Parlez du Rallye d’Ypres à n’importe qui et un nom reviendra toujours dans les conversations… Étonnamment, il ne s’agit pas de Thierry Neuville. Ni de son copilote Martijn Wydaeghe. En fait, l’homme en question n’évolue actuellement plus dans l’élite du Championnat du Monde FIA des Rallyes.
Il a pourtant pris le départ de 89 manches en WRC et a atteint le podium à trois reprises, dont deux fois à la deuxième place. Encore plus important encore dans cette partie du globe, il a remporté onze fois le Renties Ypres Rally Belgium. Il s’agit de Freddy Loix.
En 1998, Freddy avait le monde à ses pieds. Le Belge avait disputé quatre rallyes en mondial avec une Toyota Corolla WRC privée et avait fini troisième au Portugal et deuxième en Catalogne. Mitsubishi avait remporté des négociations intenses pour le recruter et il a passé les trois années suivantes au sein de l’équipe Ralliart d’Andrew Cowan.
Hélas, Freddy Loix n’allait plus goûter aux joies du podium en WRC. Que s’est-il passé pour ce sympathique pilote que tout le monde voyait rejoindre le cercle des vainqueurs après ses performances au volant de la Corolla ?
« La Mitsubishi n’était pas une voiture facile à piloter », a-t-il tenté d’expliquer. « Elle était plus grosse que la Toyota à laquelle j’étais habitué et tout semblait si différent. La Corolla roulait plus comme une traction avant et c’est ce que j’aimais. La Mitsubishi n’était pas comme ça. De mon point de vue, vous pouvez être un très bon pilote, mais cela sera toujours compliqué si la voiture ne vous convient pas, même en changeant les réglages et en travaillant sur tous les éléments. »
Son manager n’était autre qu’Alain Penasse, désormais l’organisateur du Renties Ypres Rally Belgium. Le Belge est suffisamment franc pour admettre que son ancien protégé et lui avaient peut-être fait fausse route en choisissant Mitsubishi.
« Comme l’a dit Freddy, la Mitsubishi ne lui convenait pas vraiment », a-t-il ajouté. « Il était aussi au côté de Tommi [Mäkinen] et je pense que cela a un peu écorné sa confiance. Je pense que Mitsubishi était une équipe très orientée sur la Finlande et tout le monde – hormis Tommi – avait un peu de mal avec cette voiture. Cela dit, ses performances avec la Toyota montraient de manière évidente son potentiel. »
Son passage chez Hyundai au volant d’une Accent WRC au gabarit plus compact confirmait sa pointe de vitesse.
« La Hyundai n’était pas aussi rapide que la Mitsubishi, mais j’ai quand même réussi à signer les mêmes temps avec l’Accent », a rappelé le pilote belge. « J’ai remporté des spéciales en Suède, en Grèce et même en Australie. La Hyundai convenait à mon style et je la pilotais plus comme la Corolla. Je ne regarde pas tellement en arrière à ce sujet, je me tourne toujours vers l’avenir. »
Après un bref passage chez Peugeot, Freddy Loix s’est retiré du WRC pour commencer ce qu’Alain Penasse décrit comme sa deuxième carrière.
Après avoir remporté quatre fois de suite le Rallye d’Ypres de 1996 à 1999, Freddy Loix est revenu sur la plus haute marche du podium en 2010. Avec des S2000 et des R5, il s’est offert sept éditions de l’épreuve en neuf ans… De quoi laisser de bons souvenirs au Roi d’Ypres.
« C’était une belle époque », a-t-il savouré. « C’était toujours un événement spécial et cela sera encore plus le cas cette semaine. C’est fantastique que le WRC vienne en Belgique. »
L’occasion de défier les meilleurs pilotes actuels au monde aurait-elle pu se présenter ?
« Je suis trop occupé », a-t-il répondu. « Je dirige maintenant une concession Aston Martin à Bruxelles et je n’ai pas le temps de disputer l’événement, mais je serai bien évidemment présent. J’aide deux jeunes pilotes belges, Sébastien Bedoret et Niels Reynvoet, donc je les soutiendrai tout en étant aussi là pour regarder et profiter de l’ambiance de cette semaine fantastique pour le rallye belge. »
Source: WRC