Essai Toyota Corolla Touring Sports Hybrid 180h

Industrie Bernard VERSTRAETE

De retour en tête des ventes

Dans les années 70, Toyota et la Corolla trônaient en tête des statistiques de ventes grâce à leur prix et à la fiabilité déjà bien établie de la première marque japonaise importée en Europe et en Belgique. 40 ans plus tard, après avoir été un moment “remplacée” par l’Auris, la Corolla retrouve le haut des classements. Les derniers chiffres d’immatriculations en Europe la placent largement en tête de la catégorie ‘hybrides’ et donc des ‘énergies alternatives’ en général. Nous avons pris le volant de la version la mieux équilibrée de la nouvelle Corolla pour vérifier que ce succès est largement mérité. (par Bernard Verstraete)

La Corolla Touring Sports affiche des lignes très élégantes et une aérodynamique favorable.

Allez savoir quelle mouche avait piqué les décideurs de Toyota le jour où ils ont décidé de rebaptiser la Corolla avec un nom plus proche de la Yaris, l’Auris, pour les versions 3 et 5 portes qui constituaient le gros des ventes en Europe! Comme si demain, VW décidait de rebaptiser la Golf ou la Passat! La Corolla, c’est la base de l’histoire de Toyota, avec la Celica qu’on a malheureusement aussi envoyée aux oubliettes. La raison du déclin du succès de la Corolla dans les années 80 et 90 n’était pas à imputer à son nom mais plutôt à un design fade, peu élégant, et sans doute à l’absence de versions sportives qui avaient contribué à l’image de Toyota à ses débuts en Europe. Heureusement, la page est tournée et, depuis le début de l’année, la Corolla est bel et bien de retour.

180 ch, tout en douceur

Les designers de Toyota ont encore réussi à affiner la face avant de la Corolla par rapport à l’Auris.

Certes, elle peut difficilement être comparée à la Corolla des seventies qui était tout simplement un des modèles les plus abordables du marché, derrière la 2CV et la Skoda 110. Aujourd’hui, dans la continuité des dernières Auris, la Corolla se situe à la pointe de la technologie hybride, forte de plus de 20 ans d’expérience de Toyota dans ce domaine. Pour ce retour, la Corolla est proposée avec les éprouvées motorisations (essence) 1.2 Turbo de 114 ch et 1.8 Hybride de 122 ch, mais aussi et surtout avec un tout nouveau 2.0 Hybride inauguré parallèlement dans la Lexus UX 250h. Ce 4 cylindres en ligne est doté d’une double injection, directe et indirecte, pour minimiser la production de particules. Sa puissance de 152 ch est complétée par les 28 ch de la batterie NiMH de 1,4 kWh, ce qui donne un total de 180 ch. Temporairement, le moteur électrique de traction alimenté par la batterie peut même fournir jusqu’à 109 ch. Cela devrait aider à bénéficier de franches reprises si celles-ci n’étaient pas “bridées” par la boîte e-CVT que Toyota s’obstine à accoupler à ses hybrides, sous prétexte que les clients japonais et asiatiques ne jurent que par ce type de transmission. Mais tout est question d’habitude et on s’adapte vite à cette boîte ayant le gros avantage de fonctionner tout en douceur.

Elégante, pratique et soignée

La présentation intérieure est élégante et soignée. Les matériaux sont de qualité. Et on apprécie les nombreux rangements.

Ayant enfin trouvé des designers ayant un sens “normal” de l’élégance automobile et de doter une marque d’une personnalité propre, Toyota a encore réussi à affiner les lignes de la Corolla par rapport à la dernière évolution de l’Auris, qui était déjà une belle réussite. Si la gamme Toyota actuelle se caractérise surtout par une grille d’aération inférieure largement dimensionnée, la courbe en T (de Toyota) et les optiques qu’elle relie sont remarquablement stylisées.

L’habitabilité arrière fait office de nouvelle référence dans la catégorie.

Et si la traditionnelle version hatchback (à 5 portes puisque Toyota a décidé d’abandonner la finition 3 portes) devrait séduire les jeunes par son aspect plus dynamique, nous estimons que la version “break” Touring Sports est la plus élégante grâce à ses lignes plus étirées et à son profil plus élancé.

 

Cette version Touring Sports essayée ici se montre d’ailleurs à la fois pratique et agréable à vivre en offrant la meilleure habitabilité de sa catégorie, surtout aux places arrière. L’habillage intérieur biton est l’élément le plus visible du soin apporté à la présentation intérieure. Mais un examen plus approfondi permet de constater que la finition est exemplaire et que la qualité des matériaux a fait l’objet d’une attention particulière pour plaire à la clientèle européenne, bien plus exigeante qu’ailleurs dans le monde. Quasiment tous les revêtements accessibles sont ainsi moussés ou souples. De nombreux espaces de rangement (certes pas tous très grands) sont intégrés. Appréciable quand on sait que ce “détail” est négligé par de nombreux constructeurs.

4,7 l/100 km avec un peu de feeling

Avec un peu de bonne volonté et un bon feeling dans le dosage de l’accélérateur, on peut maintenir la consommation de la Corolla 2.0h sous les 5 l/100 km.

Sobre, la présentation de la planche de bord reprend la même élégance que l’extérieur, sauf au niveau de l’inévitable écran multimédia, très angulaire et surélevé. Assez réactif, cet écran tactile de 8 pouces permet de commander les diverses fonctions de la voiture, à l’exception de la climatisation dont les touches physiques sont judicieusement implantées sous cet écran pour minimiser les risques de distraction.

La partie centrale de l’affichage principal est personnalisable.

