Si la soirée apéritive de vendredi soir avait réussi à Adrian Fernémont, Vincent Verschueren était clairement le mieux réveillé ce samedi matin puisque le champion de Belgique en titre cueillait tous ses adversaires à froid dans la spéciale « juge de paix » de cette 35ème édition du Rallye de Wallonie. Longue de plus de 23km, l’étape de Nettinne-Mohiville réussissait d’ailleurs bien à sa Skoda Fabia R5. Au cumul des deux premiers passages, il collait en effet près de 12″ à son plus proche rival, Cédric Cherain : « Je savais que c’était là qu’il fallait faire la différence. Contrairement à mes concurrents, je ne dispose pas de la nouvelle évolution moteur de la Fabia. Cela se voit, par exemple, sur les spéciales plus techniques de Malonne et Bois-de-Villers. Dans Nettinne-Mohiville la majeure partie du tracé est très rapide avec peu de relance, je m’y sens comme un poisson dans l’eau ».
En quête de confiance lors des deux premières boucles après ses doubles sorties de route du début de saison, Cédric Cherain (Skoda Fabia R5 également) montait en puissance au fur et à mesure de la journée pour revenir à 7,5″ de l’homme de tête mais il pestait d’avoir concédé cinq secondes en callant au départ du 2ème passage dans Bois-de-Villers. « Je n’ai pas dit mon dernier mot, le rallye commence demain si on peut dire puisqu’on y annonce de la pluie. Cela m’arrange, en 2015, la dernière boucle s’était déroulée dans des conditions pluvieuses et j’avais remporté l’épreuve », se plaisait-il à rappeler.
Même son de cloche pour Adrian Fernémont. Auteur d’un tout droit dans la spéciale initiale, le pilote de la Skoda Fabia R5 aux couleurs de San Mazuin y concédait 10 et perdait progressivement le contact avec le duo de tête : « A moins que la pluie ne vienne redistribuer les cartes dimanche, je ne vois pas vraiment comment je pourrais revenir à la régulière sur Vincent et Cédric qui vont vraiment très vite. »
Longtemps 4ème du classement, Xavier Bouche (Skoda Fabia R5) perdait tout d’abord du temps en crevant dans la spéciale de Malonne avant de se voir infliger une pénalité de 3 minutes par le collègue des commissaires sportifs pour conduite dangereuse en liaison. Écœuré, l’ancien champion de Belgique (2005) pourrait ne pas repartir ce dimanche. Il laisse le champ libre à un autre Marchois, Olivier Collard, étonnant d’aisance pour ses débuts en R5, lui aussi sur une Skoda Fabia.
Clôturant le top 5 sur la Skoda Fabia R5 officielle, Sébastien Bedoret suivait à la lettre l’objectif qu’il s’était fixé, à savoir de se rapprocher progressivement des meilleurs. Un rang pour lequel il devra toutefois batailler ferme demain face à la Skoda Fabia WRC de Manu Canal-Roblès, deux secondes derrière, mais qui avouait ne pas pouvoir rouler beaucoup plus vite. Coupable d’une touchette dans la dernière spéciale du jour, Edwin Schilt (Skoda Fabia R5) occupait la 7ème position mais devra aussi surveiller ses arrières avec Achiel Boxoen (Ford Fiesta R5) et Patrick Snijers (Porsche 997 GT3) qui poussent fort derrière. Ce dernier les aurait d’ailleurs devancés au classement sans des soucis de direction assistée dans la dernière spéciale de la journée. Il peut néanmoins se consoler avec l’outrageuse domination qu’il impose en catégorie GT. Dixième, Pieter-Jan Michiel Cracco (Ford Fiesta R5) ne pointe qu’à 2″ de la Porsche et pourrait s’offrir le scalp du vainqueur de la première édition du Rallye de Wallonie si la pluie venait à se confirmer pour la journée de dimanche.
Du côté des tractions, la lutte fait rage entre la jolie Fiat Punto S1600 de Stephan Hermann et l’Opel Astra « M2000 » de Christophe Verstaen. Deux pilotes qui réussissent l’exploit de pointer aux portes du top 15 à la régulière. Leader de la catégorie R2 et 18ème au classement, le néerlandais Timo Van Der Marel démontrait que 7 mois d’inactivité n’ont pas altéré son coup de volant. Il devance le premier pilote du Junior BRC, Grégoire Munster, lui aussi sur une Opel Adam R2 et qui profitait des malheurs de Romain Delhez, sorti de la route au 2ème passage dans Natoye alors qu’il tentait de déborder Van Der Marel. Deuxième en junior, Tobias Brüls (Peugeot 208 R2) se retrouve esseulé mais Jean Dilley, qui souhaite de la pluie demain, entend bien ne pas lui rendre la vie facile au volant de sa Ford Fiesta R2T après avoir été retardé par une crevaison.
Enfin, la catégorie « Historic » se voyait littéralement décimée par les nombreux abandons dont ceux du leader Guino Kenis (moteur sur sa BMW M3), de Tom Van Rompuy (transmission sur son Opel Ascona 400) et de Stefaan Prinzie (embrayage sur son Opel Ascona 400). Autoritaire leader, Paul Lietaer (Opel Manta 400) n’a plus qu’à se laisser glisser vers une victoire qui lui tend les bras mais en rallye rien n’est jamais acquis tant que le podium final n’est pas franchi. Il devance Patrick Deblauwe (Ford Escort MK2) et Patrick Mylleville (Porsche 911).
Huit spéciales restent au programme pour la dernière journée de course et rien n’est fait puisque des orages accompagnés de fortes pluies sont annoncés ce dimanche.