Des boucles chevrotines très internationales

National Julien FRERE

Victoires pour David Campling en Division 4 et Florion Gonon en Prov’Historic

David Campling a précisément imposé l’ex Subaru Impreza WRC S10 d’Hubert Deferm (J. Berger)

Un Anglais et un Suisse s’imposent dans une nouvelle édition, toujours très internationale, des Boucles Chevrotines. Si Hubert Deferm gagnait en PH/SR, c’est son ancienne voiture qui s’imposait en Division 4 aux mains de David Campling. Quant à Florian Gonon, on pouvait parler de découverte victorieuse pour le Suisse, en PH/Classic. De référence, il en était une fois de plus question également avec Vincent Gallet qui dominait le classement en Divisions 1-2-3 confondues.

Avec 126 équipages au départ, les organisateurs des Boucles Chevrotines avaient réuni un plateau plus que diversifié sur les routes de la région de Sautin. Cette année, l’édition débutait par une nouvelle version de Rance qui faisait quasi l’unanimité. Comme souvent depuis quelques années, les étrangers étaient nombreux au départ et c’est un de ces derniers qui était le premier à se faire remarquer. Au volant de sa Ford Fiesta S2000, Mark Holmes n’était qu’à une petite seconde de Jean-Noël Tournay (Mitsubishi Lancer Evo9) dans la première ES. Malheureusement, le pilote anglais partait à l’erreur dès la suivante, Montbliart et ses 14,6 kilomètres. Son compatriote David Campling (Subaru Impreza WRC) y signait par contre son premier meilleur temps et commençait sa remontée sur le français Tournay. Si ce dernier rentrait avec huit secondes d’avance après la première boucle, il ne pouvait ensuite résister à l’ancienne monture de Hubert Deferm (mais aussi de Hirvonen ou encore d’Atkinson). Deux ans après ses débuts sur la même épreuve, Campling y remportait sa première victoire devant Tournay qui aura tout essayé. Pour la dernière marche du podium, c’était plus que disputé avec Vincent Vertommen (Evo9) qui se permettait même de signer le troisième meilleur temps avant de sortir en fin de deuxième boucle. Trop vite ralenti par un souci de commande de boîte, Mathieu Lapaille (Peugeot 207) était néanmoins en mesure de prendre le relais au même titre que les Mitsubishi du Néerlandophone Bart Vrijdaghs (Evo7) et l’Anglais Matthew Hirst (Evo9). Mais à une spéciale de la fin, ces derniers devaient en rester là malgré une jolie évolution, dont les deux scratches signés dans Rance par Hirst.

 

Sur ces spéciales de grands garçons, les propulsions n’étaient pas en reste et John Reddington était longtemps le meilleur de la bande avec un quatrième temps signé dès la première spéciale sur sa Ford Escort MK2 à moteur Millington. Parfois devant ce dernier avec sa BMW M3, Edouard-Jean Masquelier était loin de démériter et terminait dans le top 5 juste derrière l’Irlandais. Mais en signant le dernier scratch, Christian Guillemin et sa Porsche 997 GT3 effectuaient une superbe remontée pour finir sur le podium dès sa première participation à l’épreuve. Après l’abandon de Lapaille, l’Irlandais Paul McDevitt s’accaparait la classe 13 avec sa très “ronronnante” Toyota Corolla AE86 tout en suivant les propulsions précédemment citées, au général. Egalement bien parti en 4-12, son compatriote Niall O’Sullivan (Citroën C2) devait en rester là après la première boucle (cardan cassé) alors qu’il était dans la même seconde que Thibaut Duloroy et sa jolie Peugeot 106 Kit Car. Proche du rythme de ces derniers, une autre C2 (R2 Max) prenait le relais dans la catégorie avec la victoire du Néerlandophone Steve Coussaert.

Ce diable de Vincent Gallet l’a cette fois remporté dans un Rallye “traditionnel” (J. Berger)

Quatre départs en 2019 et autant de victoires, Vincent Gallet (Peugeot 306) n’a pas encore trouvé de concurrence cette saison. Et si certains ont parfois reproché au pilote de Macon de gagner « facilement » en D4 il y a quelques années, on peut dire qu’il a assurément fait aussi bien en venant s’aligner en Divisions 1-2-3 où les pneus de tourisme sont obligatoires. Derrière, Eddy Marique (Opel Astra) se livrait à un joli duel avec « Jé » (Citroën DS3) qui sera le seul à prendre un scratch à Gallet. Malheureusement, des soucis électriques pour Marique laissaient la dernière marche du podium à une autre Opel, la spectaculaire Omega de Stéphane Hubin. Dans le top 5 dès le premier chrono, Anthony Kirsch (Opel Corsa) était en mesure de finir non loin de l’Omega mais un moteur cassé en décidait autrement. Finalement, c’est Michaël Nuée (306) qui terminait quatrième devant des pilotes aussi intelligents que rapides sur ces spéciales de longue haleine. Cinquième avec une Peugeot 205 loin des performances des précédents, Guy Grosjean ne pouvait espérer meilleur résultat. Constat similaire pour Marc Delfosse (Suzuki Swift) et Xavier De Ro (Citroën DS3 HDi) qui suivaient et remportaient respectivement leur classe 8 et 5. A seulement cinq secondes de De Ro, Loïc Dumont (Peugeot 106) a prouvé qu’il n’avait rien à envier aux références. La conclusion est identique pour Arnaud Vincke qui prenait une superbe deuxième place en 3-8 avec la « petite » Citroën AX de sa compagne. Egalement très en forme avant de sortir, Vilmo Boet devait laisser la victoire en 3-9 à l’autre Corsa de Guillaume Detrait. Quant à Eric Domisse (Peugeot 309), il remportait sa première victoire dans la classe 6 après une petite erreur du leader actuel du championnat FWB, Charles Rousseau (Renault Clio).