Pour le reste, en dehors de la navigation, il est rarement nécessaire de consulter cet écran central. Face au conducteur, la partie centrale de l’affichage, large de 7 pouces entre le tachymètre et la jauge d’essence, est personnalisable. Notre conseil est d’opter pour l’indication de consommation instantanée. Rouler en hybride devrait être lié à un désir de respect de l’environnement (ou plus simplement de limiter les frais de carburant). Or, parvenir à rouler économiquement est une question de volonté. Certains centres de formation (comme la RACB Driving Academy) proposent des initiations très intéressantes en ce sens.

Les sièges de cette version de la Corolla sont judicieusement habillés de trois revêtements: cuir, alcantara et tissus.

Se servir de l’indication de consommation instantanée est un des moyens d’y parvenir. C’est ainsi que vous constaterez que l’usage optimal d’une hybride comme la Toyota s’accorde avec une bonne sensibilité au niveau de l’accélérateur. Ceux qui ont appris à conduire sur les anciens diesel atmosphériques Mercedes ou Ford, où c’était toujours “on ou off”, auront des difficultés à s’adapter aux moteurs hybrides. Les dames conduisant avec de hauts talons sans doute aussi. Mais une fois qu’on trouve cette sensibilité, quel plaisir de tenter constamment de couper le moteur thermique pour maintenir son élan sur la seule alimentation électrique, même à des vitesses assez élevées. Car l’évolution de la technologie hybride de Toyota permet de rouler en mode électrique bien plus souvent qu’on le pense. Et plus seulement jusqu’à 30 km/h comme d’aucuns le prétendaient autrefois (et même encore aujourd’hui). C’est ainsi que sur les 250 km de notre parcours de test ‘Eco’, très vallonné entre Hesbaye, Ardennes et Condroz, nous nous en sommes sortis avec une moyenne de 4,7 l/100 km. Sans traîner en chemin. Ceci dit, il nous arrive aussi d’être un peu pressés et de devoir effectuer de longs déplacements autoroutiers, jamais favorables à l’économie de carburant. Sur l’ensemble de la semaine d’essai, la consommation moyenne de la Corolla Hybrid 180 a ainsi été de 6,2 l/100 km.

Un confort de référence

Pas mal pour un break de 180 ch qui offre quand même des performances appréciables. Ainsi les dépassements ne posent-ils aucun problème, même s’il faut composer avec la sonorité pas très agréable du train épicycloïdal si on sollicite un peu trop (et donc inutilement) l’accélérateur. Sans cela, la Corolla afficherait un bilan sonore d’excellente facture car pour le reste, elle fonctionne en douceur et s’avère très bien isolée pour une voiture de cette catégorie. On ne décèle notamment aucun bruit aérodynamique.

Grâce à son train arrière multibras devenu rare dans la catégorie pour une question de coût, la Corolla Touring Sports offre un confort de marche remarquable.

Et que dire du confort! Chez Toyota, on ne lésine pas sur la qualité. La Corolla est ainsi dotée d’un train arrière multibras devenu rare dans sa catégorie et celui-ci rempli remarquablement son rôle d’amortissement, gommant pratiquement toutes les irrégularités de la route. Et on sait combien c’est appréciable sur le réseau routier belge! On peut même dire que la Corolla devient une nouvelle référence dans son segment sur le plan du confort.

L’espace aux jambes à l’arrière est digne des catégories supérieures.

Bon positionnement fiscal

Cette suspension soignée et l’allongement de 6 cm de l’empattement par rapport à la version hatchback rendent aussi le comportement de la Corolla très équilibré et sécurisant. Tout au plus peut-on regretter que l’assistance de direction, bien calibrée en ville et sur les petites routes, pénalise un peu le feeling de la direction à plus haute vitesse et dans les longues courbes. Mais cette faiblesse n’est pas propre à la Corolla.

Au bilan, on peut donc dire que cette Toyota Corolla Touring Sports 180 est une voiture très richement équipée, très agréable à conduire et à vivre au quotidien. Se montrant dans l’ensemble silencieuse et bien équilibrée, elle se pose en référence de sa catégorie sur le plan de l’habitabilité arrière et du confort. Sans réaliser de véritables miracles, elle s’avère aussi économe, bénéficiant surtout d’un bon positionnement fiscal grâce à ses performances environnementales.

Caractéristiques techniques

Dimensions L/l/h: 4,650 / 1,790 / 1,435 m
Empattemt: 2,700 m. Voies av./ar: 1,531 / 1,544 m
Poids: 1.370 kg. Volume de chargement: 581 dm3.
Cx 0,30
Moteur 4 cyl. en ligne, 2 ACT, 16 soupapes, 1987 cc
+ moteur synchrone + batterie nickel-hydrure
Puissance maxi: 180 ch à 6.000 t/min
Couple maxi: 190 Nm de 4.400 à 5.200 t/min
Transmission aux roues av., boîte à train épicycloïdal (CVT)
Suspensions Av: jambes McPherson, barre stabilisatrice 25 mm
Arr: multibras, barre stabilisatrice 23 mm
Roues Jantes alu; pneus 225/45 R17
Freins Av/arr: disques ventilés (282 mm) / disques (274 mm)
Performances VMax: 180 km/h. 0-100 km/h: 8″1.
Consommation Moyenne de l’essai: 6,2 l/100 km (95 oct)
Emissions CO2 76 g/km
Prix de base 30.930 € tvac.

 

N’étant pas pénalisé par les batteries du système hybride, le coffre peut accueillir facilement les bagages de toute une famille. Et des objets assez longs.