Julien Delleuse s’impose en divisions 1-2-3
Le Rallye de Hannut, 52e du nom, a encore rencontré un grand succès, ce dimanche. Pas loin de 200 voitures, modernes, historiques ou démo, s’élançaient effectivement du Marché couvert de Hannut pour affronter les 15 spéciales chronométrées du parcours hesbignon. La course débutait sur un rythme soutenu, laissant présager de superbes luttes à la régulière… jusqu’à ce que les gouttes apparaissent sur le tracé Hesbignon. Des précipitations qui ne cessaient guère et causaient faits de course et abandons par poignées.
Salué par beaucoup pour sa rapidité, le parcours Hannutois a également surpris par sa difficulté une fois détrempé. Changements d’adhérence exacerbés, projection de boue dans les courbes, flaques. Aux yeux de certains, les dernières spéciales s’apparentaient à des épreuves de survie, en témoigne la liste des abandons, comptant 93 unités, alors que l’on n’en comptait qu’une bonne quinzaine au terme de la première boucle.
En Division 4, la tête de la course avait fière allure… jusqu’au départ de la dernière boucle. Celle-ci était fatale à l’équipage hannutois composé de Philippe Stéveny et Gaétan Sonck engagés sur une Fiesta R5. Tout autant auteur d’une sortie mineure, la Skoda de Jourdan Serderidis, n’allait pas plus loin que la spéciale 11. Maître du jeu, Patrick Snijers, domptait sa Porsche 911 mais, comme ses concurrents, connaissait quelques déboires en fin de course. Partis en pneu froids après une neutralisation, il perdait de précieuses secondes en loupant un freinage, puis en crevant dans la spéciale suivante, avant d’être ralenti par de la buée dans la dernière étape de classement. Son avance amputée, on a un instant cru à la victoire du local Cédric Hubin qui se montrait très à l’aise au volant d’une Skoda R5 qu’il découvrait pourtant. C’était sans compter sur Henri Schmelcher dont une course sûre, en embuscade, portait ses fruits dans les ultimes kilomètres, les 14 km ruisselants de la spéciale de Cras-Avernas. « C’était une belle course, je suis assez satisfait, même si je ne m’attendais pas à ce résultat. Je me sentais bien en fin de course, juste avant les derniers chronos. », déclarait le pilote de la Polo R5 Dans les échappements de Schmelcher, on trouve donc les deux déçus du jour Hubin et Snijers, dans cet ordre. On ne manquera pas de noter la superbe performance de Johan Van Den Dries, 7ème en D4, vainqueur de la classe 4-13 et première traction à l’arrivée, alors que la victoire en classe 4-12 revient à la C2 du Hannutois Jordan Remilly.
En Division 1-2-3 (pneus de tourisme obligatoires), les premières heures de cette édition du Rallye de Hannut, laissaient présager de luttes à couteaux tirés. Entre les Delleuse, Delrez, Jamoulle, Vecoven, Dumont, Herbillon et Tordeurs, les secondes se comptaient par unité. « J’espère que l’on va pouvoir se battre comme ça avec les copains au cours des 10 spéciales qui restent », souriait Julien Delleuse au premier tiers de la course. Un espoir aussi souhaitable que peu probable. Au gré des déboires mécaniques, les concurrents du pilote de l’Opel Astra disparaissaient tour à tour, pour ne plus lui laisser pour adversaire que la météo et un certain Stéphane Hubin. Le pilote de la puissante Opel Omega se réjouissait de ses performances : « Nous avons fait évoluer le moteur cet hiver. Ça fonctionne bien ! On est en contrôle et ça m’éclate de voir que je peux jouer devant avec cette voiture ». Second à l’arrivée, Hubin devance la Clio de Christiaan Spelmans, lui-même un peu étonné de ses performances dans ces conditions. « Enfin ! Je roule depuis une bonne dizaine d’années. J’ai été deuxième en 2014 et ici, je signe finalement ma première victoire à la maison. J’ai longtemps couru après celle-ci ! Une super voiture, une belle bagarre avec les copains, une super météo, je ne suis pas content, je suis heureux ! », rayonnait Julien Delleuse à la descente du podium.