Florian Gonon se plait décidément en Belgique et aligne les succès, cette fois face à “Vande” himself (J. Berger)

Enfin, les historiques étaient également en forme du côté de Sautin avec 24 montures réparties entre les Classic (18) et S/R (6). Dans ce dernier classement réservé aux anciennes non conformes à la fiche d’homologation de l’époque, Hubert Deferm (Escort similaire à celle de Reddington) s’imposait logiquement devant Gérald Encart (VW Golf), deuxième « survivant » du PH S/R. En Classic, ils étaient la moitié à voir l’arrivée avec non moins de cinq Escort aux cinq premières places mais une MK1 devant toutes des MK2. Malgré des soucis de freins en fin d’épreuve, le Suisse Florian Gonon a une fois de plus prouvé tout son talent alors qu’il découvrait les Boucles. Pourtant, son plus proche poursuivant n’était autre que Jean-Pierre Van de Wauwer venu régler l’autre monture du Luxembourgeois Michel Horgnies, le co-pilote de Gonon. Référence de l’épreuve, Christophe Jacob rencontrait quelques soucis de jeunesse avec sa nouvelle MK2 mais se rassurait avec plusieurs meilleurs temps qui annonçaient un nouveau duel de choc avec le vainqueur. Cette année, les Anglais “ont eu plus difficile” et le meilleur de la bande était Tim Freeman qui devançait nos compatriotes Etienne-Philippe Courtin (toujours en tête du championnat en PH Classic) et Luc Savigny. Quant à Marvin Jussiant, il prenait la sixième place, la première “non Ford” grâce à son Opel Corsa et la victoire de classe 16.

CLASSEMENTS GÉNÉRAUX

Division 4 :

1. D. Campling-J. Ducker (Subaru Impreza WRC-1er 4/14) en 1h03’25

2. J-N. Tournay-L. Mouton (Mitsubishi Lancer Evo9-4/14) +40’’

3. Chr. Guillemin-D. Segers (Porsche 997 GT3)-4/14) +1’45

4. J. Reddington-D. Mullen (Ford Escort-4/14) +1’54

5. E-J. Masquelier-V. Therin (BMW M3-4/14) +2’34

6. P. McDevitt-R. Fitzpatrick (Toyota Corolla-1er 4/13) +3’48

7. A. Heyrick-D. Grunewald (Subaru Impreza-4/14) +3’49

8. Kr. et E. Dedoncker (Fiat Abarth Punto S2000-4/13) +5’07

9. Y. Fourdin-Kr. Botson (BMW 316 Compact-4/13) +5’50

10. B. Smith-St. McIlroy (Mitsubishi Lancer Evo7-4/14) +6’00

14. St. Coussaert-A. Dupan (Citroën C2-R2 Max-1er 4/12) +8’59

(21 classés)

Divisions 1-2-3 :

1. V. Gallet-G. Burniat (Peugeot 306 GTi-1er 3/10) en 1h04’31

2. « Jé »-E. De Bolle (Citroën DS3-R3-3/10) +1’14

3. St. Hubin-E. Defourny (Opel Omega-1er 3/11) +2’09

4. M. Nuée-Fr. Hannoteau (Peugeot 306-3/10) +3’18

5. G. Grosjean-J-M. Piret (Peugeot 205-3/10) +5’43

6. M. Delfosse-S. Lemaire (Suzuki Swift-1er 3/8) +6’26

7. X. De Ro-M. Lefebvre (Citroën DS3 HDi-1er 2/5) +6’35

8. L. Dumont-L. Gillet (Peugeot 106-2/5) +6’40

9. A. Vincke-D. Ausloos (Peugeot 205-3/8) +7’21

10. G. et P. Meunier (Peugeot 205-3/8) +7’30

11. B. Meunier-J. Wallemme (Peugeot 205-3/8) +7’40

12. Fr. Deglin-C. Jacquemin (Opel Corsa-3/8) +7’52

13. G. Detrait-A. Stevenaert (Opel Corsa-1er 3/9) +8’34

14. D. Staes-P. Cuvelier (Peugeot 306-3/10) +9’05

15. G. Paquet-E. Demey (Peugeot 205-3/8) +9’18

20. E. Domisse-M. Bayot (Peugeot 309-1er 2/6) +11’20

(29 classés)

Prov’Historic Classic :

1. Fl. Gonon-M. Horgnies (Ford Escort MK1-1er PH/18) en 1h05’52

2. J-P. Van de Wauwer-Gr. Surinx (Ford Escort MK2-PH/18) +50’’

3. T. Freeman-D. Williams (Ford Escort RS1800-PH/18) +3’36

4. E-Ph. Courtin-J-M. Toussaint (Ford Escort-PH/18) +9’30

5. L. Savigny-Fr. Jonckheere (Ford Escort-PH/18) +10’36

6. M. Jussiant-F. Hannot (Opel Corsa-1er PH/16) +14’52

(8 classés)

Prov’Historic S/R :

1. H. Deferm-Th. Surson (Ford Escort MK2-1er PH/SR) en 1h05’58

2. G. et S. Encart (VW Golf-PH/SR) +20’54

(2 classés)