait du bien de pouvoir encore rouler avec de tels engins de temps à autres…
Allez, en route pour une nouvelle année d’essais de tout poil. Et vive la passion de l’automobile !