Marc Turrion et Manu Bouts s’imposent à Waremme

Rallye Vincent Marique

Une course à rebondissements, c’est ainsi que l’on se doit de qualifier ce 34e rallye Jean-Louis Dumont. Malgré les menaces des météorologues, le parcours est resté invariablement sec, à quelques pièges près. Et une fois de plus, le tracé proposé par l’Ecurie Hesbaye montrait une grande sélectivité.

Quelques minutes avant le départ, Jacques Ravet, maître d’œuvre de l’épreuve, déclarait craindre une météo aussi clémente. « En général, les pilotes sont beaucoup plus prudents lorsque la météo est pluvieuse. » Libéré de cette humidité redoutée, les 150 équipages au départ ont abordé l’épreuve couteau entre les dents, et ce dans toutes les catégories. Outre les erreurs de pilotage, il fallait encore aux pilotes gérer la mécanique pour éviter les avaries. Sur un parcours sec, comprenant des portions très rapides sollicitant les moteurs, succédaient des virages lents et techniques, faisant quant à eux souffrir freins et transmissions. Au total plus de 40 véhicules ont été trahis par la mécanique, pour un total de 76 abandons.

La course en D4

Nombreux étaient ceux qui misaient gros sur Jonas Langenakens (Mitsubishi Lancer) avant le départ. C’était sans compter sur un premier fait de course mécanique. « Dans la première spéciale, la durite du turbo s’est déconnectée et nous avons perdu 50 secondes », soupirait le véloce néerlandophone, avant d’abandonner en début d’après-midi. Sort identique pour Patrick Diels (BMW Série 1), vainqueur en 2016, trahi par son moteur dès les premiers kilomètres. Quatre Mitsubishi émergeaient alors rapidement : celles de Jos Pennartz, Marc Turrion, Steve Matterne et Jean-Fred Colignon. Autoritaires, Turrion et Matterne, s’accaparaient rapidement les deux premières places et tenaient à peu près le même discours : une course relevée, pas facile, mais dépourvue d’anicroche. Entre Colignon et Pennartz, l’écart était plus ténu, jusqu’à une petite erreur du second cité, dans l‘avant dernier chrono. « Nous sommes content de notre résultat. Cette quatrième place conforte notre première place au championnat », déclarait Pennartz. Quant à Colignon, c’est soulagé qu’il rejoignait l’arrivée à la troisième position, comme l’an dernier : « J’ai attaqué fort en début de journée et ça a payé. La fin de course était plus compliquée. Je n’avais pas prévu une météo si clémente et mes pneumatiques pour le sec étaient à l’agonie, comme les freins d’ailleurs… »

On notera la Cinquième place du britannique David Tinn et de sa superbe et performance Proton Satria. « J’étais un peu en retrait dans la première boucle. C’est dommage car, par la suite, je suis parvenu à tenir le rythme de mes adversaires. » Belle performance également pour la Subaru de Thomas Léger, propre et efficace. A la septième place, on retrouve la première deux roues motrices, la BMW M3 de Bert Truyens. On soulignera encore la 11ème position du local Yannick Peigneur, dont la BMW M3 fait encore quelques maladies de jeunesse.

Suspens en Division 1-2-3

Une fois de plus le contingent au départ a assuré une course absolument passionnante. Les chamailleries ont été ininterrompues, entre les trois Opel Astra de Manu Bouts, Julien Delleuse et Eddy Marique. Une bagarre d’Opelistes à laquelle se mêlaient brillamment la Ford Fiesta de Yannick Kalbusch, les Renault de Jean-Michel Dumont, Kenny Herbillon et Frédéric Jamoulle, la fidèle Golf de Geoffray Vecoven et la Citroën DS3 R3 de Michael Lottefier. Pas de cadeaux entre tous ceux-là… et un écrémage qui commençait beaucoup trop tôt, avec le retrait sur bris de cardan de Jean-Michel Dumont et sur fuite d’essence d’Eddy Marique. Manu Bouts, de retour au volant d’une performante traction, se battait alors devant, non sans une petite erreur dans le « piège d’Oleye », avec Kenny Herbillon. Julien Delleuse suivait de près, talonné par Vecoven. Delleuse devait renoncer, à son tour, en début d’après-midi, cardan cassé. A deux spéciales de la fin, le trio de tête semblait gravé dans le marbre, même si les écarts restaient très proches entre un Manu Bouts déchaîné, un Kenny Herbillon irréprochable et un Geoffrey Vecoven sûr de lui. Mais le juge de paix du rallye, la longue spéciale d’Oleye jouait à nouveau son rôle, s’offrant le dernier soupir de l’alternateur de Vecoven et poussant Herbillon à la faute…

En définitive, derrière un Manu Bouts aussi bouillant que son moteur en légère surchauffe, c’est Fred Jamoulle, auteur d’une course certes discrète, mais intelligente qui hérite de la seconde position, à près de 3 minute de Bouts, il est vrai. Derrière la Clio de Jamoulle, le podium est complété par Yannick Kalbusch, vainqueur avec sa Ford Fiesta de la classe 3-9. Emmanuel Balthazar (Peugeot 309) s’est battu toute la journée avec un échappement cassé, mais termine quatrième, 11 secondes devant la Renault Clio d’Eric et Armand Nandrin. Remarquable sixième avec une vénérable BMW E21, Loic Pirot remporte la classe 3-11. La catégorie 2-5 tombe aux mains du véloce Laurent Secretin (Peugeot 106), alors qu’en 2-6 c’est Mickael Kerf (Renault Clio) qui empoche la mise. Les classes 1-2, 3-8, et 2-4 tombent respectivement aux mains de Bernard Mahy (BMW 320is ; 20ème ), Lionel Radoux (Peugeot 106 ; 21ème) et Philippe Robyns (Suzuki Swift ; 32ème).

On notera encore que la famille Dumont n’a pas été épargnée par la malchance. Après Jean-Michel, le père, Loïc Dumont, le fils devait renoncer pour cause de problèmes d’alimentation d’essence. Une déception, d’autant que le petit-fils de Jean-Louis Dumont ne déméritait pas en matière de chronos !

Les Historiques, entre absence et maîtrise

Contrairement aux habitudes, la catégorie historique a été relativement épargnée par les abandons. Certes, on notait le retrait de la très rapide Ford Escort du paveur waremmien Hubert Deferm, mais plus de 75% des équipages engagés rejoignaient l’arrivée.

En catégorie PH, on assistait à une véritable démonstration, dans le chef de Jean-Marc Devillers qui, malgré ses craintes, parvenait à garder l’avantage conquis en début de course. Malgré une bonne dose d’engagement, Michael America (Opel Kadett) ne parvenait pas à réduire les 25 secondes d’écart. A la troisième position, on retrouvait la superbe Datsun Violet de Benny Heymans.

En catégorie SR, le retrait de Deferm ouvrait une voie royale à la performante Opel Ascona de Francis Pesser. Il terminait la treizième spéciale avec près de 2 min 30 d’avance sur l’Escort de Fuger et près de 4 min 30 sur l’Opel de Deveux.

Toute l’équipe de l’Ecurie Hesbaye et du Hesbaye Motor Club vous donnent rendez-vous en début de saison prochaine, pour fêter une 50ème édition du Rallye de Hannut qui se voudra exceptionnelle.

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Photos Jérôme Deskeuvre