ESSAI HYUNDAI BAYON T-GDI 100 ch : SÉRIEUX AVANT TOUT

Industrie Marc LACROIX

Après petits et grands frères, dont le dernier Tucson, le Bayon (prononcer Bayonne, comme la commune basque) confirme la voie audacieuse explorée par le bureau de style de Hyundai. Le marché des SUV citadins comptant parmi les plus importants du moment, c’est à lui que ce nouveau modèle s’adresse. Nous avons voulu savoir quels atouts il avait à faire valoir face à une concurrence pour le moins large et affûtée, mais aussi à son frère de Kona, à peine 3 cm plus long ! (25.09.2021 – Marc Lacroix / illustrations constructeur)

 

DESIGN

Variante crossover de la récente i20, le Bayon se présente comme le successeur de l’i20 Active, dans un style nettement plus convaincant. De manière générale, la face avant exhibe le style développé par Hyundai depuis le Nexo, avec quelques similitudes avec… Kona (ex. fins phares avant).

 

Latéralement, les deux se distinguent fortement, avec une ligne sans doute moins dynamique (plus “classique”…) pour le Bayon (photos de gauche), qui conserve l’empattement de l’i20 (2,58m contre 2,60m au Kona). Etiré de 14 cm (4,18 m) par rapport à l’i20, le Bayon reste 3 cm moins long que son frère Kona. Idem en largeur (1,77m contre 1,80m) et en hauteur (1.50m contre 1.57m). Le Bayon est aussi plus léger. Sa garde au sol légèrement relevée qui répond à la philosophie SUV.

 

On aime ou pas mais ses lignes acérées sortent clairement le Bayon de l’anonymat ; sa personnalité se marque à l’extrême sur l’arrière, ce compris au sein de sa propre famille. Seule similitude (avec l’i20), un faux bandeau non-lumineux relie les deux phares arrière.

 

HABITACLE / ÉQUIPEMENT

La base technique étant celle de l’i20, rien de surprenant de retrouver aussi son tableau de bord. La présentation générale est donc plutôt flatteuse. Grands écrans (central de 10,25 pouces sur les finitions hautes). Affichage face au conducteur variable selon mode de conduite sélectionné.

Nombreuses possibilités de rangement bien pensées. Équipement complet en série, avec selon la version climatisation auto, système navigation, jantes alliage 16 pouces, rétroviseurs rabattables électriquement, régulateur / limiteur de vitesse, ordinateur de bord, interface smartphone, reconnaissance vocale…

Le contenu technologique fait référence sur le segment, tant pour les aides électroniques (freinage d’urgence avec détection des piétons et des cyclistes, système de maintien dans la voie, alerte angles morts, détecteur somnolence, régulateur de vitesse adaptatif couplé au GPS, lecture des panneaux…) que côté infodivertissement. Les 4 finitions sont Air, Twist, Techno et Sky.

L’espace habitable semble généreux, tandis que la capacité de coffre (411 lit) l’est même davantage que le Kona ; le volume de charge est presque multiplié par 3 après avoir rabattu les dossiers arrière (40/60).

 

TECHNIQUE / TECHNOLOGIE

Là où le Kona multiplie les déclinaisons mécaniques (hybride, électrique et sportive de 198 ch), la Bayon se limite à une offre qui reste basique. Indépendamment du 1.2-84 ch d’accès, seul le 3 cylindres turbo 1.0-100 ch est proposé. Il peut se coupler à une boîte 6 manuelle intelligente ou 7 à double embrayage (7DCT).

La technologie hybride légère 48V est aussi disponible pour certaines finitions (Techno et Sky). Le Bayon ne propose pas non plus la transmission intégrale. Le ticket d’entrée reste sous la barre des 20.000€ (21.000 pour le Kona).

 

A BORD

Premiers constats en s’installant à bord, la bonne position de conduite (ajustable), une ergonomie efficace et le recours presque exclusif à des plastiques durs, avec néanmoins un ajustage sérieux. L’instrumentation entièrement numérique de notre exemplaire se veut claire et le multimédia central tactile intuitif, avec une manipulation facilitée par le rebord où l’on peut “accrocher” les doigts. Le tout se complète de quelques boutons physiques, notamment pour la climatisation ; assurément le meilleur choix !

Espace aux jambes arrière plus que décent ; dommage ce manque de place pour glisser les pieds sous les sièges avant en position basse. L’assise est longue et confortable, ce compris en place centrale. Les dossiers ne sont ni coulissants, ni inclinables. Si le seuil de chargement du coffre est peut-être un peu haut perché, on apprécie en revanche cette astuce qui permet de glisser (ranger) le cache-bagages rigide au dos de la banquette. Prise de recharge USB et spacieux bacs de porte.

 

SUR LA ROUTE

Sécurité extrême, lancer le moteur nécessite d’appuyer conjointement sur les pédales d’embrayage et de freins… Sièges confortables et enveloppants, commandes douces et bonne insonorisation mécanique marquent d’emblée. Une direction légère (nous l’aurions appréciée un chouïa plus précise), des trains qui travaillent bien et contribuent à une belle agilité, le tout dans un confort digne de ce nom (en dépit de prises de roulis / tangage que nous avons trouvé un peu trop marquées), le châssis étroitement dérivé de celui de l’i20 confère au Bayon un comportement neutre et équilibré, bref rassurant.

 

Le démarrage sur “mouillé” verra les roues antérieures facilement patiner mais on apprécie la souplesse à bas régime. Nous n’avons pas plus que cela apprécié la consistance / le ressenti de la pédale d’embrayage et les à-coups lors des démarrages. Soulignons aussi que la pointe du pied aura tendance à régulièrement racler le capitonnage. Le 1 litre 100 ch / 170 Nm est volontaire mais nous avons trouvé son onctuosité trop prononcée ; ce n’est pas ce que nous avons préféré… L’alterno-démarreur est top. Pour rappel, l’hybridation légère 48 V stocke l’énergie cinétique dans une petite batterie de 0,46 kWh (coffre), puis la restitue à bon escient au moteur via l’alterno-démarreur de 10 kW.

 

Nous l’avons déjà dit, les ingénieurs Hyundai ont réalisé un excellent travail acoustique ; tout au plus de légers bruits d’air et de roulement seront-ils perceptibles sur autoroute, où l’on a pu vérifier l’efficience du système de maintien de voie. Évoluer en ville, son milieu de prédilection, est un régal. Le Mode Eco s’enclenche par défaut au démarrage. S’il est effectivement le plus approprié à ce véhicule, libre à vous de plutôt opter pour Confort ou Sport (affichage spécifique, réactions accélérateurs et moteur plus alertes).

 

BILAN

En misant sur une philosophie différente de celle appliquée pour le Kona, ici axée sur un style original et une composition simple de la gamme technique, avec pour conséquence une tarification alléchante, la Bayon entend clairement viser un public différent. En plus de ce positionnement tarifaire plutôt intéressant, sur ce segment en pleine santé qu’est celui des petits SUV, le Hyundai Bayon a de sacrés arguments à faire valoir : rapport encombrement / habitabilité / coffre (même si sa modularité reste basique), son comportement routier neutre et sécurisant, son homogénéité… En fait, et même si leur aspect n’est finalement pas catastrophique, son plus grand défaut est sans doute ce recours à outrance à des plastiques durs. Reste maintenant que parmi ceux auxquels ils s’affrontent, certains sont de coriaces adversaires…

Voir articles Hyundai.