Cédric Cherain vainqueur du Spa Rally. Il a évité les embûches!

National Rallye Bernard VERSTRAETE

Après de nombreux autres, Kris Princen s’est laissé piéger…

Le Herock Spa Rally 2017 s’est achevé par un invraisemblable coup de théâtre: alors qu’il avait quasi course gagnée, Kris Princen (Skoda Fabia R5) est parti en tonneau dans la dernière spéciale, offrant sur un plateau la victoire à Cédric Cherain (Citroën DS3 RRC), dès lors net vainqueur devant Benoît Allart et Vincent Verschueren (tous deux sur Skoda Fabia R5). Marquée par une impressionnante série d’abandons, cette troisième édition du Spa Rally a également couronné Stefaan Prinzie et Sharon Vermeulen (Opel Ascona 400) en HBRC et Yves Deflandre et Joseph Lambert (Porsche 911) en Régularité Historique.

Cédric Cherain a répondu de la meilleure façon à ses détracteurs en évitant toute grosse erreur alors que la plupart des autres en faisaient. (photo TimPhoto)

On savait le parcours du Spa Rally très sélectif; la météo l’a rendu encore plus exigeant! Une simple énumération des abandons ayant frappé des candidats aux premières places suffit à le prouver. Dès vendredi soir, alors que la pluie ne s’était pas encore invitée sur la région spadoise, Cédric De Cecco (Peugeot 208 T16-moteur), Guillaume de Mevius (Peugeot 208 R2-moteur) et Michaël Albert (Skoda Fabia WRC-allumage) manquaient déjà à l’appel; quant à Adrian Fernémont (Ford Fiesta R5-rupture de flexible de freins), il décidait de ne pas repartir samedi matin, estimant que son retard l’empêchait de tenir le rang qu’il espérait.

Cascade d’abandons

Disputée sur des routes détrempées, la seconde journée tournait à l’hécatombe: Ludovic Sougnez (Mitsubishi EvoX-embrayage), Chewon Lim (Hyundai i20 R5-biellette de direction cassée) et Guillaume Dilley (Skoda Fabia R5-double crevaison) quittaient la scène durant la boucle initiale; ils étaient rejoints par… le leader Kevin Abbring (Peugeot 208 T16-touchette et moyeu cassé) dans le deuxième passage à Wanne où il avait déjà frôlé la correctionnelle en matinée lorsqu’il avait visité un fossé.

Les deux favoris, Kevin Abbring et Kris Princen, se sont laissés piéger.

Et la liste des abandons ne s’arrêtait pas là: Mélissa Debackere (Skoda Fabia R5-roue arrachée), Guino Kenis (Mini JCW-flexible de freins), Pieter-Jan Maeyaert (Ford Fiesta R5-sortie), Kevin Demaerschalk (Citroën DS3 R5-soucis électroniques) et Patrick Snijers (Porsche 997 GT3-moral en berne après avoir subi plusieurs pénalités routières) se retrouvaient également sur la touche. Les concurrents des plus petites catégories n’étaient pas épargnés, à l’image de Pierre Hubin (Citroën DS3 R3-tonneau), Didier Bosseloir (Honda Civic R3-sortie) et Amaury Molle (Citroën DS3 R3-alarme moteur) dont la course s’achevait prématurément.

Rebondissement

Se tenant à l’affut derrière Kevin Abbring dont il s’était rapproché à une vingtaine de secondes grâce à un excellent chrono dans la première Clémentine, Kris Princen (Skoda Fabia R5) profitait du retrait du pilote néerlandais pour s’emparer du commandement et semblait filer vers une deuxième victoire 2017, précieuse dans l’optique du championnat. Mais tous ses rêves s’évanouissaient quand il partait en tonneau dans cette même Clémentine, l’ultime tronçon chronométré qu’il avait abordé avec plus de 20 secondes d’avance sur son poursuivant.

