À l’arrivée sur le port de Monaco, tous les avis concordaient : le Monte-Carlo 2018 était un « vrai » Monte-Carlo avec son habituel cocktail de difficultés ! Neige, verglas, pluie, ’’soupe’’, boue, portions sèches ou détrempées, brouillard, rien n’a été épargné aux concurrents ; de quoi compliquer encore la tâche des « rookies », Guillaume de Mévius et Louis Louka ne diront pas le contraire.
Pour leur quatrième course seulement à bord de la Peugeot 208 T16 R5 préparée par DG Sport Compétition, ils n’avaient pas choisi la facilité en disputant la manche d’ouverture du championnat mondial. Leur superbe médaille d’argent en WRC2 n’en prend que plus de valeur : « Ce résultat, ils sont allés le chercher », analyse Alain Georges le team-manager de la structure theutoise. « Ils ont respecté les consignes à la lettre en gardant toujours à l’esprit qu’ils ont pour mission cette année d’emmagasiner de l’expérience. De ce point de vue, ils ont été servis ce week-end… »
Ayant déjà dirigé les troupes de DG Sport Compétition au ’’Monte’’ en deux occasions avec Quentin Gilbert, Alain Georges sait combien la préparation y est capitale : « Nous avons fait le maximum afin que Guillaume et Louis abordent ce rendez-vous dans un bon contexte. Après avoir déjà disputé le rallye du Var et la Ronde du Devoluy en 2017, nous avons organisé deux journées de test la semaine passée dans la région de Gap où la météo a proposé une belle variété de conditions différentes. Parfaitement guidés par Lionel Hansen dont l’expérience et la maîtrise technique ont encore fait merveille, notre équipage a pu passer en revue un large éventail de réglages et mieux appréhender les réactions de l’auto en fonction de son équipement pneumatique. Toutefois, il restait le plus dur : confirmer en course… »
Grâce à un tempo intelligent et régulier, l’équipage de la Peugeot jaune s’est placé d’emblée en ordre utile dans la hiérarchie du WRC2. Puis, au contraire de nombreux rivaux souvent bien plus expérimentés, il a évité toute erreur et rejoint l’arrivée au 2ème rang, après avoir eu les honneurs du direct télévisé dans la powerstage : « L’une des difficultés majeures est venue des incessants changements de rythme imposés par les variations d’adhérence », explique Guillaume. « Ce dimanche encore dans le Turini, la montée était sèche mais une fois le col franchi, c’est le verglas qui figurait au menu… Autre découverte pour nous, l’état de la route après le passage des WRC : leurs pilotes plongent dans les cordes comme des malades et ramènent énormément de boue sur la trajectoire, ce qui impose de fréquentes corrections dans les notes. »
Même s’ils auraient voulu « se lâcher » parfois pour taquiner le chrono, Guillaume et Louis ont refréné leurs ardeurs en se rappelant leur objectif prioritaire : « Nous sommes à l’arrivée du rallye le plus dur et le plus fou que nous ayons disputé jusqu’ici, nous avons appris énormément et en prime, nous marquons de gros points au championnat. Chaque chose en son temps : nous aurons l’occasion de hausser le rythme dans des épreuves que nous connaissons mieux. »
Au plan mécanique, la Peugeot 208 a parfaitement répondu aux attentes : « Outre les adaptations du set-up notamment via des changements d’amortisseurs, les mécanos n’ont eu qu’une intervention importante », précise encore Alain Georges. « Samedi après-midi dans l’ES11, le différentiel arrière a souffert dans un choc contre une pierre et il a fallu changer le pont, une opération réalisée en un quart d’heure. Plus encore que les autres rounds mondiaux, le Monte-Carlo se gagne en équipe car tous les maillons de la chaîne doivent être au top. Sans forfanterie, j’estime que DG Sport Compétition a démontré une nouvelle fois sa cohésion et son efficacité. Ce constat, en plus de la médaille d’argent en WRC2, booste encore le moral du team à l’orée de la saison ! »
Source : Com