Essai VW ID.3 (13.02.2021)
Si depuis qu’elle existe la Golf a été adaptée en versions full électriques, elles restèrent aussi le plus souvent extrêmement confidentielles, ce comprise la dernière en date (Golf-e), qui fut la plus probante de la série. Mais son réel démarrage sur le marché du 100% électrique, c’est avec sa nouvelle ID.3 que Volkswagen l’a programmé, tandis que la Golf-e (présentée en 2013) s’efface pour ne pas faire double-emploi ; une version hybride GTE assure le rôle d’intermédiaire. L’espoir de la maison de Wolfsburg est de nous refaire le coup de ladite Golf et que son ID.3 soit une réussite commerciale au point de devenir à son tour une icône, un mythe. Bon, nous n’en sommes pas encore là, et en attendant, nous en avons pris le volant pour le mettre à l’épreuve de l’usage au quotidien. Verdict… (Marc Lacroix / illustrations constructeur)
La voiture mise à notre disposition est une 1st Edition en gris souris ; sûr que cette appréciation reste toute subjective mais à force de la voir, et même si on ne peut pas affirmer que c’est un canon, on commence à apprécier son look de monovolume aux traits modernes bien en phase avec la technologie embarquée.
A BORD
Habitabilité généreuse, espaces de rangement vastes et nombreux (ex. généreux bacs entre les sièges et de portières avant), planche de bord épurée et trop nombreux plastiques durs décevants sont les premières choses qui marquent en pénétrant dans l’habitacle. Un fois assis, on aurait apprécié davantage de possibilités de réglages (assise trop droite à notre goût) et un meilleur maintien (trop court sous genoux) ; accoudoirs sièges avant un peu rikiki… Belle habitabilité arrière ; garde au toit et espace aux jambes généreux ; juste dommage cette fermeté du dossier central ; capacité de coffre de 385 litres de base ; banquette rabattable 2/3-1/3 (NB en une seule partie selon la finition).
Ajustable en hauteur et en profondeur, la colonne de direction emmène avec elle le combiné d’instrumentation (le tout bouge en bloc) ; la boîte de vitesses se commande par une sorte de molette à la découpe particulière collée à la droite de la casquette des compteurs (1 coup vers le haut pour D, deux coups pour B et 1 coup sur le bas pour R) ; compteurs très lisibles, de même que l’écran de la tablette centrale, aux caractéristiques (tant positives que négatives) similaires à celles de la Golf (ex. commandes de chauffage inutilement torturées et éparpillées…) ; de nuit, les indications de volume radio ne sont pas éclairées et on se demande bien pourquoi ! ; nous ne nous faisons toujours pas aux commandes tactiles du volant… ; bandeaux lumineux “vivant” tout le long planche de bord dans le bas du pare-brise ; ultime détail qui ne réjouira pas les obsédés des traces de doigts, le mica noir est omniprésent…
SUR LA ROUTE
Les commandes tombent bien en main et l’instrumentation est très lisible ; point besoin de starter, vous ouvrez les portes, vous vous installez, vous enclenchez le rapport et vous démarrez ; forcément, sur autoroute, premier tronçon que nous empruntons, l’autonomie fond comme neige au soleil ; il est vrai que nous sommes en hiver et qu’il fait près de 0° dehors… ce qui n’arrange rien. Comme il tombe un petit crachin, essuie-glace ON. Et de constater que l’enclenchement n’est pas automatique mais dispose d’un bon vieux système à intermittence, ce qui pourra paraître étrange dans le chef d’un modèle qui se veut particulièrement moderne et technologiquement avancé !
Une fois sur route, on apprécie la réactivité de l’ID.3 mais on constate aussi que la suspension s’avère parfois assez ferme. Mais bon, c’est une allemande ! L’insonorisation nous a paru moyenne. Lors des premières manœuvres, ce qui interpelle, c’est la maniabilité, grâce à un rayon ce braquage qui permet de tourner dans les coins… En revanche, qu’est-ce que c’est hyper détestable cette propension à stopper brusquement tout en balançant la commande de boîte sur N lors de marches arrière avec dans le champ de vision la moindre dénivellation ; ho-rri-ble, agaçant et dangereux ! Une réactivité qui se confirme également souvent avec les aides à la conduite.
Du fait de la batterie centrée (sous plancher) et du moteur électrique assis sur l’essieu arrière, la répartition des masses est idéale et cela se traduit par un comportement routier neutre et rassurant. Douceur de conduite, roulis normal, motricité sans faille, direction précise, accélérations franches (en dépit des plus de 1.800 kg de l’engin), freinage soignés et autonomie rassurante, le tableau est plutôt sympa. Dommage la finesse et le positionnement bas de la console centrale qui ne permet pas de s’y caler avec le genou.
Au jeu de la conduite éco (4 modes Eco, Comfort, Sport et Individual), le freinage régénératif n’est pas très prononcé, même boîte sur Brake (B) et pour optimiser l’efficience il conviendra donc de bien anticiper. Comme pour toutes les voitures électriques mais peut-être plus encore ici ! Du coup, l’autonomie est plus que respectable et permettra de s’aventurer sur des distances moyennement longues. Seul hic, également commun à toutes les 100% électrique, le temps de recharge. Même s’il est possible de recharger 80% en 38 minutes sur une borne DC125 kW /125 A (pour peu qu’il y en ait une dans les parages…), cela reste long à comparer des quelques minutes qui suffisent à faire le plein de carburant fossile. Mais nous ne vous apprenons rien ! A noter que durant notre essai, l’alerte de pression de pneu nous a averti d’une défaillance… sans préciser de quelle roue il s’agit. Il fallut donc tous les vérifier.
A l’heure du bilan, nous ne nous attarderons pas sur les quelques lacunes dont souffre l’ID.3 (finition parfois décevante pour une VW, écran central et commandes de chauffage compliqués, …) ; rien de majeur. On en retiendra surtout qu’elle est bien pensée, qu’elle offre des conso assez bien maîtrisées et qu’au final, elle est très agréable à rouler. Mais toute efficace soit elle, l’ID.3 n’est pas en mesure de faire fi des inconvénients liés à un véhicule électrique en termes d’approvisionnement de “jus”. Comme toujours, ce modèle ne s’adressera donc pas aux gros rouleurs. En revanche, elle sera une excellente seconde voiture ! Mais à 40.000€ minimum, il faudra accepter de casser sa tirelire, et pour un second véhicule, cela passe assurément moins bien…
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