Le pilote Porsche a effectué un parcours sans fautes
Aborder le Rallye du Condroz en Porsche 997 GT3 reste un exercice particulièrement audacieux. En voir l’arrivée sans l’ombre d’une griffe ou d’une crevaison, tout en survolant la catégorie GT dans des conditions climatiques délicates, c’est tout simplement faire preuve de maestria. Au terme de la finale du championnat de Belgique des rallyes, Pascal Gaban pouvait être fier de sa course qu’il achevait à la 22ème place du classement, la première en catégorie R-GT : « Je suis heureux et soulagé à la fois car cette édition était particulièrement dantesque. Inutile de vous dire qu’en Porsche c’était plutôt sportif. Certaines portions de spéciales s’apparentaient parfois à de la survie. Contrairement à bon nombre d’autres concurrents, je n’ai pas commis une seule crevaison mais j’ai dû tourner autour de certaines grosses cordes et éviter les trous dans les portions de terre dégradées », relatait l’ancien champion du monde Gr.N.
Pour la petite équipe de Gaban Motorsport, la seule alerte survenait finalement avant le shakedown lorsque la Porsche 997 GT3 #25 refusait de démarrer, la faute à un alternateur capricieux. Un incident qui démontrait la solidarité existante entre les protagonistes du R-GT: « Je l’avais déjà souligné après le Spa Rally mais l’ambiance entre Porschiste est excellente. Ainsi, Romain Delhez n’hésitait pas me prêter celui qu’il avait en réserve afin que je puisse tout de même tester mon auto. »
Ce même Romain Delhez allait d’ailleurs s’avérer être le plus sérieux rival de Pascal Gaban pour la victoire en catégorie R-GT, quand bien même recensait-on 6 Porche 997 GT3 au départ. Jouant d’emblée de malchance, Gino Bux et John Wartique quittaient la caravane trop rapidement alors que Frédéric Bouvy crevait dès la première spéciale et que Renaud Verreydt n’affichait pas la forme escompté, souffrant du dos au point de se retirer volontairement le dimanche. « Jusqu’à samedi fin d’après-midi, ça restait serré avec Romain mais il était finalement mis hors-course pour une assistance interdite. Je suis déçu pour lui car c’est toujours plus fun lorsqu’on se bat à la seconde mais cette victoire fait le plus grand bien à toute mon équipe. »
A la droite de Pascal, Jérémy Penoy découvrait un niveau qu’il ne connaissait pas encore, même s’il a déjà disputé une dizaine de rallyes au niveau régional : « La préparation d’une telle épreuve est tout autre que ce que j’ai pu connaitre auparavant. De plus, il me fallait découvrir le système de notes de Pascal. L’expérience était enrichissante et j’ai appris énormément car il est quelqu’un qui met la barre très haut en termes de niveau d’exigence, de travail et de précision. Ce sont ces ingrédients qui nous ont permis d’enregistrer un tel résultat. » Réaliste, celui qui est aussi l’un des piliers de Gaban Motorsport ne remettra peut-être pas le couvert immédiatement : « La dépense en investissement et en temps est énorme. Je ne voulais pas décevoir mon pilote et je ne cacherais pas que je m’étais mis une certaine pression. J’avais ainsi pris une semaine de congé pour préparer le rallye. Je ne pourrais pas me le permettre trop souvent mais je voulais au moins le vivre une fois. »
Parallèlement au rallye, l’équipe du Gaban Motorsport avait continué à s’activer sur les pistes dans le cadre de la C1 Racing Cup. Une semaine avant le grand rendez-hutois c’est du côté de Francorchamps que la famille Gaban faisait étalage de son talent. En compagnie d’Olivier Palmaers et Olivier Meurens, père et fils concluaient les 24h 2CV à la 2ème place de la C1 Racing Cup belge. « De quoi me permettre d’aborder la finale de Mettet, samedi prochain en leader du championnat. Si je reste mathématiquement le mieux placé pour coiffer la couronne les derniers événements du Rallye du Condroz nous montrent qu’en sport moteurs rien n’est acquis avant la ligne d’arrivée. Cerise sur le gateau mon équipier depuis 2 courses, Olivier Palmaers, peut encore de son côté briguer le titre en junior », concluait Andy Gaban à qui on souhaite naturellement le meilleur pour la manche finale de Mettet.
(photos: Jérôme Fiasse, Quentin Carpentier & Jacques Letihon)