Quinze ans après leur dernier rallye ensemble et 20 ans après la première de leurs quatre victoires au Rallye du Condroz, Bruno Thiry et Stéphane Prévot ont fait honneur à leur réputation en réalisant une prestation de haut rang en bord de Meuse. Pour sa découverte de la catégorie R5, Bruno Thiry s’est offert une très belle 5e place au classement général d’une épreuve fertile en rebondissements. Un rallye qui n’a pas souri à chacun des quatre membres de la « Belgian Battle ».
Rendues délicates par la pluie tombée dans la nuit de samedi à dimanche, les routes du Condroz allaient faire une première victime dans le quatuor défendant les couleurs de la filiale belge de la marque au double chevron. Dans la première spéciale dominicale, Yves Matton partait à la faute au volant de sa Citroën C4 WRC. L’abandon était inévitable. Mais le patron de Citroën Racing restait dubitatif : « Je me demande toujours ce qu’il s’est passé. C’est comme si j’avais tiré le frein-à-main en pleine ligne droite. L’arrière a décroché brutalement, nous envoyant en tête-à-queue à très haute vitesse. Les dégâts n’étaient pas énormes, mais avec le choc, l’amortisseur avant-gauche était passé à travers le capot. C’est une fin de rallye un peu frustrante car le top 5 était parfaitement envisageable. Nous retiendrons malgré tout quelques chronos sympas dans le top 3. »
Cette première spéciale faisait une autre victime, Kevin Demaerschalk, qui se retrouvait en deux roues motrices. Mais heureusement, le jeune pilote de Hoeilaart pouvait continuer. « Dans l’aventure, en propulsion, nous avons perdu une minute et demie. Sur la liaison, nous avons pu heureusement résoudre le problème, qui se situait au niveau d’un cardan », expliquait le pilote Citroën Belux. « La suite de la journée fut une succession de bons chronos et de petits soucis. Comme par exemple un capot qui se soulève et me bouche la vue. C’est dommage que nous n’ayons pas pu effectuer deux spéciales consécutives sans être perturbés par une chose ou l’autre. Car, quand tout était en ordre sur notre voiture, les chronos suivaient et nous pouvions vraiment espérer mieux que notre 9e place finale. »
Huitième au moment de repartir de Huy dimanche matin après une première étape difficile, François Duval signait d’emblée le meilleur temps. Mais il perdait tout le bénéfice de son excellent réveil dans le chrono suivant : « Sur la liaison, j’ai vite compris que nous avions un problème d’alternateur. Afin d’épargner la batterie pour essayer de rallier l’assistance, nous avons disputé la deuxième spéciale en mode Liaison, perdant une trentaine de secondes au passage. C’est dommage car le set-up modifié au niveau du différentiel dimanche matin fonctionnait pas mal et cela s’est tout de suite vu dans les temps. Je souffrais de nettement moins de sous-virage que hier. »
Mais il était écrit que ce rallye ne devait pas être celui de François Duval. Peu après l’assistance de la
mi-journée, l’abandon était au rendez-vous alors qu’il était remonté au 6e rang du classement général. « Un amortisseur s’est fendu et l’huile s’écoulait sur la roue. Il était trop dangereux de continuer ainsi. C’est triste, surtout que nos chronos étaient nettement en progrès par rapport à la première journée de course », regrettait le pilote de Cul-des-Sarts.
Quatre pilotes au départ. Et deux à l’arrivée. Cinquième du classement final de ce Rallye du Condroz, Bruno Thiry était évidemment radieux : « Quel rallye! Je tiens vraiment à remercier Citroën, mais aussi l’équipe de Caren Burton. La voiture n’a pas eu le moindre souci et je suis heureux de leur rendre sans la moindre gratte. Jamais je n’aurais imaginé terminer dans le top 5 de ce rallye à mon âge. Mais ne comptez pas sur moi pour faire la même chose dans 20 ans! Cette Citroën DS3 R5, c’est vraiment une voiture jouissive. Il m’a fallu évidemment un peu de temps pour commencer à comprendre comment l’exploiter. Merci aussi à Stéphane Lefebvre, qui m’a expliqué aussi comment je devais piloter cette R5. Je regrette juste un peu le temps perdu samedi en devant ouvrir la route. Mais pour le reste, ce ne fut que du bonheur ! »
Même si Citroën Belux n’a pu rééditer le doublé signé l’an dernier grâce à Craig Breen et Stéphane Lefebvre, les responsables de l’opération dressaient un bilan satisfaisant de l’opération « The Belgian Battle » mise sur pied à l’occasion de ce Rallye du Condroz. Directrice Communication de Citroën Belux, Anouk Van Vliet était en effet heureuse d’avoir permis à Bruno Thiry et Stéphane Prévot d’avoir la confirmation que leur popularité était toujours intacte : « La foule qui se massait devant notre emplacement d’assistance quand nos pilotes rentraient était vraiment impressionnante ! Même si la chance n’a pas été au rendez-vous pour chacun de nos quatre pilotes, ils ont pu démontrer une fois encore la compétitivité des produits Citroën. Et sur ce rallye, avec pour équipiers de vrais références, Kevin Demaerschalk a prouvé à nouveau qu’il était vraiment très rapide. Bruno et Stéphane ont livré une superbe prestation, démontrant qu’ils n’ont rien perdu. Nous sommes vraiment heureux d’avoir contribué à faire de ce Rallye du Condroz un bel événement très populaire, que ce soit sur les spéciales ou dans le parc d’assistance en bord de Meuse. »
Source : Com