Bernard Munster: “Parfois, presque tout va de travers…”

National Rallye Vincent Marique

Victoire aux Legend Boucles à Bastogne, victoire au Rally van Haspengouw… Le début de saison 2017 de l’équipe BMA de Bernard Munster était tout simplement parfait. C’est donc en confiance que le team de Petit-Rechain a effectué le saut de puce le séparant du centre-ville spadois afin de revendiquer la victoire tant au classement général de l’épreuve du Belgian Rally Championship que de son annexe historique. Sauf que cette fois, cela n’a pas voulu sourire…

« Le déroulement de ce Spa Rally extrêmement compliqué aurait pu tourner au rêve pour nous… mais cela a fini en cauchemar, analyse Bernard Munster. C’est aussi cela, le sport automobile. Et c’est ce qui le rend aussi improbable. Ce week-end à Spa, BMA n’a pas connu la réussite, raison de plus pour rebondir de la plus belle des manières dès la prochaine épreuve. »

Leaders du classement général avec 21 secondes d’avance au moment d’attaquer l’ultime spéciale du rallye, soit le deuxième passage dans La Clémentine en version longue, Kris Princen et Peter Kaspers n’ont hélas pas eu l’occasion de sabrer le champagne. « Ce qui s’est réellement passé, je n’en sais toujours rien, commente Kris Princen. Nous avions 21 secondes d’avance, et sur 14 kilomètres, nous ne pouvions pas perdre tout cet avantage. Nous savions que Cherain allait attaquer, mais il n’y avait pas vraiment péril en la demeure. Par contre, la buée sur le pare-brise nous a gênés, c’est sûr. Ai-je été déconcentré ? Peut-être… J’ai sans doute loupé le point de corde dans un virage pas très rapide, et notre course s’est achevée sur le toit. Je souffre d’une côte cassée, Peter a un hématome à l’épaule, et la voiture est fort endommagée. Impossible pour l’heure de prévoir comment les choses vont se passer dans les prochaines semaines. Serons-nous au départ du TAC Rally ? Je le souhaite, mais pour cela, il me faut le feu vert des médecins, un copilote totalement remis et une auto en ordre de marche. Wait and see… »

Kris Princen a joué de malchance dans l’ultime chrono. (Jérôme Deskeuvre)

« En analysant les datas et la caméra embarquée, on a pu s’apercevoir que Kris n’attaquait pas outre mesure, poursuit Bernard Munster. A l’endroit de la sortie de route, il était 5 km/h moins vite qu’au premier passage. Et quand Cherain est passé à hauteur de notre Fabia immobilisée, il avait repris une dizaine de secondes… alors que seule la descente sur terre devait encore être avalée avant l’arrivée. Il n’est jamais simple d’être dans le rôle du chassé, comme on a aussi pu le voir avec Thierry Neuville en Championnat du Monde cette saison. Mais là, je pense que Kris et Peter ont joué de malchance, payant au prix fort une erreur comme nous en avons tous commise au fil de nos carrières… »

Engagé au volant de la seconde Skoda Fabia R5 BMA, Guillaume Dilley, copiloté par Stéphane Prévot, avait en tout et pour tout 18… kilomètres d’expérience au volant de ce bolide. Ce qui ne l’a nullement empêché d’être dans le coup, signant d’emblée des chronos de toute bonne facture. Après une première crevaison, il a touché la même pierre que bien d’autres concurrents dans l’ES6… ce qui provoquait une double crevaison. Ayant embarqué une seule roue de secours, Dilley était contraint dans rester là…

Guillaume Dilley avait réalisé des très bons chronos en début de rallye, mais une double crevaison l’a éliminé. (Jérôme Deskeuvre)

Grosse frustration également pour Patrick Snijers, qui revendiquait clairement la victoire en RGT au volant de la Porsche 997 GT3 BMA… avant d’être pénalisé lourdement suite à des erreurs de pointage de son copilote. N’ayant plus aucune chance de jouer un rôle en vue, alors que les conditions étaient toujours plus difficiles, le pilote décidait de ne pas repartir.

Après avoir écopé de trop nombreuses pénalités, Patrick Snijers en est resté là. (Timothy David)

Du côté de l’Historic Belgian Rally Championship, Jean-Pierre Van de Wauwer et Eric Marnette pointaient dans le top 3 avec la Porsche 911 BMA, les Verviétois étant en mesure de tirer profit de conditions de course toujours plus délicates. Une crevaison dès le vendredi soir, un changement de roue plus long que prévu, et un culbuteur cassé incitaient l’équipage à ne pas repartir le lendemain. Dommage, car le meilleur était sans doute à venir…

Belle performance d’André Lausberg en Historic. (Loïc Nautet)

Qu’on se le dise, tout n’a néanmoins pas été négatif pour BMA lors de ce Spa Rally. C’est ainsi que dans cette même catégorie ‘Historic’, André Lausberg et son fils Guillaume ont brillé avec leur Porsche 911, ce qui les a menés jusqu’au podium final, en 3e position. Alors que la majorité du peloton des anciennes a disparu au cours des deux étapes, l’autre Porsche BMA a tenu bon pour cueillir un résultat de choix. Chapeau bas !

Présence à l’arrivée également pour Vincent Prégardien et Kevin Vandenbussche, parvenus eux aussi à faire fi des innombrables pièges de ce Spa Rally d’anthologie pour prendre la 7ème place finale avec leur Ford Escort MK2. Poursuivant son apprentissage des épreuves routières, Prégardien a réussi là où d’autres, bien plus expérimentés, ont échoué. Prometteur pour la suite…

Encore un rallye convaincant pour Grégoire Munster. (Bart Vanpoucke)

Reste ce qui constitue sans doute la plus belle satisfaction du week-end pour Bernard Munster : la performance de son fils Grégoire en compagnie de Johan Jalet. Au volant d’une Opel Adam Cup qui n’affiche définitivement pas le potentiel d’une version R2, le jeune loup, qui disputait son deuxième rallye, a tout simplement évité les erreurs non sans multiplier les chronos dans le top 20 absolu, avec en guise de cerise sur le gâteau un 11e meilleur temps dans La Clémentine ! Résultat : une 16e place générale au terme de ce qui était un sacré galop d’essai en vue du coup d’envoi de l’Opel Rallye Cup allemande. « Que dire, sinon que le papa est franchement satisfait des performances de son fiston, commente Bernard Munster. Il était si facile ce week-end de tomber dans l’un ou l’autre piège, mais Grégoire a su tous les éviter. Les performances d’une Cup n’ont rien à voir avec celles d’une R2, alors sortir de tels chronos, c’est très chouette… »

De retour dans son QG de Petit-Rechain, le clan BMA va désormais tourné la page et préparer la suite, qui passera par le TAC Rally, dans la région de Tielt, le samedi 8 avril.