Auteur d’un scratch, Joffrey Wuidar se plaçait au 4e rang et décrochait la victoire en classe 9. Guillaume Detrait s’intercalait en 8e position et remportait la Division 2 et la classe 6. Seul rescapé d’une maigre Division 1, Hans Keyen amenait tout de même sa Peugeot 306 au 24e rang final.
Du côté des historiques, dans les Division PH et SR nous avons également eu droit à deux véritables démonstrations. Celle de l’Ascona B de Jens Neskens tout d’abord. S’imposant en catégorie SR, il confessait toutefois : « Nous avons su prendre une belle avance en début de course. Nous avons fait le nécessaire pour la conserver mais je dois avouer que dans les dernières spéciales, nous avons vraiment roulé au ralenti, sans prendre de risques inutiles ». Neskens-Neskens devançent la BMW de Michael America et l’Opel de Patrick Driesen.
L’alter-ego de Neskens en division PH, Laurent Detal, faisait étal de son talent et de sa connaissance du terrain, non sans faire un pied de nez à la malchance : « Tout s’est très bien passé, mais il s’en est fallu de peu… Le câble de gaz a cassé juste après l’arrivée de la dernière spéciale ! », soupirait le hannutois, auteur de chronos à faire pâlir certains équipages d’autres divisions. Sur la seconde marche du podium, une autre Escort, la MK1 du britannique Tony Shields devançant la… Ford Escort d’un Philippe Hellings plus à l’aise en début d’épreuve.
Le Hesbaye Motor Club clôture cette édition du Rallye de Hannut avec une certaine satisfaction. « A l’exception d’un petit problème d’équipement de la spéciale 3 en début de course, nous avons plutôt rempli notre mission. Ça n’a pas été facile au vu de conditions météo et des nombreux faits de course, mais j’oserais dire que nous sommes passés entre le gouttes… La persévérance, le perfectionnement régulier et le kilométrage élevé paient. Un peu aidé par la météo, le rallye de Hannut 2020 a encore démontré que les parcours hesbignons sont loin d’être un long fleuve tranquille… », concluait Jacques Ravet. Et on ne saurait lui donner tort, la majorité des équipages ayant parcouru l’essentiel du parcours, sans trop de retard et malgré les innombrables sorties d’une édition du Rallye de Hannut qui restera dans les annales.
CLASSEMENTS GÉNÉRAUX
Division 4 : 1. Schmelcher-Ombelet (Polo R5- 1er classe 14) 1h13’32, 2. Hubin-Riguelle (Fabia R5) + 4’’, 3. Snijers-Thierie (Porsche 997 GT3) +19’’, 4. Streel-Driesens (Mitsubishi Lancer Evo IX) +1’18, 5. Jacobs-Flas (Mitsubishi Lancer Evo IX) +1’41, … 7. Van Den Dries-Lambion (Citroën DS3 R3 Max – 1er classe 13) +6’34, … 11. Remilly-Bolle (Citroën C2R2 – 1er classe 12) +9’25… (27 classés).
Divisions 1-2-3 : 1. Delleuse-Vandenbussche (Opel Astra – 1er classe 10) 1h21’06, 2. Hubin-Defourny (Opel Omega- 1er classe 11) + 23’’, 3. Spelmans-Michiels (Renault Clio)+1’25, 4. Wuidar-Pestiaux (Opel Corsa – 1er classe 9) +2’16, 5. Schmetz-Thonnard (Peugeot 106) +3’01, … 8. Detrait-Stevenaert (Renault Clio – 1er classe 6), … 20. Spelte-Lothaire (Peugeot 106 – 1er classe 5), … 24. Keyen-Laudus (Peugeot 306 – 1er classe 2), … 36. Piot-Delvaux (Skoda Fabia – 1er classe 8), … (50 classés)
PH : 1. Detal-Stevaux (Ford Escort – 1er PH18) 1h21’19, 2. Shields-Wild (Ford Escort) +2’25, 3. Hellings-Heusicom (Ford Escort) +2’48, … 11. Willems-Parent (BMW 316 – 1er PH17). (11 classés).
SR : 1. Neskens-Neskens (Opel Ascona – 1er SR20) 1h24’16, 2. America-Van De Maele (BMW 325) +2’28, 3. Driesen-Cornet (Opel Ascona) +4’11 (8 classés)