Le Rallye du Condroz a connu un final quelque peu apocalyptique avec un dernière étape spéciale – Ouffet-Clavier -, piégeuse comme jamais et qui a été fatale à la Skoda Fabia R5 de Sébastien Bedoret, auteur de sa seule erreur du week-end. Le pilote officiel a laissé dans un champ ses derniers espoirs de titre et de podium, après une prestation 5 étoiles. Après le retrait de Kris Princen, Adrian Fernémont avait les cartes en main pour atteindre son objectif suprême : le titre de champion de Belgique. Le pilote de la Skoda Racing Technology a failli tout perdre avec une crevaison lente qui lui faisait perdre 1 minute et 2 places. Mais le plus important était sauvé : Adrian Fernémont et Samuel Maillen sont les nouveaux champions du JobFixers Rally Belgian Rally Championship.
Le grand vainqueur de ce 46e Rallye du Condroz, c’est Stéphane Lefèbvre, en tête pratiquement de bout en bout de l’épreuve. Epaulé par son fidèle équipier Thomas Dubois, le Français a imposé la toute nouvelle Ford Fiesta R5 II qu’il découvrait. Mis sous pression par Bedoret et Fernémont tout au long du week-end, le vainqueur 2018 a prouvé une fois encore qu’il maîtrisait parfaitement son sujet et qu’il était à l’aise dans les conditions très spécifiques rencontrées au Condroz.
La bagarre fratricide entre Guillaume et Ghislain de Mevius a finalement tourné à l’avantage du premier nommé, qui termine sur la 2e place du podium avec 20 secondes d’avance sur son frère. Une Ford, une Citroën et une Skoda, le tiercé de tête est varié. Pour la petite histoire, une Ford n’avait plus gagné un rallye du championnat de Belgique depuis l’Omloop Van Vlaanderen 2013 (Loix, Ford Focus WRC)…
Derrière les quatre premiers, que des équipages heureux pour compléter le top 10 : Cédric de Cecco (Skoda), ravi de faire partir du Top 5 (6e l’an passé), Xavier Bouche (VW Polo) qui a réussi son meilleur Condroz depuis plusieurs années, Olivier Collard, qui visait le Top 10 et est donc plus que satisfait de cette 7e place, Davy Vanneste, qui découvrait la Citroën C3 R5 de DG Sport et a déjoué les pièges du parcours, PJM Cracco, mal parti samedi et qui a su augmenter le rythme au point de signer le meilleur temps dans cette fameuse dernière étape spéciale et un Bastien Rouard tout heureux d’intégrer ce top 10 in extremis. Et on peut y rajouter le « rookie » Maxime Potty, qui pour une première expérience en R5 et au Condroz a largement convaincu.
Au rang des déçus, il faut évidemment parler avant tout Sébastien Bedoret qui a vraiment « loupé le coche », mais aussi Vincent Verschueren, jamais parmi les tout premiers et finalement piégé lui aussi dans la dernière spéciale (il perd 10’ et termine 21e) et Pierre-Louis Loubet, piégé à plusieurs reprises par la spécificité du parcours et qui espérait bien mieux que cette 15e place.
Dans les autres catégories, il faut souligner le parcours sans faute de Pascal Gaban (Porsche), sans concurrence en RGT et 22e au général, la 24e place de Cédric Verhees sur sa Mitsubishi N4 qui devance d’une bonne minute la Mitsubishi de Jean-Fred Colignon, la belle prestation de la superbe Ford Escort « proto » de Pieter-Jan Mayaert, 25e au général.
Du côté des Junior, c’est finalement Gilles Pyck qui émerge en toute fin d’épreuve. Retardé la veille, le pilote de la Peugeot 208 R2 a profité d’une crevaison de Thibaut Mazuin pour remporter la victoire. Mais en R2, c’est bien le Hollandais Timo Van der Marel (Opel Adam) qui s’impose d’un souffle devant le régional Jean-Louis Boesmans (Ford Fiesta). En historique, victoire de la belle Ford Escort de Serge Daco devant une autre Escort, celle de Patrick de Blauwe. Dirk Deveux, 3e, est sacré champion de Belgique de la catégorie. 94 voitures sur les 137 ont finalement terminé l’épreuve.
Cette 46e édition du Rallye du Condroz aura été fertile en rebondissements et en suspense et, heureusement, sans problèmes conséquents au niveau de la sécurité. Rendez-vous est pris dans un an pour une 47e édition au moins aussi intense…