Ayant sonné la charge pendant toute la journée et prenant de plus en plus confiance sur les routes boueuses, Cédric Cherain héritait in extremis de la victoire: “Je suis évidemment heureux de l’emporter mais je veux d’abord avoir des nouvelles de Kris et Peter,” expliquait-il au flying finish. Une fois rassuré, le vainqueur savourait pleinement ce verdict qui tombe à pic: “Je m’aligne au coup par coup sans viser le titre et dans cette optique, une victoire est précieuse pour tenter de persuader des partenaires de miser sur moi pour d’autres rendez-vous. Ici, je suis mal parti en commettant une erreur dans la spéciale d’ouverture mais samedi, j’ai trouvé des conditions qui me convenaient bien: j’adore ces spéciales très naturelles, et la boue ne me gêne pas. J’ai donc attaqué pour maintenir Kris sous pression, avec le résultat qu’on connaît. Après le Wallonie, le Condroz et l’East Belgian, je m’impose à Spa, la quatrième grande épreuve wallonne. Ce succès me comble d’autant plus qu’il a été conquis sur des routes où je venais en spectateur quand j’étais gamin…”

Benoît Allart s’est magnifiquement racheté de son erreur précoce du Haspengouw. (photo J. Dozin)

La deuxième place revenait à Benoît Allart (Skoda Fabia R5), auteur d’une course régulière et intelligente qui lui permet d’effacer la désillusion du Haspengouw: “Voulant retrouver la confiance et reprendre du rythme, je ne me suis pas trop tracassé de ma position au classement et j’ai évité tous les pièges. Au final, c’est un peu l’histoire du lièvre et de la tortue: je n’étais pas le plus rapide mais je finis 2ème!”

Finalement, la grosse erreur de Vincent Verschueren dans l’ES1 ne lui aura coûté qu’une place au classement. (photo TimPhoto)

On pointait ensuite Vincent Verschueren (Skoda Fabia R5) bien remonté après ses mécomptes vendredi soir (un tour de trop dans la spéciale du circuit), Armand Fumal (Citroën DS3 R5), crédité d’une belle prestation pour son retour aux affaires, et Frédéric Bouvy (Porsche 997 GT3), auteur d’un véritable exploit avec cette cinquième place – assortie d’un succès en deux roues motrices – au volant d’un engin pas spécialement adapté à ce genre d’exercice.

Superbe prestation d’Armand Fumal, 4ème pour sa première course sous la pluie avec la DS3 R5. (photo B. Vanpoucke)

Le top 10 était complété par Jochen Claerhout (Porsche 997 GT3), Bastien Rouard (Citroën DS3 R3), impressionnant chef de file du “gang des tractions”, Romain Delhez (Opel Adam R2), superbe vainqueur chez les Juniors, Marc Duez (Porsche 997 GT3), ravi de se retrouver aussi bien loti, et Aurélie Dehaye (VW Golf kit car), qui cueille les fruits de sa régularité.

Fred Bouvy a été de bout en bout le mieux classé des pilotes de Porsche GT3. (photo J. Dozin)

Classement final
1. C. Cherain-J.P. Delmelle (Citroën DS 3 RRC) 1h55’21’’8
2. B. Allart-K. Fernandez (Skoda Fabia R5) +6’02″0
3. V. Verschueren-Veronique Hostens (Skoda Fabia R5) +7’07″1
4. A. Fumal-M. Louette (DS 3 R5) +7’46″1
5. F. Bouvy-J.L. Hottelet (Porsche 997 GT3) +8’45″6
6. J. Claerhout-P. Vandeputte (Porsche 997 GT3) +12’33″6
7. B. Rouard-S. Delhaye (Citroën DS3 R3) +14’32″5
8. R. Delhez-G. Bollette (Opel Adam R2) +14’56″7
9. M. Duez-A. Leyh (Porsche 997 GT3) +16’08″8
10. Aurélie Dehaye-E. Gully (VW Golf kit car) +18’50″1