ESSAI POLESTAR 2

Industrie Marc LACROIX

Essai Polestar 2 (17.10.2020)

Depuis quelques années, après un élagage “naturelle” de l’industrie automobile, qui a perdu quelques constructeurs en cours de route, la tendance nous a plutôt valu l’arrivée de nouvelles marques, notamment sous l’influence de philosophies sportive (ex. Cupra) et premium (ex. DS), mais aussi de l’électrification. Parmi ces dernières, à l’instar de Tesla, il y a Polestar. Un peu paradoxal a priori, puisque cette marque appartenant à Volvo était par le passé le label… sportif des productions de Göteborg ! Alors, sportive la nouvelle Polestar 2, premier modèle de la marque commercialisé chez nous en série ? Voici ce que nous retiendrons des quelques jours passés à son volant. (Marc LACROIX)

DECOUVERTE

Le look atypique se confirme, ainsi que les traits typés Volvo ; la Polestar 2 attire les regards. (voir présentation ci-dessous)

A BORD

Premières sensations positives : présentation générale soignée, choix des matériaux “vegan” intérieurs de bon ton (même si les traces un peu plus tenaces seront sans doute difficilement dissimulables, par exemple de la terre).

 

Sièges avant confortables, bien enveloppants et aux nombreux réglages pour une position de conduite impeccable ; à l’arrière, espace aux jambes un peu juste et celui dégagé sous sièges avant trop limité ; belle garde et toit et cotes aux épaules suffisantes.

 

Volume de coffre de 405 litres ; petit sous-coffre de 35 litres ; petit coffre sous le capot avant (idéal pour caser les câbles).

Utilisation écran central fluide et facilitée par petit rebord qui permet d’y accrocher les doigts pour naviguer avec le pouce ; menus esthétiques mais il faudra un peu de temps pour s’accoutumer à son ergonomiques et ses fonctions ; commande vocale “OK Google” toujours délicate à utiliser dans certains cas (parfais elle comprend vite… mais il faut lui expliquer longtemps, ce que l’appli tente de “rattraper” en pratiquant parfois… l’humour). En résumé, pour avoir disposé de la Volvo S60 la semaine avant, on peut affirmer que l’évolution est importante à tous les niveaux.

Belle luminosité grâce au toit panoramique ; position de conduite un peu relevée et sécurisante ; lecture tableau de bord digital (3 affichages possibles) et de l’écran central parfaite.

SUR LA ROUTE

Avant de distiller nos impressions de roulage, précisons que dans sa belle robe gris-souris (très à la mode), notre exemplaire était doté du Pack performance à 6.000€ (jantes 20 pouces, freins Brembo (étriers jaune) et amortissement Öhlins réglables… en atelier). Pas de bouton de démarrage/arrêt, le tout est opérationnel / s’arrête à la simple détection de la clé, ce qui pourra être un peu déroutant au début, notamment quand on quitte le véhicule. A chaque démarrage, il faut “relancer” la radio, qui par défaut reste silencieuse….

Le silence de fonctionnement est forcément directement apprécié. En position “standard”, le frein moteur est important et contribue à la recharge par récupération d’énergie ; après un petit temps d’adaptation, on peut quasiment se passer de la pédale de frein, mais attention à ceux qui suivent ! On se pose dès lors la question de l’utilité des énormes freins Brembo prévus par le Pack Performance à 6.000 €…

En installant le Pack batterie (capacité de 78 kWh) composé de 27 modules sous l’habitacle en 2 couches, Polestar offre à sa “2” une tenue de route et un comportement équilibrés et irréprochables, tout en autorisant des vitesses en courbes tout à fait respectables pour un engin de ce type et de cette masse (rappel : plus de 2 tonnes) ; avec les pièces Öhlins, l’amortissement pourra paraître un peu ferme pour certains, mais il contribue aux bons résultats réalisés aux “exercices pratiques”, tout comme la répartition idéale du poids (51% / 49% avant / arrière), les quatre roues motrices ou encore les gros pneus à profil bas (245/40R20).

Comme toutes les voitures électriques, la Polestar profite d’une puissance qui vient de suite et tout le temps ; 0-100 km/h en 4″7 ; alors que vous êtes à 130 ou 140 km/h, accélérer à fond vous propulse en un rien de temps aux alentours des 200 km / h : impressionnant !

On sait l’importance que Volvo accorde à la sécurité, Polestar hérite de cette philosophie. Et comme sur une Volvo, nous avons toutefois trouvé les interventions des fonctions de sécurité d’aides à la conduite vraiment trop intrusives. Deux exemples concrets. Dans une rue où le stationnement est alterné entre gauche et droite de la route, ce qui impose d’y “slalomer”, notre Polestar avait tendance à paniquer et brusquement freiner à l’approche des chicanes ainsi créées par les véhicules parqués. Vraiment très désagréable… Arrivant derrière une voiture à l’arrêt, à une vitesse pourtant totalement normale et pied sur la pédale de frein, notre berline freinait de la même manière inopinée, avec le même effet de surprise pour ses occupants. Bref, la sécurité c’est bien mais quand c’est trop, c’est trop…

Globalement, nous avons trouvé que la Polestar 2 consomme pas mal ; sur une centaine de kilomètres abordés à allure tout à fait normale sur un mix de routes nationales et d’autoroute (120-125 km/ h maxi), l’autonomie a chuté de… 230 km ! ; à moins que de rouler vraiment – mais vraiment ! – très doucement (oserions-nous dire exagérément doucement ?), même en ville, la consommation nous a paru élevée. Un constat qui nous fait dire que, bien que l’autonomie des véhicules électriques ait favorablement progressé (dieu merci !), le fait de voir la jauge parfois descendre aussi vite demeure plus stressant qu’avec un véhicule thermique… Quant à la recharge, RAS : 2 longues nuits pour 80% sur prise domestique (40 minutes via borne rapide).

Indépendamment des désagréments en termes de “ravitaillements” liés à la propulsion électrique, il y a l’électronique et ses caprices. Ainsi, à un certain moment, sans savoir pourquoi, nous sommes nous vus dans l’impossibilité de démarrer ; tout paraissait normal mais l’impulsion donnée au levier de vitesses n’avait aucun effet et un témoin nous demandait en permanence de “bien tirer le levier vers D/R pour démarrer”… Après une vingtaine de minutes durant lesquelles de multiples tentatives et des procédures recommencées encore et encore n’ont pu rien y faire, quelques petites notes d’une musique électronique ont résonné et tout est rentré dans l’ordre… aussi mystérieusement que le mal était apparu ! S’agissait-il d’une sorte de “reset” ? Cette mésaventure stressante et embêtante restera un mystère…

BILAN

Dieu sait si votre serviteur est très loin d’être un adepte de la voiture électrique ! D’abord et avant tout parce que jusqu’à preuve du contraire, nous restons persuadés que ce mode de propulsion est un leurre : il ne solutionne pas les problèmes qui sont reprochés aux véhicules à moteurs thermiques mais ne fait que les déplacer, et puis parce que dans l’ensemble, ceux-ci sont aseptisés, a fortiori bardés comme ils le sont de nos jours d’assistances à la conduite (il est vrai que celles-ci envahissent aussi les voitures thermiques…), ce qui est bien en phase avec notre monde caractérisé par un assistanat à outrance. Mais force est de constater qu’une Polestar 2 telle que celle mise à notre disposition peut procurer un certain plaisir, notamment dû à son comportement, remarquable, et ses accélérations, franchement convaincantes. Mais, et peut-être est-ce psychologique et personnel, le stress d’une autonomie qui descend parfois en flèche demeure bien plus impactant que lorsque son véhicule est mû par un carburant fossile… Mais bon, notre impartialité nous doit de comparer ce qui est comparable, et à ce titre, face à ses rivales (que l’on compte sur le bout des doigts…), cette Polestar 2 a incontestablement une carte à jouer, surtout quant à son rapport équipement / prix. Et puis elle est 100% déductible ! Après, c’est à chacun de voir… Pour conclure, précisons qu’à terme (2021), la sino-suédoise se déclinera dans des versions moins puissantes et plus abordables (on parle de 40.000€ environ).


PRESENTATION POLESTAR 2 (15/10/2020)

A l’heure où Polestar (voir son histoire) vient de lancer la commercialisation de sa Polestar 2 en Belgique, faisons un peu plus ample connaissance avec ce modèle. (Marc Lacroix)

 

DESIGN

Appartenance à famille Volvo très clairement marquée par la signature lumineuse (marteau de Thor) ; phares Pixel LED en série (84 pixels individuels par lampe), directionnels actifs et feux de route actifs ; phares antibrouillard à fonction virage.

 

Look atypique de berline 5 portes 3 volumes (à hayon) surélevée tendancieusement SUV… mais pas trop ; plateforme modulaire CMA (Compact Modular Architecture) déjà utilisée par la XC40 ; caractéristiques du modèle inscrites en bas de portes avant creusés ; rétroviseurs aérodynamiques sans cadre ; roues standard 19 pouces (5 rayons en V) ou optionnelles 20 pouces (4 rayons en V ou 4 rayons en Y forgés).

 

Style et signature lumineuse très Volvo pour les feux LED.

 

HABITACLE

Planche de bord épurée ; compteurs numériques ; écran tactile central vertical (11 pouces diagonale) ; large console ; pommeau de vitesses travaillé ; présentation apparemment soignée ; sellerie en matériaux “vegan” de bel effet.

 

EQUIPEMENT

Equipement de série complet ; multimédia avec système Android.

 

TECHNIQUE-TECHNOLOGIE

Polestar 2 est le premier véhicule électrique à batterie (BEV : Battery Electric Vehicle) de la marque ; 100% électrique ; un moteur électrique de 150 kW / essieu, ce qui en fait une traction intégrale ; 408 ch et 660 Nm de couple au cumul ; batterie de 78 kWh avec 470 km d’autonomie WLTP ; le tout affiche tout de même plus de 2 tonnes au passage sur la balance ; garantie de 8 ans / 160 000 km ou 70% de la batterie.

 

Nombreuses fonctions de sécurité d’aide à la conduite : radar de régulation de distance, freinage d’urgence automatique avec détection de véhicules, piétons et cyclistes, lecture panneaux de signalisation, aide au maintien de voie, contrôle d’alerte au conducteur, anti-changement de voie avec assistance au volant, protection anti-sortie de route, alerte de véhicule en approche avec assistance au freinage ; Pack Performance proposé à 6.000€ : amortisseurs Öhlins DFV ajustables… en atelier, freins Brembo (étriers avant alu à 4 pistons et à finition dorée), et pneus Continental SportContact 245/40R20 montés sur jantes alliage alu forgé coupe diamant (4 branches uniques avec bouchons de valve dorés). S’ajoutent encore à cela des ceintures de sécurité dorées di plus bel effet.

 

PRIX

Le prix de départ est fixé à 58.900€ et comprend 3 ans / 50.000 km d’entretien régulier, 3 ans de services de connectivité, 3 ans d’assistance routière, 2 ans de garantie voiture et 8 ans / 160.000 km de garantie batterie.